Bibliothèque virtuelle
duMont Saint-Michel

Division Ff. 26v-32v
Numérisations
Description matérielle
texte sans lacune apparente
Titre donné par le manuscrit s. t. /
Identification Anonyme [Compilation astronomique sur les usages de l’astrolabe]
Langue(s) Lexique de l’astrolabe établi à partir des dénominations arabes : présence d’expressions ou de mots translittérés de l’ arabeen latin

Transcription du texte

Transcription du texte

Intitulé de début :

INCIPIT DE NOMINIBVS LABORVM LABORATORVM IN ASTROLAPSV(f. 26v)

Incipit :

IN PRIMIS almuncantarat id sunt circuli et arcus iacentes in sculpa in ipsa tabula […](f. 26v)

Explicit :

[…] tanta erit altitudo dep(ic)ta stat(ur)a. H(ae)c monstrat nob(is) suiecta figura.(f. 32v)

Intitulé de fin : -

Formule conclusive : -

Annotation(s) : -

Glose(s) : -

Zone des notes

Notes sur l’identification

Compilation astronomique dédiée à l'explication et à la promotion des usages de l’astrolabe, hétérogène dans les pièces réunies mais cohérente dans son propos et sa logique interne. Elle rassemble les textes suivants :

  • Ff. 26v-27v, De nominibus laborum laboratorum in astrolpasu : description des différents éléments d'un astrolabe avec leurs dénominations en arabe : chapitre de la composition Sententiae astrolabii (sigle J’), édité par Millàs Vallicrosa 1931, 276-279, section II B, l. 23-110
  • Ff. 27v-29r, séquence de facture cohérente consituant un court traité sur les usages de l'astrolabe :
    • f. 27v-28r, De astro(no)mia quare sit ultima artium, éloge de l'astronomie, aussi présent dans le manuscrit †Chartres BM 214 (Holtz 2000, 41), servant de prologue aux trois chapitres suivants ; édité par Burnett 1984, 152 ;
    • f. 28rv, De ratione instrumenti, fragment inédit ? ;
    • f. 28v, De diei horis, fragment inédit ?
    • f. 28v-29r, De horis noctis, fragment inédit ?
  • Ff. 29r-30r, séquence de définitions et notes d'origine et facture hétérogènes sur les climats et les cercles célestes :
    • f. 29rv, De his quae praestat astronomia, sélection de quelques définitions astronomiques tirées d'Isidore de Séville, dont Isid. orig. 3, 42 sur la partition de la sphère en climats : Isid. orig. 3, 28 ; 30 ; 33 ; 36 ; 34 ; 42, 1 ; 42, 4 (Lindsay, 1911)
    • f. 29v, De latitudine climatum, table bilingue (arabe-latin) des septs climats, éditée par Millàs Vallicrosa 1931, 290-292, section II E, l.1-28.
    • ff. 29v-30r, De zonis caeli, sélection de quelques définitions astronomiques tirées d'Isidore : Isid. orig. 3, 44 ; 46 ; 50, 2 (Lindsay 1911)
    • f.30r, De designatione spherae, instructions pour dessiner une sphère céleste avec ses principaux cercles, fragment inédit ?
  • Ff. 30r-32v, suite de notices sur les usages de l'astrolabe :
    • f. 30rv, Quomodo planetam cognoscas, sur le repérage des planètes ; De inveniendis solstitiis et aequinoctiis sur a détermination des solstices et des équinoxes, fragment fourni aussi par le manuscrit Oxford, Corpus Christi College, 283, f. 110r-110v, inédit ?
    • ff.30v-31v, suite de chapitres tirés des Sententie astrolabii (sigle J'), édités par Millàs Vallicrosa 1931, 284-286, section II C ( = Capitula horologii regis Ptolomei), l. 250-306, 325-335 : Ut scias horas rectas diei et noctis (f. 30v) ; Quomodo turnas horas rectas ad horas tortas (ff. 30v-31r) ; Ut de horis tortis rectas facias (f. 31r) ; Quomodo per astrolapsum horas tortas facias rectas (f.31r) ; Quomodo rectas facias tortas (f. 31r) ; Ut scias quae casa vel stella oriatur in die (f. 31rv)
    • f. 31v, Ut scias quot gradus unumquodque signum et quivis gradus quot interualla habeat, édité par Millàs Vallicrosa 1931, 293, section II E, l. 55-69.
    • f. 31v, In qua parte climatis cujuslibet quisque sit, calcul de la latitude d’un lieu à l’aide d’un astrolabe, fragment inédit ?
    • ff. 31v-32r, Quomodo per astrolapsum altitudo solis inquiritur vel ipsum soli opponas ; Quota pars horae transierit vel quota restet, chapitres tirés des Sententie astrolabii (sigle J'), section II C, Capitula horologii regis Ptolomei : Millàs Vallicrosa 1931, 280, 287, section II C, l.127-135, 352-363
    • f. 32r, In quibus signis sint stellae horarum, chapitre sur les étoiles de l'araignée de l'astrolabe, édité par Millàs Vallicrosa 1931, 292, section II E, l.31-40.
  • f. 32rv, Ad altitudinem per astrolapsum metiendam, fragment accompagné d'un schéma sur la mesure d’une hauteur à l’aide d’un « quart d’astrolabe » ( quadra astrolabii) ; texte aussi présent dans Oxford, Corpus Christi College, 283 f. 106v, inédit ?
  • f. 32v (inc. : sequens figura docet emicyclum fieri [...] expl. circumcisae sit fistula juncta rocellae), brève notice sans intitulé dédiée au repérage des heures de la nuit avec un cadran stellaire ; texte aussi présent dans †Chartres BM 214 avec une figure différente (Michel 1954, 177)

Note sur la description matérielle

Texte : Grand I à queue palmée (f. 26v) : initiale de l’incipit In Primis. Grand A à motif végétal et palmes (f. 27v) : initiale de l’incipit. Puis lettre ornées aux incipit des différents passages.

Illustrations : schéma illustrant une mesure de hauteur par simple visée à 45° à l'aide d'un quart d'astrolabe (f.32v) ; schéma du fonctionnement d'un cadran stellaire, incluant un personnage - l'opérateur visant le pôle à travers un tube de visée déduit l'heure à partir de la rotation d'une étoile repère autour du pôle (f. 32v).

Autres informations codicologiques : Il ne semble pas y avoir une correspondance exacte entre la notice du f. 30r et la figure du f. 39v à laquelle renvoie l’annotation marginale.

Mémento

Présentation du contenu

La collection de textes connue sous le titre de Sententiae astrolabii (sigle J’), telle qu'éditée par Millàs Vallicrosa 1931 comporte trois sections :

  • un prologue, Astrolabii sententiae, Millàs Vallicrosa 1931 section II A, l. 1-22 ; non repris dans Avranches BM 235;
  • une description de l'astrolabe fournissant les dénominations arabes de chaque élément, De nominibus laborum laboratorum, Millàs Vallicrosa 1931 section II B, l. 23-110 ; sa formulation pourrait correspondre à la transcription d'explications orales (Kunitzsch 1987) ; texte recopié dans Avranches BM 235 ff. 26v-27v
  • un traité sur les usages de l'astrolabe traduit d'une source arabe, Capitula horologii regis Ptolomei, Millàs Vallicrosa 1931, section II C, l. 111-387. Kunitzch 1987 a relevé des parentés entre cette traduction latine et le traité arabe présent dans le manuscrit Berlin, Ahlwardt 5793 (=Landberg 56), ff. 81v-91v, avec une attribution à al-Khwarizmi ; quelques chapitres présents dans Avranches BM 235 (ff.30v-31v et ff. 31v-32r) proviennent des Capitula horologii regis Ptolomei.
Cette collection qui appartient à la strate la plus ancienne des traductions latines de traités sur l'astrolabe a été attribuée hypothétiquement par Millàs Vallicrosa 1931 à Llobet de Barcelone ( Lupitus).

Les indications de la latitude et de la longueur du jour le plus long fournies par la table des climats bilingue copiée f. 29r ont sans doute été transcrites, puis traduites, d’après les intitulés de début gravés sur les tympans d’un astrolabe arabe comparable à celui reproduit dans le manuscrit Paris, BNF 7412, ff. 19v-23v (Kunitzsch 1998 [2004] ; Kunitzsch 2000). Dans la tradition manuscrite, on trouve la table parfois insérée dans le traité sur les usages de l’astrolabe De utilitatibus astrolabii I (sigle J) traditionnellement attribué à Hermann de Reichenau ( Hermannus Contractus 🔎 ) - voir PL 143, c. 402-403 - ou à Gerbert d’Aurillac ( Silvester II 🔎 ), Liber de astrolabio 18, 3 - voir Bubnov 1899, 141-142.

La table a été publiée par Millàs Vallicrosa 1931 comme élément d’une collection sur les usages de l’astrolabe plan que Millàs Vallicrosa met en relation avec les traités Sententiae astrolabii (sigle J’) ou De horologio secundum alkoram id est speram rotundam (sigle J’a) et qu'il a publié en section II E (Millàs Vallicrosa 1931, 290-293). Les notices Ut scias quot gradus unumquodque signum (f. 31v) et In quibus signis sint stellae horarum (f. 32r), correspondent à des textes présents dans cette même collection.

Au f. 30r, les instructions pour représenter la sphère céleste, avec ses principaux cercles reprennent des données chiffrées traditionnelles conformes à la description de la sphère céleste par Hygin. Une annotation marginale renvoie au schéma du f. 39v sans qu'on puisse cependant établir de correspondance pertinente entre les deux éléments.

La représentation et la brève notice de cadran stellaire du f. 32v sont à rapprocher de l’ horologium nocturnum de Pacificus de Vérone (Wiesembach 1993, Wiesenbach 1994). Autres représentations (sans notice) dans Paris, BNF lat. 7412, f. 15r et London, BL, Royal 15 B IX, f. 77r ; liées à la tradition du poème de Pacificus de Vérone dans Venezia, Biblioteca Nazionale Maricana, lat. VIII. 22, f. 1r ; Vaticano, BAV, Vat. lat. 644, f. 76r ; St Gallen, Stiftsbibliothek, Cod. sang. 18, p. 43. Description de l’ horlogium nocturnum par Pacificus de Vérone lui-même dans le poème Spera coeli quater senis horis (K. Strecker (éd.), MGH Poetae 4, 2, p. 692, n° 116).

Bibliographie

Édition(s)

Burnett C. (1984), « The Contents and Affiliation of the Scientific Manuscripts Writte at, or Brought to, Chartres at the Time of John Salisbury », in The World of John Salisbury, M. Milks (éd), Oxford, Studies in Church History (Subsidia ; 3), p. 152.

Lindsay W. M. (éd.) (1911), Isidori Hispalensis episcopi Etymologiarum siue Originum libri XX, Oxford, Clarendon Press (Scriptorum classicorum bibliotheca Oxoniensis).

Bubnov N. (1899), Gerberti postea Silvestri II papae Opera Mathematica. Accedunt aliorum opera ad Gerberti libellos aestimandos intelligendosque necessaria per septem appendices distributa […] Berlin, (Hildesheim, Olms, 1963 ; Hildesheim – Zürich – New York, Georg Olms Verlag, 2005).

Migne J.-P (éd.) (1853), Hermanni Contracti monachii Augiae divitis […] Opera omnia, Patrologiae cursus completus […] Series latina, t. 143, Paris, [s.n.].

Millás Vallicrosa J. M. (1931), Assaig d’història de les idees fisiques i mathemàtiques a la Catalunya medieval, Barcelone.

Études

Borelli A. (2008), Aspects of the Astrolab 'architectonica ratio' in tenth- and eleventh- century Europ, Stuttgart, Franz Steiner Verlag (Sudhoffs Archiv 57), 2008

Kunitzsch P. (1987), « Al-Khwarizmi as a Source for the Sententie astrolabii », in From Deferent to Equant: A volume of Studies in the History of Science in the Ancient and Medieval Near East in Honor of E. S. Kennedy , New York, Annals of the New York Academy of Sciences (vol. 500), p. 227-236 [rééd. Kunitzsch P. (1989), The Arabs and the Stars, Northampton, Variorum Reprints].

Kunitzsch P. (1998), « Traces of a Tenth-Century Spanish-Arabic Astrolabe », Zeitschrift für Geschichte der Arabish-Islamischen Wissenschaften 12, Francfort-sur-le-Main, p. 113-120, [reproduit dans Kunitzsch P., Stars and Numbers. Astronomy and Mathematics in the Medieval Arab and Western Worlds, Aldershot – Burlington, Asghate (Variorum Collected Studies), 2004].

Kunitzsch P. (2000), « La table des climats dans le corpus des plus anciens textes latins sur l’astrolabe », dans Science antique, Science médiévale (Autour d’Avranches BM 235). Actes du colloque international (Mont Saint-Michel, 4-7 septembre 1998), L. Callebat et O. Desbordes (éd.), Hildesheim – Zürich – New York, Olms-Weidmann.

Michel H. (1954), « Les tubes optiques avant le télescope », Ciel et Terre, Bulletin de la société belge d’astronomie, de météorologie et de physique du globe, 70, p. 175-184.

Poulle E. (1985), « L’astronomie de Gerbert », in Gerberto, scienza, storia e mito. Atti del Gerberti Symposium, Archivum Bobiense, Studia 2, p. 597-617.

Wiesenbach J. (1993), « Pacificus von Verona als Erfinder einer Sternenuhr », in Science in Western and Eastern Civilization in Carolingians Times, P. L. Butzer et D. Lohrmann (éd.), Basel – Boston – Berlin, Birkhäuser, p. 1054-1061.

Wiesenbach J. (1994), « Der Monch mit dem Sehzohr », Schweizerische Zeitschrift fur Geschichte, vol. 44, p. 367-388.

Accès controlés

Sources scientifiques

Traités d’astronomie