Apparat critique
- Texte édité
- Témoin B
p79
1247, avril
Eudes [Clément], archevêque et le chapitre de Rouen confirment l'accord réglant un conflit qui les opposait à l'abbé et au chapitre de Mortemer-en-Lyons. En effet, ces derniers ont acquis des terres, des dîmes et des possessions en fief et en propriété sur le domaine de l'Église de Rouen, à savoir : à Port-Mort, une manse (masagium) appelée Les Vaulx et une autre manse qu'ils désignent comme le clos Trabinel, jusqu'à cinquante-six arpents de vignes ou environ et jusqu'à trente acres de terre cultivable ou environ, jusqu'à cent sous tournois de rente annuelle ou environ, un barrage sur la Seine près de la culture des Andelys, près de l'Hôtel-Dieu, un manoir et sa cour qui étaient à Garnier de la Porte, contingent à son manoir, à Marcouville, Écouis et Mussegros, jusqu'à quatre-vingt-quatre acres de terre cultivable et soixante acres de forêt ou environ, et la dîme d'une culture appelée « La Hoelee », proche de Caux.
Cependant, lors de l'acquisition desdits fiefs et domaines de l'église de Rouen, malgré les demandes effectuées au prédécesseur de l'archevêque, les religieux n'ont pas obtenu de sa main la permission ni le droit de les posséder. Un contentieux s'est donc levé entre l'archevêque et le chapitre et l'abbé et le convent. Après plusieurs tentatives sans succès pour obtenir une solution, Jacques de Fuibleio, chanoine de Rouen et frère Thomas de Bernay, moine de Mortemer ont obtenu les pleins pouvoirs pour régler le conflit qui s'élevait et trouver un accord satisfaisant, sous peine de cent marcs d'argent, compromis qui a pris la forme suivante : [Le chanoine et le moine] ordonnent et commandent que les dits religieux, aient, tiennent et possèdent librement, pacifiquement, de manière intègre et avec respect, sans réclamation et sans contradiction de l'archevêque de Rouen ou du chapitre tout ce qui est écrit ci-dessus dans les dits fiefs et seigneuries, de quelque mode qu'ait eu lieu l'acquisition. Ils pourront de plus acquérir jusqu'à deux acres de terre autour du manoir de la culture des Andelys, s'ils veulent et peuvent se les procurer. Ils ordonnent également que les dits religieux et leurs successeurs rendent annuellement dix livres tournois à Eudes, actuellement archevêque et à ses successeurs après lui, sur lesquelles ils devront assigner sept livres tournois actuellement assignées à Dieppe, à savoir six mille poissons pour six livres tournois qu'ils percevaient annuellement dans deux manses situées dans les propriétés de Dieppe, entre la maison de Gilbert Sebt. et la maison du seigneur archevêque, cinq sous tournois sur la maison de pierre qui était celle de Pierre de Beaussault, située entre la maison qui était celle de Guillaume d'Aumale et la maison de Roger de la Wiqet, cinq sous sur la maison qui était celle de Nicholas le Tanneur, située entre l'église et la mer et cinq sous tournois sur la maison qui était celle de Gautier Faber, située sur la maison de Dieppe. Les religieux devront également renoncer à tous les droits et au dominium qu'ils ont actuellement ou pourront avoir sur lesdits assignements [de rente] à Dieppe, qui appartiennent à l'archevêque et au chapitre de Rouen, et rendre chaque année, à l'archevêque et à ses successeurs, soixante sous à Noël à Port-Mort. Et si les religieux n'honorent pas le paiement de ces redevances, l'archevêque ou ses successeurs pourront exercer leur justice sur les tènements de Port-Mort et des Andelys et de Mareta sur Hival au terminus desdits soixante sous.
Tableau de la tradition
Original
A. Original perdu.
Copie(s) utile(s)
B. Copie de la fin du xive siècle dans le coutumier de l'archevêché de Rouen pour sa seigneurie de Dieppe, sous la rubrique « Autre copie de certain traictie fait la piecha entre larchevesque de Rouen et labbe et convent dudit lieu, lan mil cc xlvii, en avril. ».
Copie(s) inutile(s)
C. Copie du xvie dans une copie du coutumier de l'archevêché de Rouen pour sa seigneurie de Dieppe.
Texte établi d'après B
Omnibus Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, Odo, miseratione divina Rothomagensis archiepiscopus et capitulum Rothomagense, salutem in Domino. Cum viri religiosi abbas et conventus Mortui Mari in Leonibus, cisterciensis ordinis, Rothomagensis diocesis, terras, vineas et possessiones in feodis et dominiis Rothomagensis ecclesie acquisivissent, videlicet apud Pormor unum masagium quod vocatur Les Vaux et aliud masagium quod nominant clausum Trabinel et usque ad quiquaginta [sic] [quinquaginta] sex arpenta vinearum vel circiter, et usque ad triginta acras terre cultibilis vel circiter, et usque ad centum solidum turonensium anni redditus aut circiter, et unum gurgitom in Secana apud vero culturam Andely, prope Domum Dei, unum manerium et cortillum quod fuit Garneri de Porta contignum illi manerio, et apud Maretam de super Huval et Eschoiez et Muchegros, usque ad octoginta et quatuor acras terre cultibilis et sexdecim acras nemoris vel circiter, et decimam unius culture, que vocatur La Hoelee, prope Calcia. Cum igitur ista omnia in dictos feodis et dominiis dicte ecclesie Rothomagensis, dicti religiosi acquisivissent, et requisiti fuissent a nobis nostris predecessoribus, in lociens ut predicta omnia extra manum suam ponerent vel nobis satisfacerent, prout justum esset cum predicta acquisivissent nostra vel predecessorum nostrorum, nec petita licencia nec obtenta, super quibus contencio vertebatur inter nos et dictos abbatem et conventum, tandam post multos pacis tractatus compromissimus ad invicem in Jacobum de Fuibleio, canonicum Rothomagense, et fratrem Thomam de Bernaio, monachum Mortui Maris, dantes eisdem plenariam potestatem alto et basso disponendi, ordinandi, ac percipiendi super predictis omnibus, inter nos pro ecclesia Rothomagensi et predictos abbatem et conventum de satisfaciendo nobis ab ipsis abbate et conventu competenter, prout eis expedire fideliter videretur sub pena centum marcarum argenti, qui juxta formam conpromissi disponem [sic] [dispositionem] seu ordinationem suam super premissis protulerunt in hunc modum :
« Disponimus, ordinamus, ac precipimus quod dicti religiosi omnia supradicta prout in dictis feodis et dominiis superius sunt expressa quoquo modo et tempore acquisita docebo habeant, teneant et possideant vel quasi libere, quiete, pacifice, integre et honorifice, absque ulla reclamacione et contradicione [sic] [contradictione] archiepiscopi Rothomagensis et capituli predictorum ratione domini temporaliter. Ita etiam quod usque ad duas acras terre circumquaque manerium suum de cultura Andelii littat [sic] [liteat] eis acquirere, si potuerint et sibi viderint expedire. Disponimus etiam, atque ordinamus quod dicti religiosi et eorum successores, reverendo patri O., Dei gratia Rothomagensi archiepiscopo, qui nunc est, et successoribus ejus qui pro tempore fuerint, decem libras turonensium annis singulis imperpetuum reddere teneantur, de quibus volumus quod assignent dicto archiepiscopo septem librarum turonensium, quas hunc apud Deppam, videlicet sex miliarios allectia pro sex libras turonensium que annuatim percipiunt in duobus masagiis sitis in propreio [sic] [proprio] Deppe inter domum Gilliberti Sebt. et domum domini archiepiscopi, et quinque solidos turonensium super domum lapideam que fuit Petri de Bello Saltu, sitam inter domum que fuit Guillelmi de Aumalia et domum Rogeri de la Wiqet ; iterum quinque solidos super domum que fuit Nicholai Pelliparii, sitam inter ecclesiam et mare. Itam decem solidos turonensium super domum que fuit Galteri Fabrii, sitam super habitaculum Deppe. Volumus etiam quod renunciant omni juri et dominio quod hunc vel habere possunt in predicto assignamento Deppe, facto dictis archiepiscopo et capitulo Rothomagensi ; alios autem sexaginta solidos turonensium reddent dicti abbas et conventus dicto archiepiscopo et successoribus ejus, annuatim apud Pormor, libere et quiete perpetuo in natali Domini, quod si forte dicti religiosi in solutione defecerint memorata, dictus archiepiscopus et successores ejus, qui pro tempore fuerint suam justiciam exercere valebunt in dictis tenementis de Pormor et de Andelio et de Mareta super Huval, termino pro predictis sexaginta solidos turonensium annui redditus, habentis ad terminum pretaxatum. Et de hoc volumus quod dicti religiosi dentur suas pattentes litteras domino archiepiscopo et capitulo supradictis. »
Nos antedicti archiepiscopo [sic] [archiepiscopus] et capitulum Rothomagense dispositionem et ordinationem predictas, prout superius sunt expresse, ratas habemus et gratas. In cujus rei testimonium, sigilla nostra cum sigillo abbatis et conventus Mortui Mari presenti scripto duximus apponenda. Actum anno Domini millesimo cc° quadragesimo septimo, mense aprilis.