Apparat critique
- Texte édité
- Témoin A
p78
1247, avril – Rouen
Eudes [Rigaud], archevêque de Rouen, s'en remet à H[ugues] de Pise, doyen [du chapitre], Jean d'Étampes, chantre et Renaud, archidiacre de Rouen et leur donne plein pouvoir afin de régler l'affaire qui l'oppose aux frères prêcheurs de Rouen à propos de leur transfert depuis le manoir [Saint-Mathieu] de l'autre côté de la Seine au lieu qui appartenait aux Filles-Dieu [dans la paroisse Saint-Sauveur]. Les deux parties promettent de bonne foi que, quoi que les trois hommes ordonneront, elles s'y tiendront, tant en ce qui concerne le manoir et ses appartenances que l'aide/le refuge, toute cette affaire et ses circonstances. En effet, l'archevêque notifie que les frères prêcheurs de Rouen ont quitté leur lieu d'habitation pour un autre, que l'archevêque entendait leur procurer si leur lieu devait devenir à d'autres […] Or ce lieu ne pouvait être transféré à d'autres sans l'accord de l'archevêque, ce à quoi les frères prêcheurs ont répondu lui être soumis.
Tableau de la tradition
Original
A. Original sur parchemin. Format : carta non transversa.
Dimensions : largeur 214 x hauteur 145 mm, dont repli 25 mm. État de conservation : bon état. Scellement : perdu, autre.autre. Reste seulement l'incise, probablement scellé autrefois sur double queue de parchemin. Au dos, d'une écriture contemporaine, presque effacée : « Contentio inter Odonem minister ecclesie Rothomagensis et fratres predicatores de translatione domus ultra Secana. » Arch. dép. Seine-Maritime, 36 H 36.
Copie(s) inutile(s)
B. Copie du xviie siècle dans un recueil de copies relatives au couvent des Jacobins de Rouen, composé en 1673.
Dissertation critique
« Selon François Farin, les Dominicains seraient arrivés dans la ville de Rouen vers 1223. L’archevêque Thibaud d’Amiens aurait concédé à ces religieux le manoir de Saint-Mathieu (Farin, 1731a : 37-38). Toutefois, il n’existe aucune preuve témoignant de cette donation archiépiscopale. Dans tous les cas, il est certain que les Dominicains sont installés dans un premier temps sur la rive gauche de Rouen, et plus précisément dans le manoir Saint-Mathieu longeant l’actuelle rue Saint-Sever. [...] L’arrivée d’Eudes Clément (1245-1247) à l’archiépiscopat de Rouen favorise leur entrée dans la ville. Ils acquièrent plusieurs terrains situés dans la rue Brasière entre septembre et décembre 1246 (A.D.S.M 36 H 36). Avant l’Épiphanie 1246-1247, l’archevêque Eudes Clément, avec l’approbation de son chapitre, autorise les Dominicains à quitter leur implantation de la rive gauche pour occuper le terrain qu’ils achètent au même moment aux Filles-Dieu, entre la nouvelle muraille occidentale de la cité et la rue Brasière, situé à proximité des terrains acquis en 1246 (A.D.S.M. 36 H 36). Le 5 juin 1261, l’archevêque Eudes Rigaud consacre la nouvelle église des Dominicains. » Levieux Lise, Le rôle des communautés religieuses dans la fabrique urbaine de Rouen (Xe-XVe siècle), 2018, p. 511 et 515.
Texte établi d'après A
Odo, miseratione divina Rothomagensis ecclesie minister humilis, omnibus hec visuris, salutem in Domino. Noveritis quod cum fratres predicatores Rothomagenses ||2 intenderent se ad civitatem Rothomagensem, ad locum qui fuit Filiarum Dei ad habitandum transferre, et de manerio in quo ultra Secanam habitant ||3 ipsius dominio in alium translato sibi ad edificandum novum locum subsidium prout intelleximus procurare. Nos indempnitati multorum ||4 providere volentes qui ledi possent, si locus ille ad alios deveniret et nostre ac successorum nostrorum, qui multum indigebamus aliquo manerio ||5 juxta civitatem Rothomagensem ad quod possemus aliquando propter multorum commoda declinare utilitati eorum nichilominus providere, predictum manerium, ||6 quod sine licentia nostra ut nos dicebamus aliis concedere non poterant, petiimus ab eisdem, parati propter Deum ipsis ad edificandum locum alterum ||7 aliquod honestum subsidium ministrare, quibus humiliter respondentibus quod super hiis et aliis nostre se voluntati per omnia supponebant, et nobis ||8 nolentibus onus hujusmodi in nos suscipere, suasimus eis ut in aliquos honestos viros, convenirent nobiscum, qui inter nos de toto negocio ||9 ordinarent. Ipsis quoque ad hoc eligentibus viros venerabiles H. Pisanum decanum, magistros Johannem de Stampis cantorem, ac Reginaldum ||10 archidiaconum Rothomagensem et nobis eisdem in hoc consentientibus, dedimus communiter predictis tribus viris plenariam potestatemLes deux dernières lettres du mot sont grattées. prout eis visum fuerit ||11 ordinandi inter nos et disponendi super toto predicto negotio et ejus circumstantiis, promittentes bona fide, tam nos quam * prior et dicti fratres predicatores ||12 alte et basse nos ratum et firmum habituros, quicquid predicti tres viri ordinaverint, dixerint seu preceperint inter nos, tam de predicto manerio et ejus pertinen-||13-tiis quam de dicto subsidio et toto ipso negotio, et circumstantiis ejus. In quorum testimonium sigillum nostrum cum sigillo capituli nostri predictis ||14 consensum prebentis duximus apponendum. Actum Rothomagi, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo septimo, mense aprilis.
1. Les deux dernières lettres du mot sont grattées.