Apparat critique

  • Texte édité
  • Témoin B
Pour citer cette page : Laboratoire de textes Norécrit, Actes des archevêques de Rouen (Eudes Rigaud) : n° p132état d’établissement du texte annoté par Émeline Mancel, sous la responsabilité de Grégory Combalbert, consulté le . [En ligne : ]

p132

1255, août – [Saint-Nicolas-d']Aliermont

Eudes, archevêque de Rouen, donne à ferme à Renaud du Tremblay, clerc, son manoir d'Aliermont et de Croixdalle, avec toutes ses appartenances, tant en seigneurie qu'en dîmes, en tuilerie et en forêt avec tout ce qui leur appartient, à l'exception du charbon et du billon, à condition de ne pas mettre en réserve le charbon et le billon sans l’accord de l’archevêque, et tous les autres droits appartenant au dit manoir, à l'exception du cens des terres rendu à la fête de saint Martin d'hiver et à la Pentecôte, que l'archevêque retient, le tout pour mille livres tournois à rendre chaque année jusqu'à la fin de trois années à partir de l'octave de l'Assomption de la Vierge, selon les conditions suivantes : Renaud, pendant le temps de sa ferme doit fournir à l'archevêque dans ledit manoir la paille nécessaire pour les lits et les chevaux et du foin ou de la vesce pour les chevaux, de même que le bois nécessaire pour le feu et de l'eau pour l'archevêque et ses ministres ; il devra moudre et cuire le blé et le rendre pour la préparation du pain. Les poules, chapons, porcs, poulets, oies et tous les ustensiles de la maison devront être fournis à l'archevêque, à l'estimation de l'intendant qui répondra du prix. De même, Renaud devra offrir au sénéchal de l'archevêque, quand il viendra au manoir pour régler les affaires dudit manoir, les ressources nécessaires. Le manoir et les granges devront être rendues dans l'état dans lequel ils sont ou dans un meilleur état. Mais s'ils s'écroulent par la vétusté ou tombent en ruines par un incendie fortuit, Renaud ne devra pas les réédifier. Il se doit de couvrir les maisons nouvelles si l'archevêque en construit, qu'il tiendra pour la somme qu'il aura [et devra fournir la tuilerie]. [Si une guerre ou une tempête ou un incendie de la ville survient au cours des trois dites années, l'archevêque sera tenu de relaxer Renaud selon l'infortune]. Si une amende vient à être levée pendant le temps du fermage, dont la somme pourra ou devra excéder dix-huit sous, l'archevêque aura le surplus ; tout ce qui appartient à la haute justice lui reviendra également, à l'exception des dix-huit sous susdits. Les bêtes et bétails qui sont dans le manoir devront être rendus de même valeur, et en même nombre selon bonne estimation, de même que des vivres que Renaud percevra pendant temps de la ferme, des fruits ou des animaux, rien ne devra être emporté hors du domaine de l'archevêque. Concernant les mille livres tournois, Renaud devra les rendre aux termini suivants : pour la fête de la purification de la Vierge Marie, à la porte de Rouen, trois-cent livres ; pour la prochaine fête de l'Ascension du Seigneur, trois-cent livres et pour la prochaine fête de Marie-Madeleine, quatre-cent livres tournois. Personne ne pourra s'associer à cette ferme sans l'accord de l'archevêque. [...] Renaud restituera les terres dans l'état dans lequel il les a reçues, à savoir en jachère ou labourées, et ne pourra s'en déposséder. [Il peut effectuer le terrage jusqu'au plein terrage de sa ferme tant que dure le terminus.] Si les chevaliers ne jugent pas leurs hommes selon ce qui est convenu entre eux et l'archevêque, il pourra les soumettre au [droit forestier] jusqu'à une valeur de deux-cent livres tournois, à rendre sur les rentes et le blé de la forêt. Si, pour un homme de l'archevêque, une terre devait lui revenir, la dîme de ladite terre que Renaud doit percevoir sera rendue à l'homme en question. Renaud devra, pour toute l'année de la ferme, remettre à l'archevêque ladite paille, vesce et foin ; il ne pourra emporter ou vendre les dîmes des pailles de Saint-Nicolas et du domaine compris dans la ferme, ou seulement les grains. La valeur des bêtes et bestiaux donnés à ferme est la suivante : cent soixante-treize béliers et quarante-six brebis, chacun valant quatre sous et six deniers ; soixante brebis et cinquante-et-un agneaux, chacun valant trois sous ;onze veaux d'un an, valant [quarante-et-un] sous ; deux vaches et trois veaux d'un an, valant cinquante-cinq sous ; sept vaches valant huit livres et cinq sous ; un taureau valant trente-cinq sous ; deux vaches, deux génisses et un bœuf valant sept livres et dix sous ; quatre bœufs valant soixante-quatre sous ; trois génisses valant trente-six sous. Renaud devra, comme auparavant, fidélité à l'archevêque sur tous ses droit, tant seigneuriaux que forestiers, tant sur les hommes, que sur le cens, la garenne et toutes les autres choses qu'il est tenu de servir fidèlement. Il a prêté serment corporellement à l'archevêque de servir fermement et sans entrave chacune des conventions susdites et [mis en gage son mobilier et immobilier?].

Tableau de la tradition

Original

A. Original perdu.

Copie(s) utile(s)

B. Copie de la seconde moitié du xiiie siècle dans le registre des visites de l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud. BnF, ms latin 1245, fol. 137 verso-138 recto (vue 141).

Dissertation critique

Le même bail est réitéré au même Renaud en juin 1258, dans les mêmes conditions, avec cependant une rente annuelle de mille-cent livres tournois (voir l'acte n° p162).

Cette décision fait suite à une bulle du pape Innocent IV, « par laquelle il autorise l’archevêque de Rouen, qu’il place parmi les plus dévoués à l’église romaine, à bailler à louage, fieffer ou aliéner, avec le consentement du chapitre de Rouen, la forêt d’Alihermont, nonobstant le serment de non alienandis rebus ecclesie. » - Beaurepaire Charles de, Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Seine-Inférieure, Paris, Paul Dupont, 1868. La bulle est conservée sous la cote G 929.

Texte établi d'après B

Frater Odo, permissione divina Rothomagensis ecclesie minister indignus, universis presentes litteras inspecturis, salutem eternam in domino Jesu Christo. Noveritis nos, anno Domini m° cc° quinquagesimo quinto, mense augusto, tradidisse ad firmam dilecto et fideli nostro Reginaldo de Trembleio, clerico, manerium nostrum de Alacri Monte et de Craudale, cum omnibus pertinentiis suis, tam in dominico quam in decimis, tegularia et foresta ac aliis pertinentibus ad eam, exceptis carbonariis et billetariis, prout hactenus fieri et servari consuevit, dum tamen in ea sine nostra licentia carbonarios vel billatarios non reponat, et etiam aliis juribus ad dictum manerium pertinentibus, exceptis censibus terrarum reddendis in festis sancti Martini hyemalis et Penthecostes quos nobis retinemus, pro mille libris turonensium solvendis nobis quolibet anno usque ad finem trium annorum, terimino incipiente anno incarnationis Domini predicto in octabas Assumptionis beate Virginis sub modis et conditionibus suprainfrascriptis : Videlicet, quod dictus Reginaldus tempore firme sue debet nobis et nostris exhibere in dicto manerio stramina, pro lectis et equis et fenum vel vecias pro equis. Item ligna ad ignem necessaria et aquam nobis et nostris ministrare, et bladum nostrum molere et coquere, ac panem inde paratum reddere. Item gallinas, capones, porcos, pullos, anseres et alia domus instauramenta tenetur nobis et nostris ministrare ad estimationem dispensatorre nostri cum coquo, et nos de precio respondebimus eidem. Item senescallo nostro, quando veniet ad dictum manerium pro negociis dicti manerii expediendis, expensas necessarias ministrabit. Item predictum manerium et omnes grangias nostras ville predicte debet reddere in statu in quo sunt, vel meliori quantum ad cooperturam, sed si ceciderint per vetustatem aut casu fortuito combuste fuerint, non debet reedificare de novo. Item tenetur ad cooperendum domus novas si fecerimus ; tenetur nobis, pro precio pro quo habebit vel ei constabunt in tegularia, tegulas ministrare. Item si communis guerra vel tempestas, aut ignis ville qui de propria domo non surgat aliquo predictorum trium annorum evenerit, nos tenebimur eidem secundum infortunium relaxare. Item si aliqua emenda levanda evenerit tempore firme sue, que summam decem et octo solidorum possit vel debeat excedere, quicquid supererit nostrum erit. Et quicquid ad altam justiciam pertinet similiter nostrum erit, exceptis decem et octo solidis sepedictis. Item bestias et armenta que ibi sunt fine termini nobis restituet valore ad valorem, numero ad numerum, ad estimationem bonorum, proventus, tamen eorum percipiet tempore firme sue. De fructibus vero ipsorum animalium et de ipsis animalibus nichil exibit extra dominica Un mot raturé à cet endroit. nostra. De predictis autem mille libris satisfaciet ad terminos infrascriptos : videlicet, ad festum purificationis beate Virginis ad portam Rothomagensem trecentas libras, ad festum Ascensionis Domini subsequens trecentas libras, et ad subsequens festum beate Marie Magdalene quadrigentas libras turonensium. Neminem vero poterit associare in hac firma, nisi de nostra licentia speciali. Si quid autem fuerit in predictis vel in sequentibus pactionibus declarandum declarationem nobis retinemus. Item terras nobis restituet in eo statu in quo recipiet eas : videlicet, gacheratas et binatas, nec eas poterit dessesionare ; tamen eas debladabit licet usque ad plenam debladationem firme sue terminus non durabitret. Quod si milites non justiciarent homines suos secundum quod inter nos et eos extitit ordinatum, ipse posset forestam usque ad valorem ducentarum librarum turonensium esplectare, computatis redditibus et blado foreste. Item sciendum est quod si pro delicto alicujus hominum nostrorum terra alicujus ad nos devenerit, decimas quas de dicta terra deberet percipere, reddere teneremur eidem. Item per totum annum quo firmam dimiserit nobis de predictis straminibus vecia et feno tenebitur providere. Et sciendum quod de straminibus decime Beati Nicholai et dominici in fine firme sue nichil poterit absportare vel vendere, nisi solummodo granum. Numerus vero hostiarum et armentorum sibi traditorurn et valor hic est : videlicet centum septuaginta tres castrones et quadraginta sex bidentes, precium cujuslibet quatuor solidi et sex denarii ; item sexaginta bidentes et quinquaginta unus annus, pretium cujuslibet tres solidi ; item undecim vitili unius anni, precium istorom undecim triginta solidi ; item, due vacce et tres vituli unius anni, precium quinquaginta vque solidi ; item septem vacce, precium octo libre et quinque solidi ; item unus taurus, precium ejus triginta quinque solidi ; item due vacce, due genitie et unus bouvellus, precium eorum septem libre et decem solidi ; item quatuor bovelli, precium eorum sexaginta quatuor solidi ; item, tres genitie, precium earum triginta sex solidi. Teneatur autem Reginaldus, sub pristina quam nobis debet fidelitate omnia jura nostra, tam in dominico et foresta, tam in hominibus, censibus et warenna et etiam in omnibus aliis juribus servare fideliter et tueri. Promisit que nobis insuper, prestito corporali ab eo juramento, se omnes et singulas conventiones predictas firmiter et inviolabiliter servaturum, et contra, ipsas vel earum, aliquam non venturum. Nobis propter hoc bona sua mobilia et immobilia, tam presentia quam futura ubicumque sint vel fuerint obligando et in responsionem ponendo. In quorum testimonium presentes litteras sigillo nostro fecimus sigillari. Actum apud Alacrem Montem, anno Domini m° cc° l° quinto mense augusto.


1. Un mot raturé à cet endroit.