Apparat critique

  • Texte édité
  • Témoin A
Pour citer cette page : Laboratoire de textes Norécrit, Actes des archevêques de Rouen (Pierre de Comieu) : n° p45état d’établissement du texte annoté par Émeline Mancel, sous la responsabilité de Grégory Combalbert, consulté le . [En ligne : ]

p45

1239 (n. st.), mars – Vernon

Pierre, archevêque de Rouen, notifie que Pierre de Chars a déclaré avoir vendu la dîme qu'il avait à Hérouville[-en-Vexin] à Blanche, reine de France, afin de la donner à l'abbaye [de Maubuisson] qu'elle venait de fonder près du pont de Pontoise, et confirme par son sceau le rachat de la dîme pour l'abbaye. Pierre de Chars, en présence de l'archevêque a reconnu que Blanche, reine de France lui a racheté pour la nouvelle abbaye [de Maubuisson] et au nom de cette abbaye qu'elle venait de fonder à Pontoise près du pont la dîme que Pierre possédait à Hérouville, ainsi que tout ce qu'il avait ou pourrait avoir sur cette dîme pour cent-quatre-vingt livres parisis, selon ce qu'il a reconnu. Et le même Pierre a promis, pour lui et ses héritiers, en prêtant serment corporellement dans la main de l'archevêque, que contre ce rachat, il ne garderait aucun droit en raison de son jeune âge ou de tout autre droit, par lui ou par un autre, mais qu'il rendrait en intégralité les bénéfices et l'aide ; en présence de l'archevêque, il a également renoncé à toutes les autres aides et bénéfices, tant canoniaux que civils, par lesquels il pourrait revenir sur cette donation, [pendant quatorze ans]. Et il a promis sous serment de foi religieuse que, dans ladite dîme il ne réclamera rien, lui ou un autre, mais la garantira à l'abbaye contre les autres. De plus, Eremburge, mère dudit Pierre, en présence de l'archevêque, a approuvé de la même manière ledit rachat ; elle a concédé et promis spontanément, en prêtant serment à l'archevêque, qu'elle n'irait pas contre le rachat, en raison de sa dot ou de quelconque autre droit, par elle ou par un autre : elle n'y reviendra pas dans le futur et ne réclamera rien de cette dîme, ayant reçu de son fils une portion suffisante sur cette dîme en raison de sa dote. Thomas dit Legal, prêtre d'Hérouville, paroisse dans laquelle se trouve ladite dîme, en présence de l'archevêque a offert, voulu et concédé que ladite abbaye ait ladite dîme librement et paisiblement à perpétuité : et il a promis qu'il n'irait pas, en son nom ou au nom de son église, lui ou un autre, contre le rachat et ne réclamerait rien de cette dîme. Hugues de Bouconvillers, chevalier et Gasce de Bouconvillers, son frère, possédant le fief dans lequel se trouvait la dîme, en présence de l'archevêque, ont voulu, concédé et accepté ledit rachat et ont promis, pour eux et leurs héritiers, que dans ladite dîme, en raison de leur dominium des lieux, ils ne réclameraient rien ; ils ont voulu et concédé que ladite abbaye aura la dîme librement et à perpétuité. L'archevêque veut et concède que ladite abbaye ait et tienne ladite dîme à perpétuité et pacifiquement, et confirme le rachat de la dîme pour l'abbaye, par ces présentes lettres, à la demande de Pierre de Chars, sa mère Eremburge, Thomas prêtre d'Hérouville, Hugues de Bouconvillers, chevalier et son frère Gasce.

Tableau de la tradition

Original

A. Original sur parchemin.

Format : carta transversa.

Dimensions : largeur 255 x hauteur 364 mm, dont repli 40 mm.

État de conservation : bon état.

Scellement : perdu, cordon de laine.cordon de laine. Sceau perdu attaché à un cordon de laine rouge.

Au dos, à l'envers sur le repli, d'une écriture contemporaine : « De redemptione decime Petri de Charz apud Herouvillam. »

Arch. dép. Val-d'Oise, 72 H 114.

Indication(s)

Mention dans l'inventaire des titres de l'abbaye de Maubuisson rédigé au xviie siècle. Arch. dép. Val-d'Oise, 72 H 5/2, p. 194.

Depoin Joseph, Dutilleux Adolphe, Cartulaire de l'abbaye de Maubuisson, Pontoise, Lucien Paris, 1890, part. 1, n° 484, p. 144.

Traduction(s)

Copie en français du xviie siècle dans le cartulaire de l'abbaye de Maubuisson. Arch. dép. Val-d'Oise, 72 H 6/3, p. 28-32.
L'acte est suscrit au nom de l'archevêque Maurice, ce qui est une erreur du copiste : la copie est bien datée du mois de mars 1239 (n. st.) et l'abbaye de Maubuisson n'a été fondée qu'en 1236, alors que Maurice est décédé en 1235.

Dissertation critique

En mars 1247 (n. st.), l'archevêque Eudes Clément confirme le don par Guillaume d'Avernes et Eustachie, sa soeur, de quatre muids et demi de blé d'hiver et huit setiers de blé d'avoine sur la dîme d'Hérouville, avec l'accord de Pierre de Chars et Gasce et Hugues de Bouconvillers (voir l'acte n° p76).

Texte établi d'après A

P., miseratione divina Rothomagensis archiepiscopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod ||2 Petrus de Charcio, in nostra presentia constitutus, recognovit quod excellentissima domina Blancha, Dei gratia regina Francie illustris, redemit ||3 ab eo ad opus abbacie nove et nomine ejusdem abbacie quam fundavit eadem regina apud Pontysaram, juxta pontem, decimam suam quam ||4 habebat apud Herouvilla et quicquid habebat vel habere poterat in dicta decima, pro novem et viginti libras parisiensium sibi solutis et nummatis a predicta ||5 domina regina, sicut confessus fuit idem Petrus coram nobis. Et promisit idem Petrus, pro se et heredibus suis, fide corporali prestita in manu nostra, ||6 quod contra predictam redemptionem, nulla juris ratione sive minoris etatis vel alterius cujuscumque juris, per se vel per alium, non veniet in fu-||7-turum sed beneficio minoris etatis et auxilio in integrum restitutionis, et omni alii auxilio et beneficio, tam juris canonici quam civilis ||8 per que posset venire contra dictam redemptionem, renunciavit coram nobis, penitus et expresse asserens, se majorem esse quatuordecim an-||9-norum. Et promisit sub prestite fidei religione quod, in dicta decima, nichil decetero, per se vel per alium reclamabit sed etiam predicte abbacie contra omnes ||10 garantizabit. Preterea Eremburgis, mater ejusdem Petri, similiter in nostra presentia constituta, predictam redemptionem voluit laudavit pariter ; ||11 et concessit et promisit spontanea, non coacta fide corporali prestita in manu nostra, quod contra predictam redemptionem, ratione dotalicii vel alterius ||12 cujuscumque juris, per se vel per alium non veniet in futurum, nec in dicta decima aliquid decetero reclamabit. Confessa fuit insuper ||13 eadem Eremburgis coram nobis quod sufficiens excambium habuit a predicto Petro, filio suo pro protione dotis in dicta decima, sibi contingente. Pre-||14-terea, Thomas dictus Legal, presbiter de Herouvilla, in cujus parrochia sita est predicta decima, similiter in nostra presentia constitutus, redemptioni predicte deci-||15-me, assensum suum prebuit, voluit et concessit quod predicta abbacia habeat predictam decimam, libere et quiete inperpetuum possidendam et tenen-||16-dam ; et promisit quod contra dictam redemptionem, nomine suo nec nomine ecclesie sue, per se vel per alium non veniet in futurum, nec quod decetero in dicta ||17 decima aliquid reclamabit. Preterea Hugo de Bouconvilare, miles et Gaco de Bouconvilare, frater ejusdem Hugonis, de quorum feodo predicta ||18 decima movebat ut dicebant similiter in nostra presencia constituti predictam redemptionem voluerunt, concesserunt et laudaverunt ||19 et promiserunt, pro se et heredibus suis, quod in predicta decima, ratione dominii feodi nichil decetero reclamabunt, sed voluerunt et concesserunt ||20 quod predicta abbacia predictam decimam libere et quiete habeat in perpetuum possidendam et tenendam. Nos vero volumus et conce-||21-dimus predicta abbacia predictam decimam habeat et teneat in perpetuum, pacifice et quiete ; et redemptionem decime supradicte ||22 predicte abbatie, acutoritate nostra presentibus litteris confrmamus. In cujus rei memoriam et testimonium, ad petitionem supra-||23-dicti Petri de Charcio et Eremburgis, matris sue, necnon predicti Thome, presbiteri de Herouvilla et Hugonis de Bouconvillare, ||24 militis, et Gaconis, fratris ejusdem, presentes litteras sigilli nostri munimine roboravimus. Actum apud Vernonem, an-||25-no Domini m° cc° tricesimo octavo, mense martio.