Apparat critique

  • Texte édité
  • Témoin B
Pour citer cette page : Laboratoire de textes Norécrit, Actes des archevêques de Rouen (Eudes Rigaud) : n° p135état d’établissement du texte annoté par Émeline Mancel, sous la responsabilité de Grégory Combalbert, consulté le . [En ligne : ]

p135

1255, 19 octobre – Fresne[-l'Archevêque]

Eudes Rigaud, constatant que la communauté des frères mineurs [de Rouen], ne possédaient pas de lieu approprié dans la ville de Rouen, leur assigne l'église de Saint-Clément, soustraite de ses paroissiens qui seront divisés en deux, une partie étant assignée à la paroisse Saint-Étienne et une autre à la paroisse Saint-Sever. Les frères pourront demeurer en l'église Saint-Clément et y célébrer le culte divin.

Tableau de la tradition

Original

A. Original perdu.

Copie(s) utile(s)

B. Copie sur parchemin effectuée en 1259 par l'official de Rouen. Arch. dép. Seine-Maritime, 35 H 2 (n° 9).

Dissertation critique

Il semble que le scribe de l'acte ait d'abord écrit "m° cc° xl° quinto" avant de gratter le X, transformant la date de 1245 (archiépiscopat d'Eudes Clément) à 1255 (archiépiscopat d'Eudes Rigaud). Cela semble logique, puisque Eudes Clément ne s’intitule jamais « frater », qui est la marque d'intitulation de Rigaud. C'est en effet lui qui confirme la concession de l'église Saint-Clément aux frères mineurs par Jean de la Londe en juin 1251 (voir l'acte n° p112). Notons que dans le premier acte de 1251, Eudes Rigaud divise les paroissiens de Saint-Clément entre Saint-Étienne[-des-Tonneliers] et Saint-Martin[-du-Pont]. Pourquoi alors décider de changer cette division quatre ans plus tard ? Pour Lise Levieux, « Cette bipartition ne semble pas problématique pour les paroissiens de la rive droite devant aller dans la paroisse Saint-Étienne-des-Tonneliers : la distance était minime. Cependant, le changement s’opère uniquement pour les paroissiens de la rive gauche : de la paroisse Saint-Martin-du-Pont, l’archevêque Eudes Rigaud déciderait de les transférer quatre ans plus tard dans la paroisse Saint-Sever. Ce transfert paraît logique : la distance entre la paroisse Saint-Martin-du-Pont et la rive gauche était trop grande pour les paroissiens qui ont probablement dû se plaindre. En effet afin d’accéder à la paroisse ils devaient traverser le pont ce qui pouvait être difficile. La paroisse Saint-Sever était un choix plusfacile : les paroissiens n’avaient pas besoin de traverser la Seine pour assister à la messe ou encore pour les sacrements. Cet acte est capital concernant la formation des paroisses et ceci à plusieurs niveaux. » (Levieux Lise, Le rôle des communautés religieuses dans la fabrique urbaine de Rouen, p. 788-789).

Texte établi d'après B

Universis presentes litteras inspecturis, frater Odo, permissione divina Rothomagensis ecclesie minister indignus, salutem eternam in Domino Jesu Christo. Ad universitatem vestram volumus pervenire quod, cum fratres nostri de ordine minorum non haberent in civitate Rothomagensi locum sibi necessarium, nec etiam competentemun point d'interrogation est inséré à cet endroit, nos volentes eisdem de loco sibi utili et necessario in eadem civitate, providere ecclesiam Beati Clementis eisdem assignavimus, amotis parrochianis ab eadem et divisis in partes duas, quarum unam assignavimus parrochie Sancti Stephani ejusdem ville et aliam parrochie Sancti Severi de ultra Pontem. Ecclesia Beati Clementis predictis fratribus remanente quamdiu eis divina ibidem placuerit celebrare. In cujus rei testimonium, presentes litteras sigillo nostro fecimus sigillari. Datum aput Fraxinum, in crastino Beati Luce ewangeliste, anno Domini m° cc° xlmo quinto.


1. un point d'interrogation est inséré à cet endroit