Apparat critique

  • Texte édité
  • Témoin B
Pour citer cette page : Laboratoire de textes Norécrit, Actes des archevêques de Rouen (Eudes Rigaud) : n° p151état d’établissement du texte annoté par Émeline Mancel, sous la responsabilité de Grégory Combalbert, consulté le . [En ligne : ]

p151

1257, 16 août – Déville[-les-Rouen]

Eudes, archevêque de Rouen, notifie que Pierre, son prédécesseur, a légitimement accordé à Gilbert des Planches vingt-six livres tournois de rente annuelle sur le tènement de celui-ci à Louviers, [tant sur le fief de l'archevêque que sur celui de l'abbé de Saint-Taurin d'Évreux] la rente devant être donnée au doyen et au chapitre de Rouen pour la célébration de son anniversaire. Cependant, le doyen et le chapitre de Rouen ne pouvant jouir librement de la rente, l'archevêque demande à Raoul, le fils du désormais défunt Gilbert et à ses successeurs de remplir ses obligations et demande au doyen et au chapitre de ne pas porter préjudice aux droits que possèdent Gilbert et ses héritiers dans le fief de Saint-Taurin à Louviers et de ne pas s’immiscer dans ses droits. Après qu'une enquête ait été menée sur les possessions, rentes et autres que possède Raoul, fils de Gilbert, dans le fief de l'archevêque à Louviers afin d'en déterminer la valeur, l'archevêque a reçu spontanément de Raoul [ce qu'il lui devait ?]. Et Helvise, femme de Raoul et Techia, veuve de Gilbert ont abandonné spontanément tous les droits qu'elles avaient ou pourraient avoir sur ce fief par leur dot. L'archevêque s'engage à payer une rente annuelle de dix-huit livres tournois au doyen et au chapitre de Rouen, lui et ses successeurs, en échange de quoi le doyen et le chapitre renonceront à leurs droits dans les biens susdits.

Tableau de la tradition

Original

A. Original perdu.

Copie(s) utile(s)

B. Copie du milieu du xive siècle dans le grand cartulaire de l'abbaye Saint-Taurin d'Évreux. Arch. dép. Eure, H 794, fol. 283 verso-284 verso.

Dissertation critique

Le conflit est d'abord rapporté par un premier acte donné par Thomas, abbé de Saint-Taurin, le 13 août 1257, également copié dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Taurin d'Évreux (H 794, fol. 241). Il est édité par Bonnin, qui note : « Pierre de Colmieu, alors archevêque de Rouen, ayant acheté de Gillebert du Planchey, bourgeois de Louviers, vingt-six livres tournois de rente sur les tenements de celui-ci, à Louviers, tant sur le fief de l’archevêque que sur celui de l’abbé de Saint-Taurin » et « des discussions s’étant élevées pour la perception de ce revenu, de l’avis et ordonnance d’Eudes Rigaud », l'archevêque devra désormais payer au chapitre dix-huit livres tournois de rente annuelle et l'abbé de Saint-Taurin en paiera huit, afin d'arriver au compte des vingt-six livres tournois demandées par Pierre de Colmieu. (Bonnin, Cartulaire de Louviers, t. 1, p. 259.)

Texte établi d'après B

Omnibus presentes litteras inspecturis, frater Odo, permissione divina Rothomagensis ecclesie minister indignus, salutem eternam in Domino Jesu Christo. Noveritis quod cum Petrus, felicis recordationis predecessor noster, viginti sex libras turonensium annui redditus apud Locum Veris legitime comparasset a Gilleberto de Plancheio, vendente pro se et heredibus suis, capiendas annuatim in omnibus bonis dicti Gilleberti apud Locum Veris, eumdemque redditum decano et capitulo Rothomagensi pro suo anniversario contulisset. Tandem dicto Gilleberto viam universe carnis ingresso, et Radulpho ejusdem G. filio herede sibi relicto, cum predicti decanus et capitulum gaudere non possent pacifica possessione redditus antedicti, nobis humiliter supplicarunt ut nos eumdem redditum a predicto Radulpho et successoribus suis recipientes et obligationem ejusdem dictis * decano et capitulo tantam pecunie quantitatem annis singulis solveremus ad hujusmodi solutionem annuam nos realiter obligando. Nos igitur dictorum * decani et capituli petitionibus annuere cupientes, absque tamen prejudicio juris alieni, in hiis que dicti Gillebertus et Radulphus, heres ejus, in feodo Sancti Taurini Ebroicensis apud Locumveris habebant vel habet idem R. in presenti, nolumus nos aliquatenus immiscere. Cetera vero que idem Radulphus, heres dicti G., habebat in feodo nostro apud Locumveris in terris, possessionibus, redditibus et tenementis aliis, inquisitione prehabita diligenti de valore predictorum, recepimus ab eodem R. nobis spontanea voluntate, quitante et tradente et libere resignante, cui quitationi nobis facte, Helewysa uxor dicti Radulphi et Thecia, relicta prefati Gilleberti, spontanea voluntate consentientes, omni juri quod habebant vel habere poterant in dictis bonis ratione dotis vel dotalicii, aut quacumque ratione alia, non coacte renunciaverunt et nobis libere quitaverunt. Nos autem, pro predictis promisimus et promittimus decem et octo libras turonensium redditus antedicti annuatim solvere et reddere decano et capitulo memoratis, ad hoc nos et successores nostros in perpetuum obligando. Ob quam promissionem et obligationem nostram memorati decanus et capitulum renunciaverunt omni juri quod habebant vel habere poterant in bonis predictis, ratione collationis seu donationis redditus memorati, et nobis libere quittaverunt, promttentes [sic] [promittentes] predicta se firmiter servaturos et adversus ea aliqua ratione vel ingenio non venturos. In cujus rei testimonium, presentibus litteris sigillum nostrum duximus apponendum. Datum apud Deivillam, in crastino Assumptionis beate Marie Virginis, anno Domini m° cc° quinquagesimo septimo.