Apparat critique

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Pour citer cette page : Laboratoire de textes Norécrit, Coutume de Dieppe« Cy ensuivent les coustumes et drois de la ville de Dieppe », état d’établissement du texte annoté par Lény Retoux et Laurence Jean-Marie, sous la responsabilité de Laurence Jean-Marie, consulté le . [En ligne : ]

[Cy ensuivent les coustumes et drois de la ville de Dieppe]

[Prologue]

{Fol. 4}Cy ensuivent les coustumes et drois de la ville de Dieppe appartenans a tres reverent pere en Dieu et seigneur, monseigneur l'arcevesque de Rouen a cause de son eglise renouvelleez du temps de mon trés redoubté seigneur, monseigner Guillaume de Vienne, par la grace de Dieu, pour lors archevesque de Rouen, et extraittes de plusseurs registres vieux et anciens, tant trouvez en la viconté dudit Dieppe comme de pluseurs appartenans a pluseurs bourgoiz d'icelle ville, tous consonans a une fin en tant comme chascun d'iceulz coustumiers en contenoit. Lesquelz registres et coustumiers furent visitez et transcripz par mesire Guillaume Tieullier, prestre, lors recepveur dudit seigneur, et par le commandement d'icellui pour conservacion de lesdiz drois et son eglise, et aussi pour eviter a faire nouvelletés pour le temps a venir au puepple subget auxdites coustumes. Desquelz drois et coustumes ledit recepveur ou nom dudit seigneur comme cy aprés sera desclairé particulierement par articles, selon ce que doit la chose, a usé et veu user paisiblement quant le cas est avenu. Et aussi a eue relacion avec serement de Martin le Carpentier, servant comme clerc et garde de la boiette de la viconté d'icelle ville, par l'espace de xxiiii a xxv ans, que tous jours ainssi comme cy aprés estest écrit en interligne. escript, en avoit usé et veu user comme dit est. Lequel extrait fu fait et disposé en l'an de grace mil ccc iiiixx et xvi. Ad ce appellez pluseurs bourgois de ladite ville ad ce recongnoissans et concordans.

{Fol. 4v}Et premierement, ensuivent les noms des lieux qui ont acoustumé d'estre frans. Et pour raison d'iceulz lieux, ceulz qui y demeurent sont frans aprés ce que demouré y aront i an et i jour continuellement. Et pluseurs autres personnes demourans en pluseurs juridicions, fiefz et aumosnes estans en la duché de Normendie, dont a present l'en a peu avoir congnoissance, comme cy aprés sera dit.

[Premierement]

Premierement, tous les reseans es fiez du Temple et de l'Ospital. Tous les reseans de Rouen dedens les principaulx anciennes portes, et les autres, non. Les reseans de Bretueil et de Vernueil et pluseurs du fieu de Bretueil, manans en autre lieu, si comme ceulx de Breteville, et les resseans de la Bouteillerie au seigneur de Basqueville, lors resseans es fiefz de la Magdalaine de Rouen anchiennement. Les resseans en l'omosne de la maladerie d'Arques, vers Grouchet. Item, pluseurs manans en pluseurs fiefz comme appartenant par lettres royaulx a ladite viconté, dont a present n'est fait aucune mencion es vieux registres. Item, tous ceulz de Braquemont, de Caudecote, de Jenval. Item, tous les resseans d'Appeville par decha le pont, et par la raison de ladite franchise, doivent ystre au cry de haro tous les venans de Dieppe suyvans aucun malfaicteurs et doivent aidier a detenir leur malfaitteur, sique a la moitié du pont de ladite ville, et sont tenus a rendre lez a la viconté de Dieppe. Item, ils sont tenus a arrester, s'il en sont requis, tous ceulz qui aportent la coustume de Dyeppe, et est assavoir que combien qu'ilz soient frans a la viconté pour leurs marchandises, sy doivent il coustume a l'issue de la ville selon ce que acoustumé est a paier au droit du barrage. Item, ont acoustumé generalement estre frans a Dieppe, a la viconté et yssue de la ville, tous manans en franques omosnes et toutes gens de religion dont il appartient deuement. Item, audit Dieppe sont frans toutes personnes de sainte Eglise privilegez. Item, sont frans audit Dieppe, tant a la viconté comme a l'issue de la ville, toutes gens de sainte Eglise et tous ceulz qui tiengnent noblement, comme a dire menbres de haubert, est assavoir des choses qui couvent a user en leurs hostieux. Et se ilz sont marchans de quelque estat qu'ilz soient, ilz doivent coustume selon ce que ilz portent ou font porter marchandement. Item, sont frans tous les resseans es fiefs et masures assiz a Dieppe qui ensuivent. Et combien que ilz soient frans en la viconté tant d'acquis de mer comme d'autres choses marchandement, sy doivent il yssir au cry de haro et comparoir a ladite viconté es plez es quieux ilz soient convenus. Et premierement, les resseans ou fief nommé Alain Poulart, au Polet, oultre l'eaue. Item, le fief aux mallades de Jenval contenant pluseurs masures a eulx {Fol. 5}donneez en leur ancienne fondacion. Item, deux masures qui furent a l'eglise de l'abbé et couvent de Foucarmont. Item, le fief au seigneur d'Estouteville, tant a la viconté comme a l'issue de la bare et du bastel. Item, la masure qui fu au moustier de Mortemer. Item, la masure et fief du prieur de Leaue en Angleterre. Item, toutes les masures du moustier de Conches anciennement donneez. Item, les masures et fiefs du seigneur de Basqueville assizes en ladite ville. Et combien que aucunes en soient assiz en la Grant Rue, elles ne sont point franches a l'issue par derriere, fors jusques aux vieulx murs anciens de la ville qui vont de la halle au blé droit a l'ospital, lesquelles sont a present messire Robert d'Espreville, prestre, et Henrry Loutrel. Item, sont franches pluseurs autres masures du fief dudit seigneur a cause de sa franche Bouteillerie. Item, les masures de Belle Emcombre anciennes. Item, les masures de la Magdelaine de Rouen anciennes. Item, le fief nommé l'Acre Rousselin. Item, la masure qui fu Gautier Cauchie et aprés Jehan Cailletot. Item, le fief nommé Alain Poulart qui contient a present la maison ou est de present la recepte de la viconté et les maisons qui sont a present Colin Nepveu et Guillaume Godoul. Item, la masure qui fu Gautier le Cangeur ou souloit estre l'offevrerie. Item, la masure qui fu Gautier Lefevre. Item, la masure qui fu Martin Cailletot, laquelle il tenoit par sergenterie pour herberger les gens alans et venans d'Angleterre et pour leur donner conduit jusques aux bornez de l'issue des terres de mondit seigneur. Item, la masure du conte de Dreux a la Grant Rue. Item, la masure et fief nommé le fief Guillaume Crespin, devant l'eglise Saint Jacque. Et est assavoir que les manans ou dit fief doivent au seigneur dudit fief, chascun an, le jourRépétition de le jour. de la Tiphaine aprés disner, aporter a ladite viconté iii testes de porc crevez et en chascune une pomme en la gueulle, et v s. en une tasse d'argent couvers de blanches touaillez, et mettre sur l'estal de la recepte, et dire au recepveur : « Nous faisons hommage a monseigneur de Rouen a cause du fief Crespin », pour joir de la franchise dudit fief par representant ce que dessus est dit. Et doivent avoir, pour aporter ledit present, ung menestrel. Et aprés ainssy dit et fait, vont porter les choses dessusdites a cellui dont le fief est tenu. Item, la masure de Beaubec en la rue de Couppe Quesne. Le texte suivant jusqu'à Beaubec est signalé par un astérisque et ajouté en bas de page.Item, tous les reseans en la terre de chappitre de Rouen a Neufville et au Polet. Et aussi les manans es fiefz de l'abbaye de Beaubec. Et est assavoir que tous les manans esdites masures et fiefz dessusdites n'ont acquis franchises pour raison d'icelles jusques ad ce que ilz y aient demouré i an et i jour. Et est assavoir que en Normandie a pluseurs fiefz frans tant d'Eglise comme d'autres seigneurs, dont n'est faite cy dessus aucune mencion pour l'ingnorance des noms d'iceulz, dont les manans sont frans a Dieppe de leurs marchandisez quelconquez a eulz appartenant sanz compaignie, comme ceulz de Dieppe et autres frans. Et ont acoustumé et monstrer a la viconté lettres patentes ou coppie des chartres desdites franchises. Et {Fol. 5v}pour ce, en ont acoustumé de en joir, et pour ce que mieulx soit creu la verité des franchises et masures dessus escriptes et autres, dont on a peu avoir congnoissance, cy aprés en trouverés les coppies des chartres des franchises et libertés des lieux dessusdiz.

Autres franchises a pescheurs pour les lieux ensuivens.

Il est assavoir que au port de Dieppe ont acoustumé a venir certains maistres menans nefz appartenans aux seigneurs cy aprés nommés, a cause de leurs eglises et terres, lesquelles nefs sont toutes franches d'acquit a la viconté sur pescaille ou autres chose. Mais ce s'est pescaille ou aultre choseou aultre chose écrit en interligne., ils doivent prendre ou faire prendre congé de descarcher leurs pescailles, avant que riens en puissent oster. Et se ilz font le contraire, se que mis aront hors, doit estre forfait et acquis a monseigneur, comme devant est dit d'autres marchandises. Et est assavoir que tout l'acquit desdites nefz doit estre receu par les mains de monseigneur aussi comme des coustumiers. Et aprés leur est tout plain rendu et paié par le recepveur, aprés ce que iceulz maistres ont suffisament monstré par lettres patentes que ilz mainent lesdites nefz sans retenir xe ne autre droit de l'acquit desdites nefz, et n'en doivent chascun avoir que une, son ainsy franche. Desquelz seigneurs ayent lesdites nefz, les noms ensuivent. Premierment, l'abbé et couvent de Fescamp, une nef ; l'abbé du Vallasse, une nef ; l'abbé de Saint Wandrille, une nef ; le prieur du Pré lez Rouen, une nef ; le conte de Longueville, le seigneur d'Estouteville et le seigneur de Basqueville, une nef chacunchacun écrit en interligne.. Et se ilz n'ont nulle nefz, ce ont il acoustumé de [bailler leur droict a ung pescheur qui aura le droict dessusdict].

Autres franchises.

Il est assavoir que a Dieppe a certains fiefz appartenans aux religieux abbé et couvent de Conches, ouquel demeure a present Guilbert du Cellier, lequel puet avoir par mer nefz toutes franches sanz en recepvoir par monseigneur ne ses gens aucun droit, et se doit acquitter et faire par la maniere que dessus est escript en la desclaracion de franches nefz cy dessus escriptes. Et ja pieça en ce fu mis empeschement, lequel empeschement a esté mis hors et a delivré par mondit seigneur et son conseil en l'an de grace mil ccc iiiixx et onze comme cy aprés apperera par la coppie des lettres sur ce faitez.

Autres franchises.

Il est assavoir que tous les mareschaulx fevrés des villes cy aprés desclairées, usans fer en leurs forges, estans es mettes de la guide d'Arcques sont frans a la viconté de Dieppe de tout le fer et assier emportans de ladite ville pour user comme dit est. Et de ce font certaine redevance au roy nostre seigneur a Arquez, si comme ilz dient. Et est assavoir que de nulle autre chose, ilz ne sont frans, se n'est par raison d'aucune autre franchise ou privilege ; et combien que ilz soient frans a la viconté, si doivent il acquis dudit fer a l'issue de la ville sy comme tousjours a esté accoustumé, desquelles villes les noms ensuivent. Premierement, Arques, Archelles, Montigny, Saint Aubin le Caux, Martin Eglise.

{Fol. 6}Cy ensuivent les charges deuez sur la recepte de Dieppe aux eglises, religieux et personnes ensuivant.

Premierement, aux religieux, abbé et couvent de Notre Dame de Bon Port, par composicion ja pieça faite, pour cent mars d'esterllins que ils soulloient prendre sur ladite recepte, pour lesquelz a present leur sont poiez chascun an a deux termes iic lxvi l. xiii s. iiii d. Et est assavoir, vixx xiii l. vi s. viii d. a la Saint Michel et Pasques.

Item, a l'abbé et couvent de Saint Wandrille, lx l. chacun an aux termes dessusdiz, a chacun terme, xxx l.

Item, a l'abbé et couvent de Ponteigny de l'ordre de Chitiaux, chascun an, pour x milliers de harenc qu'ilz soulloient prendre au terme Saint Andrieu, dont par composicion pieça faite, leurs sont paiez chacun an au terme x l.

Item, aux religieux chartreux du Val de Dieu au Perche, chascun an au terme de la Candeleur, iim de harenc sor tel comme il noe en la mer.

Item, au prieur de la prieuré du Mont aux Malades lez Rouen, chascun an auxdits terme, xl s. t. pour vim de harenc sor.

Item, aux malades de l'ostel de Jenval sur Dieppe, chascun an a iiii termes, c et l l. livrez tournois. C'est assavoir Noel, Pasques, Saint Jehan et Saint Michel. Laquelle some leur est deue par composicion pieça faite entre un archevesque de Rouen et les malades et gouverneurs d'icellui hostel a cause du xe des poissons venans a Dieppe lonctemps aUn deuxième a est écrit en interligne. a eulz appartenans.

Item, au chappellan de la chapelle Saint Anne en l'eglise de Rouen, chascun an, xx l. aux iiii termes dessusdis. Lesquelz xx l. sont assiz sur la revenue du batel passeur de Dieppe, si comme il apparait par certains registres.

Item, au curé de l'eglise de Crau[dalle] de Alihermont, chascun an, a prendre sur la revenue dudit batel, xv l. t. a deux termes. C'est assavoir Saint Michel et Noel comme apparait par ledit registre.

Item, a l'abbé et couvent de l'eglise de Beaubec, chascun an au terme Saint Michel, v s.

Item, est assavoir que toute la recepte faite par monseigneur venant a Dieppe et Bouteilles, les charges dessusdites, gages d'officiers, mises communes, ouvrages et repparacions paiee, le xe d. en appartient et est deu a messeigneurs doien et chappitre de l'eglise de Rouen.

Et est assavoir que toutes les charges, rentes et reddevances dessusdites se doivent recepvoir par les dessusdiz ou leurs gens a ladite recepte de Dieppe, sans ce que monseigneur soit tenu de le faire porter autre lieu se il ne luy plest. Et viennent les dessusdis querir lesdites sommes audit Dieppe a leurs [despens].

{Fol. 6v}Cy ensieuvent les coustumes de pluseurs choses de la vile de Dieppe. Et premierement la coustume des changeurs estans a Dieppe et les rentes que ilz font a monseigneur pour leur change.

Changeurs.

Il est assavoir que nulz ne peut changer a Dieppe se il n'est bourgois de laditeRépétition de de la lors du passage à la ligne. ville. Et se aucun bourgois veult faire fait de change, se doit estre par la licence de la garde de la viconté et face serement de loialté dudit change par devant ladite garde avant que il puisse changer, et poier a monseigneur l s. t. Et se aucun fait le contraire, il doit forffaire tout ce qui appartient a son change ou estre pugny d'amende volentaire. Et est assavoir que chascun an, le jour Saint Michel, chascun changeur doit renouveller son serement et paier l s. a monseigneur avant que le matin puisse mettre tappis pour changer, et puet changer tout l'an entier jusquez a la Saint Michel ensuivant et non plus, et ainssy en use l'en a Dieppe. Et se ii bourgoiz divisement avoient part en i change, chascun devroit ledit jour l s. Et ne y a aucun quiRépétion de qui lors du passage à la ligne. pour aucune franchise soit de ce exempt ou franc.

Apres ensuit la coustume des boulengers de Dieppe et la rente que ilz font a monseigneur pour leurs estaulz.

Il est assavoir que tous les boulengiers de la ville de Dieppe qui fournient pain a revendre, doivent chascun an a monseigneur x s. aux termes de la Saint Jehan Baptiste et Noel, est assavoir a chascun terme, v s. Et s'il estoit ainsi que aucun boulenger eust poié son terme et il fourniast aprés le terme viii jours ou xv ou mains ou plus, non obstant que il ne fourniast jusquez a l'autre terme ensuivant, sy seroit il tenu a paier icellui terme ensuivant puis que entre les deux termez, il auroit fait fait de boulengerie. Et ensement doivent les boulengers vendre leur pain as halles de monseigneur et avoir chascun son estal ou il doit vendre son pain. Et doivent estre les estaulx getez et partiz ii ou iii fois ou iiii fois l'an a la requeste desdiz boulengiers pour ce que il y a de meilleurs places et estaulz l'un que l'autre pour vendre pain. Et doivent faire pain suffisant par poiz baillé par les gens de la justice de monseigneur, selon la valeur du blé. Et doit ledit pain estre pesé par jurez ad ce commis par ladite justice. Et de raison et par coustume gardee, le pain qui est trouvé insuffisant doit estre perdu et estre a la volenté de monseigneur. Et doivent faire lesdis boulengiers pain a maille, a denier, a ii d., a iiii et tousjours en doublent, et doivent faire pain si juste que ilz n'en donnent que xiii pour xii. Et se ilz font le contraire, se demeure au regart de la justice de monseigneur.

La coustume des boulengers estrangers.

{Fol. 7}Tous devez savoir que tous boulengiers estrangés pevent vendre pain a Dieppe iii fois la sepmaine, c'est assavoir le mardi, jeudi et samedi. Et se aucune des foires ordonnee a ladite ville, ilz y pevent venir vendre leur pain en quelque jour que elles escheent en paient tant esdiz jours comme esdites foires, pour chascune somme aporté de pain aporté a ladite ville, vendu ou nom vendu, i d. se il n'est franc. Et se son dit pain ne vendoit ledit jour, il le puet ramporter se paié a i d. comme dit est, en portent l'ensaigne de la viconté. Et se il plest auxdiz boulengiers de rapporter icellui pain du mardi au jeudi et tant faire le pevent, et icellui vendre a leur plaisir hors du marché au pain a quelque personne que bon leur semblera pour leurs user, ne ne le doivent ne pevent vendre a aucune personne qui le achette en intencion de revendre. Et doivent iceulz boulengiers faire pain et estre pezé en la maniere que dessus est escript pour les boulengers de la ville de Dieppe, et si font le contraire, ilz doivent estre pugnis, comme dit est ou au regart des gens de monseigneur deuement.

NotaÉcrit en rouge dans la marge. Que tout pain trouvé aux mains de boulengiers pour vendre, tant de Dieppe comme estrangiers, qui est trouvé insuffisant, le rapport des jurés considere la valeur du blé selon le jour, doit estre perdu pour lesdiz boulengiers et acquis a la volenté de monseigneur et aporté a sa recepte. Et mainteffois a esté ceste coustume [gardee et encore] est. Et mainteffoiz ledit pain avoit esté [donné] pour Dieu en la presence de pluseurs boulengers tant de Dieppe que ce de hors.

La coustume des poullaillers et rotisseurs.

Il est vray que les poullallers et rotisseurs selon la coustume de present, non obstant aucuns registres, ne pevent ne ne doivent achetter aucune vollaille en intencion de revendre ladite volaille jusques aprés la premiere messe parochial celebree en l'eglise Saint Jaque de Dieppe. Et le raison est afin que le commun de Dieppe se pourvoie aux apportans de dehors ladite vollaille et que se chascun quiqui écrit en interligne. en peut avoir, en ait.

Aprés ensuit une sentence ja piecha donnee sur les bouchers et pastoiers.

Item, il est assavoir comme contens et debat feust meu entre les bouchers de la ville de Dieppe d'une part, et les pastoiers de la ville d'autre, sur ce que lesdiz bouchers voulloient que les pastoiers ne puissent vendre a Dieppe char cuite en leurs maisons, de beuf, de mouton ou de porc, ne faire tuer les bestez, ne escorcher, ne despecier es maisons desdis pastoiers. Les maistoiers disant au contraire par pluseurs raisons que ilz proposoient.

Sachent tous que en l'an de grace mil ccc et iiii, le jeudi aprés le senne d'esté, ordoné fu du conseil de trés reverent pere G. par la divine grace, archevesque de Rouen, pour le commun prouffit, que les devant diz pastoiers puissent cuire char en leurs maisons, de mouton, de buef ou de porc en pasté ou en rost ou cuite en l'eaue, mais char crue ne pourront il vendre a fenestres ne en leurs maisons, et telle maniere que {Fol. 7v}toute leur char soit premierement amenee en la boucherie et veue par les jurez de la boucherie, vive, morte et esprouvee bonne et loyale avant que les pastoiers les puissent porter en leurs maisons. Item, lesdiz pastoiers tueront et escorcheront, ou feront tuer ou escorcher a couvert prés de la boucherie, que le sanc ne les ordures ne soient espanduez en rue. Item, des bestes que lesdiz pastoiers tueront, les trippes sont venduez en la tripperie, non pas en leurs maisons. Item, de chascune beste que ilz tueront en la boucherie en la maniere dessusdite, ilz paieront a monseigneur l'archevesque de Rouen ii d. et apporteront leur poiement au terme de la Saint Michel et de Pasques. Et se les jurés ne vouloient veir leurs bestez, ils seront contrains par justice, a la volonté de justice. Et se les pastoiers estoient trouvez ne atains que ilz vendissent char creue en leurs maisons ou a leur fenestre, ilz perdront la valeur de toute leur beste, ja soit ce que ilz fussent pluseurs parchonniers a une beste. En telle maniere seront ilz pugnis se ilz emportent en leurs maisons devant que elle soit veue par les jurés en la maniere dessusdite. Et se il avenoit que ilz n'eussent de quoi paier, ilz perdront le mestier ung an et ung jour. Et jureront, lesdiz pastoiers, sur les saintez euvangiles de Dieu, toutes les ordenances contenues en ce present escript fermement tenir garder bien et loialment tout en la forme et en la maniere dessusdite. Et pour toutes ces choses faire tenir et garder a tous jours, nous avonz seellé ceste presente lettre du seel de la baillie de Deppe, sauf autrui droit. Donnee et faite en l'an et jour dessusdit.

Declaracion pieça faite par Jehan Fouchier, seneschal de monseigneur, pour les bouchers de Dieppe et autres bourgoiz.

Il est assavoir pour ce que aucuns des bourgois de Dieppe mettoient debat que les autres ne peussent cuire ou eschauffer leur sain en la ville, pour la puour d'icellui sain. En l'an de grace mil ccc et xiiii, le vendredi aprés la Saint Denis, fu demandé par Jehan Foucher, lors seneschal, a ceulx qui ensuivent en jugement, se ilz le povoient faire, Guillaume Dandrenas, Jehan Feron, Guiffroy du Castellier, Michel Epiespast, Guillaume Huillart, maistre Pierre Huillart, Regnaut Homme, Regnaut de Sainte Foy, Jehan de Sainte Foy, Guilbert Tieffe, Ricart Auqueulle, Robert au Tret et Pierre Esvier. Lesquelz distrent sans destort que en la ville de Deppe, chascun bourgoiz povoit cuire et eschauffer saing et cyeu en sa maison sanz ce que aucun y puisse ne doie mettre debat.

La coustume de recepvoir la rente des estaulx aux bouchers et de la rente que ilz en font a monseigneur.

Il est assavoir que chascun boucher vendent char a Deppe doit pour son {Fol. 8}estal, soit en son hostel ou dehors, chascun an, a monseigneur, vi s., moitié a la Saint Jehan Baptiste et moitié a Noel. Et puet chascun boucher avoir tant de estaulx comme ilz leur plest, contenant chascun estal vii piez de lonc sur rue, en paient a monseigneur, de chascun estal, la rente dessusdite et auxdiz termes. Et ou cas ou ilz ne paieront ladite rente auxdiz termes, ilz doivent estre adjournez a certain jour a la viconté de venir paier ladite rente. Et ou cas que ilz ne paieront audit jour, ilz sont et doivent estre contrains a amende. Et s'il avient que dedens ledit jour qui leur est assigné, ilz ne aient paié ne gagé l'amende dedens le mois ensuivant, l'estal devient et retourne en la main de monseigneur, sanz ce que le tenant et possesseur dudit estal il puis jamais riens demander au temps a venir.

Il est assavoir que il y a autres estaulx pris par certains bouchers qui font a monseigneur certaine rente plus grande que les estaulx dessusdit ne font, contenuz ou rentier des rentes faisant mencion des estaulx de nouvel pris, dont les tenans font rente selon le bail par les gens de monseigneur a iceulx et y en puet avoir d'autres, se il plest a monseigneur, pour en poier rente selon que il demoure au desrain encherisseur.

Autre coustume comment lesdis bouchers doivent vendre leurs chars.

Il est assavoir que lesdiz bouchers ne pevent ne doivent, selon les coustumes anciennes, vendre leur char le dimanche jusques a la grant messe, mais pour pluseurs raisons qui ad ce ont meu les justices de monseigneur, a present ilz vendent, des sy matin dudit jour que ilz leur plest, se elle a esté visitee par les jurés.

Item, ilz ne pevent vendre leurdite char le jour que elle est tuee, se n'est par la licence des gens de monseigneur, excepté le lundi aprés la veue faite par lesdiz jurés pour ce que ilz ne tuent, ne ne pevent tuer char le dimanche, se n'est par la licence des gens de monseigneur.

Item, iceulz bouchers ne pevent vendre veaulx, aigneaulx, chevreaux ne aultres bestez menuez devant que ilz ayent xv jours passez.

Item, ilz ne pevent vendre a Dieppe chars tueez hors de ladite ville. Item, ne pevent vendre bestez tueez qui soient maladez, ne chars corrumpuez. Et si font le contraire ilz en doivent estre en l'amande et lesdites chars estre arssez par le commandement de justice.

Item, ilz ne pevent ne doivent tuer leurs bestes en la rue, ne geter aucun sang ne autre ordure.

Et est assavoir que se lesdiz bouchers font le contraire des choses dessusdites ou d'aucunes d'icelles, ilz sont tenus de faire amende par devant la justice de monseigneur.

Et est assavoir que sur le regart de ladite boucherie et des choses dessusdites, doit avoir des plus suffisant bouchers d'icelle ville qui sur ce soient jurez, et pevent et doivent estre chagez a la volonté des gens de monseigneur, estans en la viconté.

{Fol. 8v}La coustume des estaulz a poissonniers et a poissonnieres et la maniere de cueillir la rente que ilz doivent.

Il est assavoir que il soulloit avoir xvi estaulx aux halles des poissonniers et y en povoit avoir plus, se il plaisoit a monseigneur. Et a present ne y en a pas tant, pour la diminucion de la ville. Et pour espargner a la fragilité de povres gens qui a present tiennent les diz estaulx, poy ou neant vendent esdites halles, mais vendent en petites eschoppes en la ruette qui maine du quarfour de la Grant Rue au quarfour du puis de la poissonnerie et environ, et non obstant que ilz ne vendent pas esdites halles, laquelle chose faire doivent se il plest aux gens de monseigneur. Sy doivent il, comme cy aprés sera dit, paier estallage, c'est assavoir xiii s. iiii d. chascun an, moitié a la Saint Jehan Baptiste et moitié a Noel. Et quiconquez veult revendre poisson a ladite ville, il convient que il tiengne un estal, et ne peut acompaigner avecquez lui que ii personnes au plus pour lui aidier a paier ledit estal, ne ne puet autre vendre poisson avecquez lui. Et pour ce que desdiz poissonniers en y a de povre estat et qui trop seroient grevez de paier un estal appareux, le recepveur de la viconté doit savoir l'estat desdiz poissonniers et les puet deuement a sa conscience acompaigner ensembles un, deux ou trois personnes, tous paier i estal. Et en ce doivent estre contrains aucunes personnes vendans poissons frais parmi la ville nommez l'ouverressez ou au moins de contribuer avecquez les tenans desdiz estaulx selon leur possibilité. Et ainsi a l'en acoustumé de en user et a present en use l'en et n'y a aucune franchise aucunement, lieu ne ny vault.

La coustume des merciers et la rente que ilz doivent a monseigneur.

Il est assavoir que chascun mercier demourant a Dieppe qui vent mercerie a estal, en la halle ou a fenestre en son hostel, doit chascun an a monseigneur, ix s. pour son estal, moitié a la Saint Jehan Baptiste et moitié a Noel, avecquez les rentes senssivez de leurs maisons. Et se il plest aux gens de monseigneur, ilz sont tenus de vendre es halles aux marchiers. Et non obstant que pieça ne vendissent esdites halles mais en leurs maisons, sy ont il tousjours paié et a present paient ladite rente de ix s. Et en ladite coustume sont compris faisans et [revendans courroiés].

La coustume des merciers forains.

Il est assavoir que chascun mercier forain qui vient de dehors au jour de marché en la ville de Deppe iii fois la sepmaine, doit chascun jour de marché maille se il met en vente sa mercerie ou le comporte par la ville. Et appartient ladite obole au fermier tenant ladite ferme se point en y a, et se non, il la paie a la boite de la viconté ; mais se il passe la ville sanz vendre ou mectre en vente sa mercerie, il ne doit rien au fermier, mais s'acquite a la viconté. Est assavoir iiii d. pour son fardel se il est cordé, et se il est a tablette, ii d. ; et semblablement se il comporte {Fol. 9}hors le jour de marché, il en doit demander congé a la viconté et paier pour chascun jour obole et non au fermier.

La coustume des boursiers et la rente que ilz doivent.

Il est assavoir que chascun boursier demourant a Dieppe qui fait bourssez neufvez doit a monseigneur, chascun an, vi s. pour son mestier, a deux termes, c'est assavoir Noel et Saint Jehan. Et se aucun estoit mercier et faiseur de bourssez, il devroit la coustume de mercier et de bourssier.

La coustume des revendeurs de pain a fenestre, nommez botiers, et la rente que ilz font a monseigneur.

Il est assavoir que chascune personne de ladite ville revendans pain a fenestre en son hostel, se l'ostel n'est franc, doit chascun an au Noel, pour tout l'an, iii s., mais que il ait vendu entre la Saint Michel et Noel ; et se devant Noel n'avoit vendu et il vendoit aprés Noel, il ne seroit tenu de paier jusques au Noel ensuivant. Et tel est l'usage gardee.

La coustume du fouage et la maniere du cueillir.

Il est assavoir que tout le fouage de Dieppe, du Polet, de Caudecote, Jenval, Espinoy et Bouteillez est et appartient a monseigneur de Rouen de tous ceulz qui demeurent en sa haulte justice, et se doit cueillir et lever de iii ans en iii ans, sur chascun feu, xii d., excepté gens d'Eglise, clers vivant clergeaument, gentilzhommes ou tenans menbrez de haubert et gens qui demeurent en franche omosnes ou franc lieu qui dudit fouage sont frans et n'en doivent rien, sy comme plus aplain est contenu ou coustumier de Normendie. Item, tous vallez et meschinez servans et non mariez qui tiennent leur mesnage, se ilz ont meubles a la valeur de la somme contenue oudit coustumier, c'est assavoir de xx s., doivent chascun xii d., se ilz n'ont autre tiltre parquoy ilz en doivent estre quittez. Item, chascune femme veufve qui a de meuble vaillant xl s., et de mains, neant. Et se elle a ii robez, la seconde robe doit estre comptee en meuble. Quant une femme vuefve et ses enffans sont manans ensembles, et les enffans n'ayent pas parti, la femme paiera le fouage se elle a xl s. vaillant en sa partie, et l'aisné des enffans paiera le fouage comme cellui qui tient feu et lieu car la reseantize est en son nom. Et se iceulz enffans ont parti, et chascun a xx s. de meubles, chascun paiera le fouage. Et se eulz rassemblent ensemble leurs chastelx aprés ce que eulz aroient parti, ilz paieront le fouage, tant fust ce que ilz manissent ensembles. Et se i pere est vevier et il est avec les enffans, tant ait grant chastel, il ne paiera que un seul fouage, car les enffans ne pevent partir a luy. Et se un homme a marié son filz et ilz sont a un feu, a une viande et a un pain, et leur meuble soit tout mellé, ilz ne {Fol. 9v}paieront que un fouage. Se un homme a une femme, soient non mariez et ayent pere, et l'omme et la femme demeurent ensembles, tenans feu et lieu, chascun d'eulz paiera fouage.

Autre coustume pour toutes gens demourans a DeppeCommentaire
Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F
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Il est assavoir que nul ne doit par droit faire fumier sur le pavement an aucune rue. Et se aucun y fait mettre fiens, selon les anciens registres, il le doit faire oster lendemain.

Item, toutes les masures de Dieppe doivent estre closez sur rue pour eviter aux agaiz qui de nuit y pourroient estre fais et les maulx perpetrez. Et s'aucune y soit sanz poccesseur, monseigneur la puet faire prendre en sa main par deffaulte de hoir et bailler par cry pour rente a son prouffit, et de ce faire decret par sa justice. Et ainsi a esté pluseurs foiz fait.

Item, nulz ne doit avoir pors par ville, ne aultre lieu, se ilz ne sont encloz. Et se aucun a pors encloz, l'abitacion ou ilz sont ne doit pas estre prés de la rue mais deriere es hostieux afin de eviter a la pueur d'iceulz.

Item, nul ne puet faire estal a sa fenestre estandue sur le pavement qui de large de plus de pié et demy ait.

Item, nulz ne puet ne ne doit geter par jour par ses fenestres en la rue, soit nette chose ou orde. Et par especial de nuit, nul n'y doit geter orde chose.

Item, selon la coustume, chascun est tenu de faire net devant son huys le pavement chascune sepmaine une foys. Et est assavoir, que quant il est grant habundance de pluie en tant que l'eaue quert parmi les ruez, chascun doit purger le pavement devant son huis, et a donc doivent tous les voisins aydier l'un a l'autre a bouter aval par la rue, jusques a la xe maison l'un de l'autre et de ce m'atens ad ce que fait en est.

Item, est assavoir que pour garder et observer les coustumes dessusdites, les rues de Deppe doivent estre limiteez selon ce que de sergens y a pour faire lesdites ruez tenir nettes et lesdites coustumes garder.

La maniere de faire hommes estrangez bourgoiz de Dieppe et le droit que ilz en doiventCommentaire
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Il est assavoir que du temps passé ja pieça, tout homme estranger qui vouloit demourer en ladite ville et acquerir la bourgoisie, il convenoit que il demourast en ladite ville de Deppe i an et i jour continuez, ayent feu et demourance, avant que des franchises de ladite bourgoisie il peut user. Mais pour la diminucion de la ville, ordené fu par les gens de monseigneur et les habitans de la ville ad ce concordans, que de lors en aprés, tout homme qui vouldroit demourer en ladite ville et tenir feu et lieu, seroit receu a bourgoiz aprés ce que icelle bourgoisie aroit requise suffisament au recepveur et que par bourgoiz d'icelle ville dignez {Fol. 10}de foy aroit esté tesmoingné preudomme et de conversacion honneste. Et seront, lesdis bourgoiz, tenuz a deposer de ce pas leurs seremens. Et est assavoir que du jour que ledit estranger ara fait le serement cy aprés ensuivant et paié vii s. et vi d., est assavoir v s. appartenant a la boitte de monseigneur et ii s. vi d. au recepveur pour son droit de le enregistrer es registres de la viconté et lui faire lettres de ladite bourgoisie, il puet joir et user des franchises et libertés d'icelle ville en vendant et achettant en icelle ville touteffoiz que il lui plest, et doit avoir toutes telles libertez comme les bourgoiz comuniers. Sauf que de toutes les marchandises que il fera un an et i jour ensuivant, en les revendant a Deppe ou porter hors vendre, soient venans par mer ou par terre, il doit paier acquit a monseigneur comme estranger, selon que la chose devroit acquit comme est escript ou chapitre des acquis cy aprés ensuivant.

Le serement que il doit faireCommentaire
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« Guillaume, vous jurez aux saintes euvangilles de Dieude Dieu écrit en interligne. et par votre part de paradiz que doresmais en avant, vous serez bon, loial subget et obeissant a monseigneur l'archevesque de Rouen et a ses successeurs archevesques et a leurs officiers. Ses drois a votre povoir vous garderez et soustendrez. Son dommage escheverés, cellui que eschever ne pouriez, ferez savoir a ses officiers nulle male coustume contre lui, ne ses drois vous ne soustendrez ne conseillerez. Tout l'acquit de toutes les marchandises que vous vendrez a Dieppe ou ferez porter dehors pour vendre loyalment aux gens de monseigneur estans a la viconté, vous paierez, jusques a un an et i jour complez du jourd'ui, les drois et libertez de la ville de Dieppe. Vous garderez votre corps et voz biens, comme les aultres bourgoiz a icelle garder et soustenir. Vous exposerez de jour et de nuit les secrez d'icelle ville, tant de assembleez comme aultrement, se vous y estes secrettement. Vous garderez loyalté et equité envers les habitans de la ville et vous garderez et acomplirés tous les aultres seremens acoustumés a faire en tel cas. Vous jurez. »

La coustume des hastelliers de nefz faitez en la juridicion de Dieppe et du Polet, et le droit que on en doit a monseigneur.

Tous devez savoir que de chascune nef ou batel, soit grant ou petit, soit neuf ou repparé, ou trouer de Deppe et du Polet, appartenant a monseigneur, se il est mis sur estores en quelque maniere ne en quelque lieu que ilz soient faiz en la terre de monseigneur, hors des hostielx des habitans de Dieppe, se ladite nef est telle que elle puisse porter xxiiii tonneaux pesant, l'en en doit a monseigneur de la place ou elle est faite x s. Et se elle est, soit nef ou bastel, mendre que la charge dessusdite, l'en n'en doit que v s. Et tant en est deu de chascun vaissel de quelque essance que il soit. Et n'est nul qui face ou face faire aucuns vaisseaulx comme dit est, qui soit franc de ce, parRépétition de par lors du passage à la page suivante. {Fol. 10v}quelque raison de franchise que il puist alleguer. Et ce moyennent ceulz qui font hasteliers pevent ficher pieux et aultres choses neccessaires pour les diz hastelliers a la terre de monseigneur sanz aucun contredit.

La coustume des poissons, des batiaux pesqueurs et la maniere du cueillir par tout l'an, excepté le mois d'aoust entier, que nul pescheur ne doit coustume de poisson prins a harnais et trumaulx.

Premierement, il est assavoir que depuis la veille de Penthecoustes a nonne jusques a la Toussains, de chascun pesqueur, pour la coustume d'un bastel, de chascune maree, i congre, le meilleur du batel, en quelque maniere que il soit pris. Et depuis la Toussains jusques a Penthecouste a nonne, congres ne doivent riens, se ilz ne sont pesquiés a hoc, heribel ou molinel ou se ilz sont trouvé en la nef, mais en quelque maniere que il lui soit trouvé, il doit coustume.

Par tout l'an, on doit de chascun batel, pour chascune marée, le meilleur morue que soit en la nef, mais que elle vaille iiii d. ob., se il n'y a congres pesquez par la maniere que dit est.

Item, chascun pesqueur de mellens doit de coustume, de chascun batel, pour chascune maree, viii mellens, ne des pires, ne des meilleurs, se il n'y a morue ou mulotin qui vaille iiii d. ob. ou congre comme dessus est dit.

Item, de chascune batellee de rougés et de tumbes, on doit une tumbe, la meilleur, se il n'y a morue ou congre comme dessus. Et se il n'y a morue et tumbe, ne congre comme dessus, il ara le meilleur poisson qui y soit, sy comme rayes, plis, sartez, bresnez, solles et aultres poissons, excepté dorée, trubot, besqués et tout poisson royal et rouges ne doivent rien.

Item, il est assavoir que aux frans pesqueurs on doit, de chascune maree, se ilz paient coustume, ob., pour chascun franc. Mais ou cas que la coustume du batel ne vault tant comme ce que on paieroit aux frans d'icellui batel pour ladite maree, on leur puet lesser la coustume pour leur franchise.

Item, il est assavoir que maqueriaux qui sont pris a lingne et aux hams sont frans en tous temps a la boeitte, mais il s'acquite a la ferme des poissons par autres poissons pris avecquez eulz, de quoy coustume soit paiés ; mais se ilz sont prins et il n'y a aultres poissons de quoy on paie coustume, ilz doivent coutume, c'est assavoir iiii maqueriaux.

Item, maqueriaux pesquiez avec les harens, depuys la Saint Michel jusques a la Candeleur, ne doivent riens a la boitte, mais ilz doivent coustume au fermier, est assavoir, de chascune maree, iiii maquereaux.

Jugement pour ladite coustume.

En l'an de grace mil cc iiiixx et xvii, le dimanche et jour de {Fol. 11}Penthecoustes, fu demandé au coustumier, monseigneur l'archevesque de Rouen, aux gens pesqueurs de Boulongne, coustume de congres que ilz avoient aporté au port de Dieppe avecquez aultres poissons. Ilz dirent que ilz n'en doivent point de congrez. Sur ce, il fu demandé a Berenger Morel, a Paul Morel, Michel Agnez, Estienne Berenger, Robert Defer, quelle coustume on devoit prendre de congres. Ilz dirent ainsi que on ne devoit riens de congrez, de la Toussains jusques a la Penthecouste a nonne, se ilz ne sont pesquiez a hoc et a molinel ou se il n'est trouvé en la nef. Et de la veille de Penthecouste de nonne jusques a la Toussains, on doit la coustume de congres, en quelque maniere que il soit pris.

La coustume de la foire Saint Denis et la maniere de la cueillir cy aprés ensuivent.

Ladite coustume de la foire Saint Denis commenche la vigille Saint Michel a heure de nonne et fenist la veille Saint Andrieu ensuivant, et ne dure chascun an que le temps dessusdit.

Premierement, chascun tonnel et chascune piece de vin, mais que il soit lié d'osier, venant par mer et par terre par marchans estrangez, venduz par ledit temps en ladite ville, doit vi d.

Item, chascun tonnel alant hors de la ville, par ceulz de la ville ou par les estrangez, ledit temps, vi d., et autant a la viconté.

Item, chasun de ladite ville doit de la chascune piece de vin que ilz vendent a detail, ledit temps, vi d., et de chascune piece que ilz aront entamé, non obstant que tout ne soit pas vendu, puis il en ont vendu tant soit peu, ilz doivent autent que se elle fust toute vendue.

Item, chascun brasseur de ladite ville doit de chascun brassin que il brasse par ledit temps, ii d.

Item, chascun de ladite ville qui vent servoise a detail, doit de chascun baril vendu ledit temps, ii d.

Item, chascun baril de cervoise aporté en ladite ville par estranges personnes, vendu en icelle ledit temps, ii d.

Item, chascun baril portant hors, par estrangez ou par ceulz de la ville, ledit temps, ii d.

Item, chascun botier vendans denrreez, a fenestre ou a estal, par ledit temps, doit ix d.

Item, chascun eschopier de la ruette au sel et ceulz semblablement par la ville qui revendent denrrees, ix d. par ledit temps.

Item, chascune personne revendans poissons et harens a estal, a fenestres ou portant par la ville pour revendre, ix d.

Item, chascun drappier et cousturier de ladite ville revendans drap ou toille a estal ou a mesure, ix d.

Item, tous drappiers estrangés vendant drapz ou toilles, a estal ou a fenestres, par ledit temps, ix d.

Item, chascun boucher doit de chascun buef, vacque ou veel, mais que il ait peu qui soit tué par ledit temps, i d.

Item, de chascun porc, de chascun mouton et brebis, ob.

{Fol. 11v}La coustume des cuirs tanez et la maniere de la cueillir cy aprés ensuivent.

Chascun qui aporte cuirs au marché, tant de vacque que de veel, mais que ilz ayent peu, il doit de chascune tacre qui contient x cuirs, xx d.La graphie de xx est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : ii d. Et se la tacre n'y estoit, il doit de chascun cuir par soy ii d.L'écriture de ii d. ressort comme si un scribe avait repassé l'encre ; B : i d.

Item, se les marchans qui les aportent au marché ne les pevent vendre ledit jour au marché et ilz les vendent aprés marché ou lendemain et autre jour qui ne soit pas marché, ilz doivent de chascun cuir ii d.La graphie de ii d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : i d., et de la tacre xx d.La graphie de xx d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : ii d. Et doivent avoir de ce congé.

Item, tous ceulz qui apportent cuirs despechiez au marché a col ne doivent riens. Se ilz les apportent a cheval, ilz doivent de la chevallee viii d.B : i d., et de la value de xii d., i d.

Item, chascun qui achette au marché cuir entier et il le porte hors de la ville, il doit de cuir entier ii d.B : i d.. Et se ilz sont despechez, il n'en doit riens.

Item, chascun qui apporte a ce marché peaulx de mouton, de veaulx a let et semblables, ils doivent du cent iiii d. ; du quarteron, i d. ; et de mendre nombre, riens.

Item, la xiie de cordouen doit iiii d. ; de x ou de viii peaulx autant comme de xii. La demi xiine, ii d. ; de v ou de iiii autant comme la demi xiine.

Item, se l'en apporte par mer aucuns cuirs tanés en aucunes nefz, ou n'en les carche en aucune a Dieppe pour mener hors, la coustume appartient a la viconté et non au fermier.

Item, il est assavoir que toute la coustume des cuirs a poil, tant venans et alans par mer comme par terre en quelconques lieu que on les porte ou soient venduz, appartient a la viconté et non au fermier.

La coustume du batel passeur et la maniere comment on le doit poier cy aprés ensuivent.

Premierement, la somme d'un cheval, de quelque chose que ce soit, se on le passe sanz cheval, i d. ; et se on le passe avecquez le cheval, ii d. Le cheval par soy sanz somme, i d. Le cheval, le troussel ou la somme acquittent cellui qui le manient. Le troussel cordé a cheval ou greigneur, iiii d. La tacre de cuirs, ii d. ; par la demi tacre, i d. ; par de mendre nombre qui est dessoubz la demi tacre ou dessus la tacre, pour chascun cuir qui ne puetRépétition de qui ne puet. faire demi tacre ou une tacre, ob. t. Chascun qui passe le batel et a cheval, i d., et se il a vallet, ob. Chascune personne qui passe le batel a pié, se il n'est franc, porte aucune chose ou non, ob. Le sac qui est parfait de laine, iiii d. ; le demi sac, ii d. et acquite son vallet. iiii brebis ou mouton, i d. ; de mendre nombre, se il n'avoit que une brebis, elle devroit ob. Chascune vache, buef ou pourchel, ob. Ung asne par soy, ob. ; se il porte aucune chose, iii ob.

Les rentes appartenans audit batel a ceulz qui les doyvent cy aprés ensuiventCommentaire
Il s'agit d'une des deux rubriques recopiées dans le manuscrit E
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{Fol. 12}Le sire de Montmorency, pour sa terre de Berneval, au Noel, ii minez de blé prisez au bosc de Berneval. Le prieur d'Envermeu, ii minez de blé prises a Envermeu. L'abbé de Cery, une mine de blé paiee par les renduz du Sauchoiz. Le chappitre de Notre Dame de Rouen, une mine de mestellon prise a Braquemont en la granche du chappitre. L'abbé de Sainte Katherine de Rouen, ii minez d'orge prisez a Caudecote. Le seigneur de Pons, ii mines d'orge prisez a Ancourt en son manoir. Le prieur de Longueville, ii mines d'orge prisez en la granche de Neufville. Le seigneur du Pont Trencart, une mine d'orge prise au manoir du Pont Trencart. Jehan Roussel, pelletier du Polet, une mine d'orge prise en sa maison du Pollet. Le seigneur du Sauchoy doit trouver les cloiez audit batel passeur en son boiz. Le maistre qui tient l'escolle de Dieppe, iiii coqz quant les joux sont a l'escolle ou ailleurs en la ville, et en sont frans audit batel tous les escolliers de Dieppe. Le seigneur de Ybouville, ii cappons pris en sa maison. Item, tous les maistres de nefz qui vont en pesquerie, a nef ou batiaux a quille de Criel, du Trepport, de Mers, d'Aoust, d'AugnivalUne abréviation est présente à la fin d'Augnival mais elle reste non résolue. et de Cayeu, doit chascun an au Noel iii s, et les convient aler querir esdites villez se ilz ne viennent a Dieppe ; et non obstant que ilz ne viennent de tout l'an a Dieppe a tout pesquaille, sy doivent il chascun les iii s. dessusdiz. Item, tous ceulz qui demeurent au Polet, pour chascun feu au terme de Noel, iiii d. Item, la ville de Quoquereaumont, d'Aencourt, de Paluchel, Heugueville, Ambeval, Martin Eglise, chascun feu desdites villes lendemain jour de Noel, jour de Saint Estienne, ii d. La ville de Tybermont, Briquegni, Estienne le Temple, Saint Martin en la Campagne, Wargemont, Darcegny, Gregincourt, Notre Dame du Bosc du Sauchoy, Wasonville, Berneval le Grant, Berneval le Petit, chascun feu desdites villes au jour de la Saint Estienne, i pain ou iiii d. La ville de Belleville, Braquemont, Neufville puis chascun feu desdites villes, au jour de Noel, on doitdoit écrit en interligne. iiii d. Item, chascun feu desdites villes de Belleville, Braquemont, Neufville puis chascun feu, au jour de Pasquez, iiii oeufz. Et chascun vavasseur desdites villez audit jour, xii oeufs. Item, chascun vavasseur desdites villes audit jour, xii oeufs.Cette phrase n'est probablement pas une répétition de la précédente. Chacune fait référence à un terme différent, Noël ou Pâques à l'image des deux item qui précèdent.. Item, tous ceulz desdites iiii villes, en aoust, chascun ii garbez, et tel y a, iii garbez ; et Guillaume le Roy de Braquemont doit a une année, vii garbez, et a l'autre, viii. Le vassal de Braquemont a une annee, vii garbez, et a l'autre, viii. Et est assavoir que tous ceulz des villez dessusdites qui paient les rentes dessusdites, tant des seigneurs comme desdites villes, sont frans de passage audit batel de leurs gaignages et de leurs estoremens ; et de marchandisez, ilz n'en sont point frans et se doivent accquiter comme aultres marchans. Item, tous ceulz de la ville doivent de chascun feu, au jour de Noel, i d. Et n'en y a nul en ladite ville de Dieppe que de ce soit quitte ne franc pour raison de franchise.

La coustumeRépétition de coustume. du barrage et la maniere comment on le doit cueillir.

{Fol. 12v}Premierement, le barrage se queult et paie a toutes les issuez de la ville. Chascun qui vient a la ville a la qui amaine cheval sanz scelle doit iiii foyz l'an tourtel, c'est assavoir au Noel, Pasquez, Saint Jehan et Saint Michel. Et en quelle maniere que il entre, entre deux termes, il doit de chascun cheval i d., et le puet cueillir et demander le barrier entre quelz ii termes que il veult, se il n'est franc.

Item, quiconquez amaine quarette a Dieppe, soit carchee ou wide, doit tourtel, de chascun des diz termes, ii d. en la maniere que dit est. Chascun cheval qui vient en la ville, chascune sepmaine, doit i d. pour pasnage ; et chascune quarette, ii d. De chascune somme de poissons fais doit, la somme fait deux penniers, i d ; et se il y a iii penniers sur i cheval, il doit ii d., autant d'un pennier comme de deux. De chascun milliers de harenc au petit compte, ii d., et se il est au grant compte, iii d. ; et se i cheval n'en portoit que i cent ou jusques au nombre de vc, au petit compte, il n'en paiera que i d. ; et se il en y a vic ou jusques au petit millier, il paiera ii d. De chascune quarette de moruez qui sont en benne, doit iiii d. ; et se ilz sont en penniers, chascun pennier i d. se il n'est franc. Chascune tacre de cuirs, tant a cheval comme a quarette, doit ii d. Tous colliers portans a col, se ilz portent denreez qui vallent xii d., ilz doivent i d., excepté ceulz qui portent pescaille, qui riens ne doivent. Et ceulz qui portent fer a leur col que ilz usent sur leurs enclumes. Et ceulz qui portens vieulx drapz et plusieurs aultres choses qui riens ne doivent, de chascune couste, ii d. ; de chascun traversain, i d. qui sont vendu. Chascun asne ou mullet ne doivent que demi acquit. Se il y a sur i cheval i cressomel de harens, il ne doit riens, mais que il soit du droit compte. Item, tous ceulz qui portent denreez de quoy coustume est deue, ilz doivent i d. de tourtel par tant de foiz comme il est devant dit. Item, il est assavoir que se aucun qui ait quarette et ait paié son tourtel, remue ses chevaulx et il en envoie a Dieppe aucun ou tous par aucune neccessité, mais que il ne lesse a tout pris la quarette, se il acquite sa quarette pour les chevaulx dessusdiz, de tourtel il ne doit riens dudit terme que il les ara acquitté sa quarette. Et supposé que il eust aultres chevaulx nouveaulx, mais que ilz fussent siens, et se il avoit aucun cheval estrangé acompaigné avec les siens par prest ou autrement, ledit cartier devroit i d. de chascun cheval. Chascune quarette de boys a ardoir n'est deu ii d. de tourtel et i d. de laignage a chascun desdiz termes. Nec inde excipiuntur liquisliquis est corrigé en ligna dans la marge par une main moderne. veniencia de nemore de Genval preste et non plus.

Item, tous ceulz qui apportent draps a Dieppe ou peaulx ou aultres choses et ilz ne le vendent, ilz ne doivent riens de tourtel a l'issue de la ville, mais que ilz n'en portent riens se ne sont leurs cordes ou leurs sarppillieres ; ne ceulz aussi qui portent tronneaulx, toutesvoiez ilz doivent porter le signe de la viconté. Tous ceulz qui apportent {Fol. 13} carbon, estraing, pierre, soit a cheval ou a quarette, sanz riens paier a la bare et sanz licence ne signe, s'en pevent aler. De ceulz qui portent mains d'un gallon de sain ou d'uille, s'en pevent aler sanz signe et sanz licence, ne riens paier a la bare. Tous ceulz qui sont frans a la boitte, sont frans de tourtel a la bare, excepté ceulz d'Appeville decha le pont, qui ne doivent point de coustume a la viconté et toutesvoiez doivent il tourtel.

Item, tous ceulz qui doivent coustume a la boette, doivent tourtel a la bare, excepté les residans en la ville de Dieppe, que combien que ilz paient, ilz doivent coustume a la boette ; de ce que ilz font porter hors de la ville, ilz ne doivent point de tourtel a la bare, ne sont tenus de riens paier.

Item, tous homme a pié ou a cheval qui aporte aucune chose pour son estorement pour i jour ou pour ii, sy comme pain, vin, poysson et tieulz choses, ilz ne sont tenuz de paier riens de tourtel. Toutesvoiez, ceulz qui ont chevaulx ou bestes doivent porter le signe de la viconté, ne ilz ne s'en pevent aler sanz la licence de cellui qui garde la viconté.

Item, tous ceulz de Dieppe qui apportent blé au moulin ou grain pour semer ne doivent point de tourtel ne porter signet.

Item, tous ceulz de Dieppe qui portent drapz au pareur ou peaulx a ouvrer, toillez a curer, draps et laines taindre ou filler qui doivent rapporter a Dieppe sanz vendre, ne doivent riens de tourtel, mais ilz doivent porter le signe de la viconté.

Item, [tous ceulx de Dieppe qui mainent porcs, vaches, boeufz et toutes autres] bestes nourrir hors de la ville en intencion de revenir a Dieppe sanz vendre, ilz ne doivent point de tourtel, mais ilz doivent porter le signe de la viconté. Et touteffois, cellui qui garde la boitte et la bare leur pevent faire serement que se ilz vendent aucune chose des choses dessusdites, que ilz en paieront la coustume a la viconté et le tourtel a la bare. Et ad ce sont tenus tous les manans a Dieppe, se par aucune raison ilz ne sont frans.

La coustume du poys et la maniere comment on doit pezer et comment on se doit poyer cy aprés ensuiventCommentaire
Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F
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Premierement, de chascun cent de quelque chose que il se poize que l'en met au poiz, l'en doit ii d. ; du demi c., i d. ; du quarteron, ob. Du poiz de decha la mer dont on use a Dieppe qui contient xxviii l., ob. Du poiz d'oultre la mer qui contient ixxxii l., iiii d. Du pois d'Ibernie qui contient ixxxxvi l., iiii d. De deux pierres pesans xxviii l., ob. Et est assavoir que chascun de Dieppe puet avoir en sa maison ballancez et poiz ou il puet peser xii l. a la foiz et au dessoubz sans estre repris ne aler au pois ne riens paier, et ne puet nul peser oultre xii l. que il ne soit tenu a amende.

Item, est assavoir que les estrangiers doivent aler au pois peser leurs denrees qui deservent poys.

Item, est assavoir que de xiii l. et oultre jusques a xl, on ne doit que maille ; et de xli jusques a lxiiii l., i d. ; et de lxv {Fol. 13v}l. jusques a cent, ii d., en telle maniere que ce par dessus le quarteron, le demic ou le cent entiers, on poize xii l. tant seulement, on ne doit riens desdites xii l. Et se il passe oultre du surcroix jusquez au quarteron, on doit ob. Et sic de aliis.

Item, est assavoir que de camdoille tout de fil de coton, l'en n'en doit rien. Et est assavoir que tous ceulz qui poisent audit poiz, doivent paier par la maniere que dit est. Et n'en y a nul, soit a Dieppe ou dehors, qui soit franc audit pois, se il fait peser aucune chose par quelque raison d'aucune franchise ne de quel estat qu'il soit.

La coustume du marché de l'estre et maniere du cueillir.

Premierement, de toute chenure vendue par ville, de xii d. jusques a ii s., l'en doit ob ; et de ii s., i d. ; et se la chenure estant au marché est apportee au pois, elle s'acquittera par estimacion du pois sy comme il est dessusdit et paiera coustume au fermier de l'estre et aussy au poys.

Item, de chascune corde, soit vielle ou neufve, vendue par estrangers en la ville, se elle vault xii d., i d. De chascun caable, viel ou neuf, comme dit est, ii d. De chascune somme de noix, pommes, poirez et aultres fruis, poulles, fourmages, esculles, boiteaulx, i d. ; de la cartee, ii d. Mais ceulz qui apportent les choses dessusdites, est assavoir noiz et les ensuivant a leur col, n'en doivent rien. De chascun sac de laine, se il vault plus de xii d., i d. De chascun rés en hermee, soit vielle ou neufve, ii d. Et se elle n'est en armee et elle est acordellee a l'aiguille, i d. De chascun porc vif et vachez vivez, venduez a Dieppe par estrangiers, i d. Et est assavoir que se aucuns frans vendent aucune chose des choses dessusdites, se ilz ne sont fermiers, ilz ne doivent rien.

La coustume des verriers estrangers.

Il est assavoir que tous verriers portans verres en quelque maniere que ce soit, passent par Dieppe ou vendent en la ville, doit chascun an pour toute coustume a la viconté paier i verre, ne des pirez, ne des meilleurs que il porte, et ne doit aultre coustume ou acquit a monseigneur.

La coustume du criage et des appartenances cy aprés ensuit.

Il est assavoir que nulz ne doit crier a Dieppe criz par les quarfours, vins a tavernes, moullez ou aultres poissons, se n'est par la licence du fermier du criage. Et est assavoir que a ladite ferme appartient tout le criage des choses dessusdites et aultres, le mesurage de carbon de bosc, de terre et de caux, plastre, oignons et tan. Et doit avoir le fermier pour chascun muy mesure des choses dessusdites, excepté plastre, xii d., et de mendre nombre, prorata.

{Fol. 14}Mais de chascune hostee de plastre mesuré, il doit avoir une pierre de la valeur de ii p. a prendre sur cellui qui vent ledit plastre ou ii d. p., au plaisir du vendeur.

Cy aprés ensuit le taux du tabellionnage pour soy paier des lettres de baillieCommentaire
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Tous devez savoir que chascun obligé en cas de meuble doit pour chascune obligacion, ii s. t. ; et de chascune livre contenue en l'obligacion, pour le seel, ob. t. Et se plus y sont obligiez en une obligacion, chascun doit ii s. ; se la somme est mendre de c l. et de c l. au dessus, v s. ; et semblablement pour chascune l., ob. pour le seel.

De chascun obligé en cas de heritage, se il est seul iii s., et se ilz sont pluseurs, de chascun obligé au dessoubz de c l., v s. ; et pour la premiere l., pour le seel, ii d., et des aultres ensuivant, pour chascune ob.

De chascune quittance simple pour l'escripture, ii s., et pour le seel ii d. ou vi au plus.

Et est assavoir que l'escripture et le seel des lettrez faitez par le tabellion fermier ou commiz, et le droit du seel, se pevent bailler a ferme au prouffit de monseigneur, et en appartient le droit au fermier de toutes escriptures et seel par le tabellion et seelleez du seel des obligacions de la ville de Dieppe dont le recepveur est garde, excepté procuracions, vidimus, coppies, approbacions de seaulz jugnoz et rescripcions d'aucunes denreez venus a Dieppe dont le droit et seel appartient au recepveur, comme fait la lettre de faire bourgoiz a Dieppe.

La coustume des poissons royaulx cy aprés ensuit.

Il est assavoir que tous poissons royaulx qui sont pris en la mer et aportez au hable au port de Dieppe, nul pesqueur qui les apporte ne les puet descarchier ne vendre en aucune maniere, jusquez a tant qu'il ait congié du recepveur ou de cellui qui garde la boitte de la viconté ou aultres des gens de monseigneurs, l'archevesque de Rouen, demourant a la viconté qui ait povoir de donner leur congié. Et se ilz font le contraire, les poissons sont forfais et acquis a monseigneur l'archevesque. Et se il plest auxdites gens de monseigneurs a lez avoir pour mondit seigneur, et les pesqueurs ou marchans ne veullent faire raison, lesdites gens de mondit seigneur les pevent faire priser par poissonniers et faire jurer que bien et loyalement ilz les priseront sanz faveur et le prendre pour monseigneur par le pris que ilz seront prisiez.

La coutume du varestCommentaire
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Il est assavoir que toutes choses qui sont trouveez en la mer que on aporte au port de Dieppe ou qui vient a varest, doivent estre apportees a la viconté et doivent estre gardeez i an et i jour, et se dedens le temps il vient aucun qui les face siens et il aporte le droicte marque ou puet prouver que la chose soit syene, elle lui doit estre rendue en paient les frais et les coux que la chose ara cousté {Fol. 14v}a garder et a maintenir ou secher et mettre a point au prouffit de la chose. Et doit monseigneur paier aux maronneaux raisonnablement leur paine de avoir pesché ladite chose et amenee audit port, et en sera monseigneur restitué de cellui qui la fera siene dedens l'an et le jour de tout ce que ladite chose aura cousté, tant pour les maronniers comme pour aultres choses. Et se les choses passent l'an et le jour, ellez sont acquisez a monseigneur et se sont chosez qui ne se puissent garder sanz empirement, on les doit vendre et garder l'argent le temps dessusdit. Et se se sont rés a pescheur, les pescheurs qui les tiennent doivent avoir de chascun bout i esterlinc.

La coustume du fouger et comment on le doit cueillir cy aprés ensuit.

Premierement, de chascun maistre de nef qui va en pesquerie de harens, de maquereaulx et poissons, tant de la ville de Dieppe et appartenances, Poireville, le Pollet, Neufville, Puis, Braquemont, Belleville, Berneval le Grant et le Petit, iiii s. l'an, aux iiii termez accoustumez a Dieppe, a chascun terme, xii d.

Item, chascun maistre de nef estranges, excepté des villes dessusdites, a chascune maree qui entre au port de Dieppe harens, maquerel, poisson, iiii d., ou harenc, maquerel ou poisson a la value.

Item, de chascune navee de blé et de tout grain, de sel, carbon, taing et aultres choses qui se mesurent, une paellee.

Item, de chascune navee de vin, i gantier des meilleurs qui vallent iiii d.

Item, de chascune navee de laigne, iiii laignez ou iiii d.

Item, de chascune aultre nef carchee d'aultres denreez qui ne se mesurent point, excepté vin, iiii d.

Item, de chascune nef qui entre au port, soit carchee ou wide, de sa volenté ou par force de temps, vendens ou nom vendens en ladite ville, iiii d.

Autre coustume a Dieppe sur sueurs et cordouaniers.

Il est assavoir que tous sueurs et cordouaniers demourans a Dieppe qui font neuf ouvrage, qui achettent cuir tané venant dehors sanz couroier, ne le pevent mettre en l'ouvrage devant que les jurés du mestier ayent veu ledit cuir se par aultres jurés estrangés n'est approuvé suffisament en aultre marché hors de Dieppe. Et doivent iceulz jurez de Dieppe estre commis par la justice de monseigneur pour visiter les cuirs venant au marché et ceulz qui mis sont en oeuvre par les dessusdits, lesquelz jurés doyvent marcher lesdiz cuirs quant ilz sont suffisant, et se lesdiz cuirs ne sont trouvez assez tennez, lesdiz jurés les font reportés taner aux taneurs estrangers, lesquelz taneurs sont tenus de rapporterRépétition de de rapporter. iceulz cuirs bien tanez au marché a Dieppe, ne ne les pevent vendre jusques aprés ce que lesdiz jurez les aront reveuz. Et si font le contraire, ilz sont tenus a amende.

{Fol. 15}Item, les dessusdiz sueurs et cordouaniers ne pevent faire soulez pour vendre dont les semelles soient de cuir de cheval, ne ne pevent couldre, ne tailler a la chamdoille de nuit. Et semblablement ne pevent carreller de nuit ceulz qui font aucun ouvrage de neuf. Et se aucun fait le contraire et est trouvé par les jurez, ils sont tenuz de amender, est assavoir de v s. t., dont les iiii s. appartiennent a monseigneur et xii d. auxdiz jurez. Et des status dudit mestier est faite lettre du consentement de ceulz du mestier cy aprés escripte a laquelle je me rapporte.

A tous ceulz qui ces lettres verront, Jehan de Ribeuf, bailli de Dieppe, salut. Comme pour le bien et utilité du mestier de suerie et de cordouanerie, les regars et pluseurs aultres d'icellui mestier eussent avisé sur pluseurs fraudes et malices dont cotidiennement l'en usoit en icellui et aussi sur le fait des marchans vendans cuir endite ville et sur les laboureux d'icellui mestier allans querre cuir hors pour leur mestier faire, lesquelles fraudes ilz nous fussent venuz denoncier en nous requerant sur ce pourveance estre mise, et sur leur requeste eussions fait assembler les personnes ouvrans d'icellui mestier ou la greigneur partie, pour et afin que sur ce pourveon au remede desdites fraudez et malices, lesquelz nous rapporterent les remedes ad ce neccessaire en court et en jugement, leur accort et deliberacion sur ce fais, en la maniere qui ensuit. Premierement, que nul ne queuze ne taille, soient soullers ou aultres choses touchant le mestier de suerie et cordouanerie, se n'est de jour, et aussi par pareil, ceulz faisant vielle oeuvre ne en lieu obscur ne muche pour ce que lesdiz ouvriers ou dit mestier se pourroient excuser pour ce de vielle oeuvre faire et se pourroit estre neuf ne oeuvré. Item, que en empiegne de cordouen, en icelle il n'y ait que cordouen, ne en soullers de vache que l'en n'y mette que vache. Item, que nul dudit mestier ne face soullers de mouton ne de cuir, se il n'est bon et loyal audit des jurez. Item, que nul ne mette semelle de cheval en soullers nulz. Item, que tous marchans qui vont achetter cuir hors, que icellui ilz ne mettent en oeuvre par quelque voye que ce soit, jusquez a tant que les jurez l'aront veu. Item, pour faire le mestier plus loyalement que l'en couroye son cuir par nuit tout au mieulx qui l'en pourra. Item, que les marchans qui viennent de hors, qui apportent cuir ou envoyent, soit visité par lesdiz jurés a ce ordonez a heure de nonne. Item, que le cuir qui sera mauvaisement tenné soit rapporté tenner par celluy a qui les cuirs seront ou par cellui qui pour et ou nom de lui l'aura apporté en la ville de Dieppe soit remporté pour le faire tenner, et ledit cuir ou cuirs rapportez en ladite ville soient monstrez aux jurez et a eulz baillez pour juger se il est tenné souffisamment. Item, que les jurez qui yront par ville pour faire la visitacion sur lesdiz ouvriers, leurs maisons et hastelliers {Fol. 15v}leurs soient ouvert sanz contredit et benignement. Item, que par iceulz jurez seront tenus veoir les soullers qui apportez seront a l'estal ou au marché pour oster aucune fraude ou malvaistié, se elle y est trouvee. Et ceulz qui seront trouvez couppables es choses dessusdites paieront v s. t., dont le seigneur aura iiii s. et les gardes xii d., et avecquez ce, se l'euvre est trouvee faulce, elle sera condampnee. A toutes lesquelles choses les gens et ouvriers d'icellui mestier, tant pour eulz comme pour les aultres ouvriers d'icellui mestier qui ores sont ou seront pour le temps a venir, se submistrent et acorderent sanz debat que ilz puissent mettre, sauf tant que en cas a ceste presente ordenances convendroit mettre ou adjouster, oster ou plus desclairer, lesdis ouvriers le seront tenus requerre devert justice et par justice y sera pourveu, comme il appartiendra. Et ad ce garder furent serementez iiii hommes dudit mestier, dont les noms sont contenus ou memorial cy annexé, qui firent le serement de ce garder et de rapporter les couppables ou dit mestier, affin de en faire pugnicion comme il appartendra. En tesmoing de ce nous avons mis a ces lettres le grant seel aux causes dudit bailliage, qui furent fetez l'an de grace mil ccc iiiixx et vi en mars.

Aultre coustume coustumiere a Dieppe pour mesures.

Il est assavoir que a monseigneur appartient la congnoissance du gauge et provision sur toutes les mesures tant de grains, beuvrages, aulnagez comme pezages. Et puet la justice de monseigneur et ses gens, touteffoiz que bon leur semble pour eviter aux faulces mesures, faire prendre mesures a grain, vingz, cervoises, aulnez, pois et ballances, et icelles faire apporter a la viconté pour les illeques faire gauger, et se qui ne seroint trouvé suffisant et loyal, est forffait et acquis a monseigneur. Et en oultre, cellui sur qui la chose est trouvee, est tenu de faire amende par l'arbitrage du juge.

Item, nulz ne doit vendre a mesure quelconquez que premierement elle ne soit gaugee par la garde de la viconté gardant l'estallon des mesures, tant poz comme aulnez, et en oultre doivent estre marquieez par icellui du marc de ladite viconté. Pour laquelle chose appartient a ladite garde, a cause de son office, xxvi d. ; est assavoir pour une aulne, ung boissel, demi boissel et aussi pour les poiz d'un vendeur, a la livre jusques a xii l., et aussi des poz a beuvrages et craissiers. Et pevent chascun de Dieppe faire gaugez pot, choppine, demi choppine et demion pour xxvi d., et que ce que ung des iiii ne fait gauger, sy doit il xxvi d.

La coustume du revendage cy aprés ensuit et le droit appartenant au revendeur.

Il est vray que a Dieppe puet avoir tant de revendeurs de choses prisez par justice et mises au revendage, {Fol. 16}comme il plest a monseigneur et ses gens officiers, et doivent les choses estre prisiez a requeste de partiez par les sergens de Dieppe et bailleez aux frais des biens par iceulz auxdiz revendeurs. Lesquelz revendeurs les doivent mettre nottoirement en vente en veue de peupple par iii jours de marché continuez et doivent recepvoir les offres des marchans et iceulz offrez senefier aux personnes a qui sont les biens estans audit revendage, et les iii marchés passez, ilz sont tenuz, sanz faveur, viii jours aprés passez, a livrer iceulz biens au desrain encherisseur en prennent l'argent du pris, lequel argent doivent paier a cellui qui aura fait faire et requise l'excecucion, et se plus y a d'argent, tous frais raisonnablez paiez, icellui revendeur est tenu de rendre a l'excecuté le surperflu. Et est assavoir que chascun revendeur doit avoir et prendre sur l'argent des biens vendus, pour sa paine et droit de l'office, pour livre, iiii d. t., et de mendre nombre, proratta. Et s'aucune chose est perdue en la garde des revendeurs, ilz sont tenuz de le rendre. Et est assavoir que se aucuns biens leurs sont baillez pour vendre et ilz ne sont venduz, et que le debteur chevisse a son crediteur et les biens sont renduz sanz vendre, le debteur, si comme on dist, est tenu de finer au revendeur tout le mieulx que il puet pour son droit, est assavoir ii d. pour livre. Et ne doyvent les dessusdiz revendeurs relater main plaine ne eulz tenir pour namptiz, se les biens ne sont au revendage, et si font le contraire, ilz sont tenuz d'amender, de prison ou aultrement, selon l'ordonance de la justice et des gens de monseigneur, et en oultre de fournir de leurs bien la somme par eulzpar eulz écrit en interligne. relatee main plaine au traditeur. Et ne peuvent ne doivent partir ne achetter la chose par eulz vendue par justice.

Autre coustume generale pour nefs entrens ou hable chargeez ou widez. Coustume pour nefz entrant ou hable.

Il est assavoir que tous ceulz qui amainent nefz par mer entrens ou hable de Dieppe de leur gré et volenté ou par fortune de tempeste, portans marchandises ou pescaille, se ilz vend partie de leurs marchandises ou pescaille ou mettent en vente en les monstrant a aucun ou les mettent a pris de vente, ja soit ce que ilz ne vendent pas toute la marchandise ou pesquaille estant en leur nef, ilz sont tenuz a acquitter et paier acquit de toutes les denrreez et pesquaille estans en leurs nefz selon l'acquit de la coustume d'icelles denreez ou pesquaillez. Semblablement, se ilz achettent en la ville aucune chose excepté boire, menger et aultres vivres, boiz et charbon et aultres choses neccessaires pour eulz gouverner en la nef, et se ilz muent un compaignon pour aultre ou prengnent un nouvel compaignon, semblablement se ilz font mettre en la nef aucune reparacion ou en icelle facent aucune chose chargier ou de icelle aucune chose deschargier, toutes les {Fol. 16v}choses, c'est assavoir marchandises ou pescaille estans esdites nefz, sont tenuez de paier acquit. Et se iceulz chargoient esdites nefz ou deschargoient d'icelles aucune chose sanz licence de la viconté, ce qui chargé y seroit ou seroit deschargé, seroit forffait et acquis a monseigneur, comme dessus est escript en la coustume faisant mencion. Et s'il est ainsi que les maistres desdites nefz n'ayent fait aucune des choses dessusdites, ilz ne sont tenus d'acquiter ne paier acquit des marchandises ou pescailles estans en leurs nefz. Et de ce sont tenus de faire seremens a la garde de la viconté, et ledit serement fait, ilz sont tenus de pour chascune nef entrans ou dit hable par quelle maniere que ce soit, de paier pour le siege, iiii d. se aucunement ont aucun poy just ou dit port. Et en ce sont comprisez les nefz ou bastiaulz apportans mollez et oestrez audit port, et en ce lesquelles mollez et oestres [ne doivent] point d'acquit, fors demander congié de vendre et paier le siege de chascune nef [iiii d.,] comme dit est. Mais s'il est ainsy que aucuns maistres de nefs estans audit port ayent en leurs nefz marchandises ou pescailles voulans aler en aultre port, et par aucune aventure la dede écrit en interligne. fortune de temps, sont arrestez et ne puissent partir dudit port et argent leur est failli, par congié de la garde de la viconté, ilz pevent vendre les denreez ou pescailles estans en leurs nefz en paient l'acquit de ce que mis seroit hors, et ne puet nul estranger lever sa nef sans congé.

Saint Michel.
Autre coustume generale a Dieppe nottoirement gardee par la veille Saint Michel.

Il est assavoir que de toutes marchandises venans a Dieppe et alans par mer, la coustume et acquit, selon la chose et marchandise, en appartient a monseigneur. Et doit estre le congié demandé a monseigneur a la viconté tant en deschargent comme en chargent et l'acquit enregistré. Et est assavoir que toute personne qui doit acquit comme dit est et quelque somme d'argent que ce soit, il est tenu a le paier a la viconté dedens la veille Saint Michel ou Mont de Gargan, heure de nonne prochain venant aprés le jour du congié demandé et acquit d'eu. Et est assavoir que quiconquez doit aucun acquit et il n'est paié dedans ladite veille et heure de nonne, ledit acquit se doit doubler. Est assavoir, se il doit x s., il doit estre contraint de xx s. ; et se il doit xxx s., il doit estre contraint de lx s., et sic de allis. Tousjours en paient le double du premier acquit, et ceste coustume est trés approuvee et nottoire a tous a Dieppe, et en use l'en et eschet chascune veille Saint Michel au pris, et n'y a lieu aucune franchise puis que aucun acquit est deu. Et est assavoir que a ladite veille Saint Michel, heure de nonne, tous les sergens de monseigneur a Dieppe et les courretiers de toutes marchandises doivent comparoir a la recepte de la viconté par devant le recepveur, lequel recepveur leur doit commander sur leurs seremens de aler par la ville par tous les seillers {Fol. 17}et maisons la ou ilz pevent savoir ou pourront trouver aucunes marchandises ou pescailles estranges en garde, lesquelles marchandises ou pescailles doivent estre mises en escript par iceulz sergens et courretiers et loyalement rapporter audit recepveur. La cause est pour ce que toutes icelles marchandises ou pescailles trouvez esdiz seilliers et maisons, et desquelles l'acquit ara esté une foiz paié, sy doivent il aultre acquit tout autent comme paié et aroit esté, et est deu ledit acquit pour l'annee commenchant le jour Saint Michel aprés ladite veille. Et s'il escheoit que le premier acquit ne fust paié desdites marchandises ou pescailles a ladite veille heure de nonne, ilz devroient iii acquis, est assavoir le premier et le double du premier et le tiers pour l'année avenir. Et devez savoir que se lesdites marchandises ou pescailles estoient esdiz selliers ou maisons i, ii, iii, iiii ans ou plus ou moins, ilz paieront chascun an l'acquit a monseigneur. Et en pevent les marchans estre contrains quant bon semble au recepveur chascune Saint Michel passee, et n'en sont tenuz de paier double acquit fors que pour le premier acquit, et se de icelles marchandises ou pescaillez partie estoit vendue et l'autre non, a la Saint Michel ensuivant, ilz ne paieroient acquit fors de ce que il seroit trouvé a nature.

Et pour ce que les manans a Dieppe subgez a la coustume doivent acquit de pescaille venans et alans par mer a Dieppe pour eulx seullement, et prennent le congié et doivent acquit, iceulz manans sont tenus de paier ladite veille et heure dessusdite tous leurs acquis que ilz pevent devoir desdites pescailles venans par mer et aussi de toutes marchandisez quelconques que ilz font chargier a Dieppe et mener par mer. Et se ilz font le contraire, ilz sont tenus de paier le double de tous les acquis que ilz pourroient devoir a ladite veille, et pour iceulz acquis paier nul ne puet bailler namps a ladite veille ne faire aucune concinacion, mais est chascun tenu de paier d'or ou d'argent comptent. Et ceste coustume est nottoire a tous.

Aultre coustume trouvee es anciens registres et pour ce ycy mise, laquelle ensuit.

Aultre coustume doubteuze, laquelle n'appartient pas approuvee ne aussi du tout reprouvee, pour ce que de quel temps l'en a use, on ne scet. C'est assavoir, s'aucuns porte aucunes marchandises de la ville de Dieppe devant nonne la veille Saint Michel par la licence de la garde de la viconté de Dieppe, et il n'a paié son acquit devant heure de nonne, il est tenu de paier aprés nonne tout ce qui devoit par avant et le double. Est assavoir, se il devoit paier x, il doit paier xx, et cetera, tousjours en doublent. A laquelle coustume poy ou neant, je m'areste pour ce que oncquez je n'en vy user ne n'oy parler se n'est par la maniere que dessus est escripte en la {Fol. 17v}coustume precedente a laquelle je me arreste pour ce que bien la scay.

La coustume des moullins a eaue et a vent et la maniere comment la moulture se doit paier.

Il est assavoir que tous boulengiers, pesqueurs, marchans et estrangiers tous moulans pour l'estoremensLe scribe a écrit estomens mais la syllabe re est rajoutée dans la marge. Cette syllabe est écrite avec une encre différente mais dans le même style d'écriture que le reste du manuscrit. de nefz, tant de Dieppe comme estrangiers, doyvent poier de mousture le xxiiiie partie de tel grain comme ilz portent mouldre auxdiz moulins. Et est assavoir que tous boulengiers, pesqueurs et marchans voulans entrer incontinent en la mer, pevent mouldre incontinent aprés cellui que ilz treuvent moulant. Et se ilz sont pluseurs boulengiers au moulin a l'eaue, l'un ne doit pas occuper toute la maree de l'eaue, mais doit chascun d'eulz mouldre par porcion egaulment se il ce puet faire. Et semblablement, il est a entendre que ce aucun a grant quantité de blez asdiz moulins, il ne doit pas occupper ladite maree se il n'est pesqueur ou marchant voulant entrer incontinent a la mer, lesquelz pevent et doyvent mouldre par porcions durans toute la maree ; les vallez du moullin ne doyvent ne ne pevent d'aucun prendre aucun prouffit pour le avencher de mouldre et mettre autruy arriere fors par l'ordinaire, se n'est pour purger son grain ou garder ou autre service raisonnable ou se en pur don ne leur est donné.

La coustume de la saine.

Il est assavoir que en toute la terre et juridicion de monseigneur a Dieppe et au Polet, la riviere est a monseigneur et toute la pesquerie tant comme il en cuevre et desquevre de la mer, et n'y puet nulz pesquier a saine, rez, colet, harnais ne aultrement se n'est par le congé des gens de monseigneur ou par le congié du fermier, se ladite ferme se baille. Et se aucun fait le contraire, il est tenu a amende.

La coustume de la voyse.

Il est assavoir que toutes les nefz et bateaulx estans ou hable de Dieppe, a quelque personne que ilz soient de ladite ville de Dieppe ou estrangiers, soit franc ou nom, qui posent entre la porte nommee a present la porte Notre Dame, devant l'ostel a present Rogier le Carpentier, jusquez au degré par la ou l'en passe au batel passeur devant la viconté de ladite ville de Dieppe, se elles sont amareez au cay, quelque poy doivent a monseigneur ou au fermier de la voize, pour chascune foiz que lesdites nefz ou bateaulx posent a ladite voize, ii d. p. Et se c'est pesquaille, se il plest au maistre de la nef, il puet bailler poisson a la value. Et se lesdites nefz ou bateaulx sont wyans, sy doivent ilz chascun ii d. p., excepté nefz et bateaulx chargez de vingz et sel, lesquelz ne doivent par les ii d. p. dessusdis. Car se aucun descharge vingz esdites {Fol. 18}mettes, il doit paier ung gantier qui vaille les ii d. p. dessus ; et se sel est deschargé d'aucunes nef ou bateaulx, le maistre ou marchant doit poier une palee de sel a telle pele comme se mesure ledit sel ; et se par aventure nefz ou bateaulx entroient esdites mettes et riens ne deschargoient, mais voulsissent en aultre port aler, ilz ne seroient tenus de paier gantier ne sel, mais pour chascune nef ou batel, pour chascune foiz, ii d. p. comme dessus est dit. Et est assavoir que toutes nefz et bateaulx soient wianz ou chargés, comme dit est, doivent ladite coustume, et n'est aucun franc de ladite coustume paier pour quelconquez raison de franchise ne pour quelque privilege que il ait d'Eglise ou temporalité. Et se aucun est refusant de paier au fermier ladite coustume, il puet prendre gage esdites nefz ou bateaulx a la valeur de son droit dessusdit, et moyennent les chosez dessusdites, ledit fermier, sy comme l'en dit, est tenu de tenir necte de pierres la place de ladite voize, afin que les nefz ou bateaulx puissent avoir bon siege sanz empirer. Et ce ay je veu faire par pluseurs annees aux fermiers d'icelle ferme, en especial a Jehan Anguelart dit Vittelu. Et quant a moy, je tieng que c'est raison.

La coustume des fevres mareschalx ayans travail sur le pavement et la rente que ilz doiventCommentaire
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Il est assavoir que tous lesRépétition de les lors du passage à la nouvelle colonne. fevres de Dieppe, en quelque rue que ilz demeurent, pevent lever travail pour ferrer chevaulx sur le pavement devent leurs forges, par le congé des gens de monseigneur l'archevesque. Et est assavoir que de toute la place dudit travail, chascun fevre doit paier chascun an, a mondit seigneur, v s. t. aux iiii termes ordinaires accoustumés a paier les rentes a Dieppe, est assavoir chascun terme, xv d. Et devez savoir que tant comme lesdis fevres tiennent lesdiz travaulx devant leurs dites forges, ilz sont tenus de paier ladite rente et non plus, et n'y sont en riens obligiez leurs maisons. Et pevent lesdiz fevrez abatre iceulx travaulx ou transporter de lieu en aultre par le congé des gens de mondit seigneur. Et s'aucun fevre demouroit en aucun franc lieu de paier ladite rente, a cause d'icelle franchise ne seroit point exempt.

La coustume du hallage des grains vendus a Dieppe et la maniere du cueillir.

Tous devez savoir que les mines a blé, avaine et aultres choses grains, desquelles l'en mesure a Dieppe es halles et dehors, sont et appartiennent aux mallades de Janval, et icelles doivent trouver et touteffois que il lui en fault et les doivent apporter a l'ostel de la viconté pour les faire gauger par les gens de mondit seigneur. Pour lesquelles mines, iceulx mallades ou leur fermier doivent avoir, pour chascune, {Fol. 18v}chevallee de grain mesure et de moins pourveu que il en y ait jusques a une mine, i d.

Item, chascune personne vendant grain a Dieppe, se il n'est franc par aucun privilege, doit au fermier de monseigneur a cause du hallage, pour chascune somme de grain vendu a Dieppe chascun jour de marché ou aultre jour et en quelque lieu que ce soit, i d. Et se mains d'une somme en y a, pourveu que il en y ait jusques a une mine, doit i d. Et est assavoir que esdites halles, puet avoir tant de hommes portans roulliaux pour rere les mesures plaines de grains, comme il plest a monseigneur. Et doivent iceulx rayeurs faire seremens par devant les gens de mondit seigneur l'archevesque, de loyalment raire. Et doivent avoir pour chascune somme de grain, et de moins se il monte jusques a une mine, i d. t. Et les puet l'en muer par mondit seigneur toutez fois que bon lui semble.

La coustume et ordenance des lanneurs et drapiers.

A tous ceulz qui ces lettres verront ou orront, Guillaume Caperon, lieutenant du bailli de Dieppe, salut. Comme tant de la partie de pluseurs et grant foison de tresserens de draps, qui en ladite ville estoient venus demourer de nouvel et s'estoient habituez pour ouvrer de leur mestier, que de pluseurs sages bourgois et habitans de ladite ville, nous eust esté donné a entendre que pour eschever aux grans faulcetés et mauvestiez qui povoient estre faitez et commisez en leur dit mestier, a cause et sur les ouvrages d'icellui que ilz faisoient de jour en jour et affin que icelle ville ne fust renommee de telles faulces et mauvaises oeuvrez faire, par quoy, en icellui cas, toute la drapperie de ladite ville eust esté foulee et desprisee par tous les lieux ou l'en en eust eu congnoissance, par quoy tous lesdis tiesserens et aultres qui dudit mestier de drapperie s'entremetoient que les marchans que iceulx draps faisoient faire, peussent avoir esté exilliez ou gravement dommagez et icelle ville, ville pis marchande, en quoy ensement monseigneur l'archevesque de Rouen, ses successeurs, lesdis bourgois et habitans et le païs d'environ peussent avoir esté prejudiciés et deppendans en pluseurs manieres, il est de neccessité que certaine provision ou ordenance fussent misez et faitez sur ce, et gardeez telles et selon ce que on verroit que bien fust, pour le commun proffit du peupple et de eulx entierement, sanz enfraindre, sur certaine paine, comme par toutes les bonnes villes du royaume de France ou l'en usoit de drapperie estoit, en nous requerant que ainsi le voulsissions faire, ou aultrement ne vouent pas que iceulx tiesserens peussent excercer leur dit mestier en ladite ville a l'onneur ne au proffit d'iceulx, des marchans ne du peupple. Sur laquelle requeste, nous eu consultacion et advis a pluseurs sages, meesmement aux gens et conseil dudit monseigneur l'archevesque estans en ladite ville, par lesquelx d'accort et sanz aucun contredit, nous eussons trouvé la chose faisable et pour le mieulx, par quoy affin de estre mieulx en ce instrus, eussions fait assembler tous lesdis tiesserens devant nous, a la cohue du lieu, a certain jour et heure avec aultres sages ad ce congnoissans, {Fol. 19}par lesquelx tisserens aprés que nous les eusmes enchargiez et par serement a nous aviser sur lesdites ordenances et chascun de soy selon la conscience, selon ce que ilz verront que il fust a faire pour le plus proffitable, eussent esleu six d'entre eulx, qui en diverses villes avoient ouvré dudit mestier, comme a Rouen, a Monstevillier, Neufchastel, Aufay et ailleurs, pour nous en faire relacion de par et pour tous lesdis tiesserens. Lesquelz, aprés que sur ce orent eu advis et deliberacion par grant intervale de temps, affin de la chose faire plus justement, nous eussent baillé par cedule tous les poins et articles que il leur sembloit estre a tenir et garder sur ce, sur lesquelz poins et articles nous eussions eu advis avec pluseurs sages, au conseil desquelx nous les eussions corrigés en y adjoustant et ostant selon que il nous sembloit que a y adjouster et sourtrere en feist ; savoir faisons que aujourd'ui, aprés que lesdiz tiesserens se furent tous representés devant nous, en lieu dessusdit et en jugement, et que de l'acort de eulx et au conseil des sages iller estans, lesdis poins, articles ou ordenances orent esté peuplieez et desclairieez jouxte et selon que cy aprés est contenu. C'est assavoir, premierement, que oudit mestier ne courra nulle platelaine a mains de seize cens tenante neuf quartiers, les cordeaux frans, en laquelle laine l'en pourra faire tous draps, excepté les tains en woide et par une, deux ou trois porteez mains se il escheoit, en poiant pour le deffault de chascune portee, c'est assavoir pour la premiere ourdié a seize cens, ii s., pour la seconde et pour tierce, pour chascune d'icelles, xii d. Et tous draps qui y seroient fais de mains ou en quoy il deffauldroit plus de portees, seroient forfais. Item, que en dit mestier courra aultres platez lainez de dix et huit cens et au dessus cellez de dix huit cens tenantes neuf quartiers et demi, les cordeaux frans, et les aultres au dessus tenantes a la cantité selon ce que ilz seroient, esquelles l'en pourroit faire draps par trois portees mains et par l'amende paiant comme dessus, et se plus y defailloit, ilz seroient forffais. Item, il courra aultres laines de quatorze cens treseles tennant deux aulnes demi quartier, les cordeaulx frans, esquelles l'en ne pourra faire fors que roussais, blanches et gardeaulx par trois portees mains, et par ladite amende paient comme dessus est dit, et se plus y defailloit, ilz seroient forfais, sauf que ce il y escheoit aucune mauvaise oeuvre que on ne peust faire sanz perdre la moitié. L'ouvrier qui le feroit seroit quitte pour perdre ce que fait en aroit, et est assavoir que cil a qui l'ouvrage seroit, la pourroit faire tistre a sa journee se il lui plaisoit. Item, l'en ne pourroit hourdir en quelque draps point de trayme ne adoitier point d'estam, ne tistre sengle, sur paine de estre perdus, mais les pourroit l'en bien tistre doubles. Item, l'en ne pourra tistre ne adjouster en quelque draps semblable trayme de plus grosse layne que celle des draps, se merque n'y avoit, sur paine de couper les draps et de estre forfais et acquis audit seigneur. Item, l'en ne pourra mettre en quelques draps point de gratiser ne de boure, sur paine {Fol. 19v}de les forfaire. Item, l'en ne pourra ourdir de plus fine laine aux costez des draps que ou milieu, sur paine de forfaire semblablement. Item, l'en pourra faire draps tains en moulee en feul ne en fostet, soit en laine ou fille, sur ladite paine. Item, l'en ne pourra tistre ne noer de nuit, sur paine de lx s. d'amende. Item, l'en ne pourra faire draps sanz liziere en quelque coute que l'en vouldra par paier l'amende, parce que iceulx draps sont diffamez et non marchans. Item, lesdiz tiesserens pourront avoir establiez en leur hostieulx pour arreer et parfaire de tous poins leurs propres draps et non aultres, et aussi les laneurs en leurs hostieulx mestier a tistre et faire leur propre draps et non aultres. Item, nul qui s'entremette dudit mestier, ne pourra avoir ne tenir plus d'un aprentif ensemble, pour cause des faulces oeuvrez que les ii pourroient faire se ensemble estoient. Item, nul aprentif dudit mestier ne seroit qu'il ne servisist trois ans. Item, qu'il vouldra ses draps ourdir, tramer ou balbiner, il le pourra faire par ainsi que ceulx a qui lesdiz draps seroient, en paieroient les amendes se ilz y escheoient. Item, nul ne pourra porter hors tistre, oeuvre qui soit labouree en la ville, pour les maulx et faulcetez que l'en y pourroit faire sur paine de lx s. d'amende, et en cas que portee y seroit, ceulx du mestier la pourront poursuir et arrester en la terre et juridicion dudit seigneur et ailleurs en tant que de raison seroit. Item, ou chimetiere de l'eglise Saint Jacque de ladite ville de Dieppe, a une crois estante en icellui, vers soleil de tierce, assembleront de jour en jour a l'eure que l'en oevre les portes de la ville, ceulx dudit mestier qui pour labourer d'icellui vouldroient estre mis en oevre, ou quel lieu ou place les personnes qui de eulz aroient a faire les yroient ou envoyeroient querre et aloer a leur oeuvre faire. Item, l'en commenceroit a ouvrer tous les jours des soleil levant ou enchiez se estre povoit bonnement que l'en y peust veoir suffisaument pour faire ouvrage deu et loyal, et laira l'en a ouvree a soleil couchent. Item, nul ne pourroit labourer dudit mestier jusques a tant que il ait fait foy et serement a tenir et garder ces presentes ordenances, auquel serement faire, chascun en icellui faisant paieroit xii d. pour le droit du juge pour recevoir ledit serement, et ii s. aux jurés establiz sur ledit mestier. Lesquelx jurés y seroient ordonez et mués de an en an ou plus ou moins, se a justice plesoit, par lesquelz chascun nouvel venu ou soy mettant au mestier seroit admené pour ledit serement faire, anchiez que il se meist a ouvrer comme ailleurs est accoustumé. Lesdites ordenances et chascune d'icelles jouxte et en la fourme dessusdite, furent concordablement tenues et rapportees pour bonnes, et les promistrent lesdis tiesserens tenir et garder chascun de soy et par serement loialment a son pouvoir sanz aucun deffault, selon que dit est. Et pour le temps de present furent ordonez et establis {Fol. 20}pour jurés sur ce, Ricart Lami, Guillaume Estienne et Guillaume Hebert jusques a un an prochain a venir du jourd'ui et de l'acort et volenté de tous les aultres tiesserens dessuzdis, lesquelz jurés furent enchargez de tenir et faire tenir et garder lesdites ordenances loialment et entierement de point en point, jouxte et selon que dit est, sans enfraindre, et de rapporter tous les deffaultz que il y appartendroient, en leur donnant povoir et auttorité de faire et exercer tout ce que audit office povoit et pourroit appartenir pour ledit temps, selon ce que dessus et que en aultres bonnes villes est acoustumé a faire, en enjougnant aux aultres tiesserens dessusdis que a eulx en ce faisant obeissent et entendissent diligaument et leur responsissent et avisassent de tout ce dont question leur seroit faite a cause d'eux par lesdis jurés, touteffois que il escherroit, et pour la paine et labour d'iceulz jurés et affin de entendre plus curieusement a ces choses, fu ordené que eulx aroient la moitié desdites amendes et ledit seigneur, l'autre. Et nous en tesmoing de ce, avons fait mettre a ces lettres le seel de ladite baillie de Dieppe, sauf tout autruy droit. Ce fu fait l'an mil ccc cinquante et huit, le dimanche nuefe jours ou mois de decembre.

La coustume contre clers, gens d'Eglise et laiz, marchans de pescaille de mer venant a Dieppe.

Il est assavoir que anciennement a esté et est acoustumé que au port de Dieppe et juridicion d'icelle, viennent pluseurs pescailles de diverses manieres, tant en main de marchans comme de pesqueurs, et illeuc vendues et distribueez a marchans de ladite ville et de dehors, tant aux gens d'Eglise, clers comme laiz, dont les paiemens presentement ne sont pas tousjours fais, par quoy aucunes fois convient les marchans achetteurs faire contraindre de paier les sommes par eulz deuez a cause desdites pescailles ; et pour ce que les marchans et pesqueurs auxquelx appartiennent lesdites marchandises et pescailles, pourroient estre destourbez de leurs marchandises et pesqueries se par fourme de procés ordinaire procedoient contre leurs debteurs, la coustume est trés ancienne et notoirement gardee que toutesfois que les achetteurs desdites pescailles ne font paiement, les vendeurs d'icelles pevent requerir et prendre tel sergent de ladite ville comme bon leur semble, et iceulz debteurs faire admonester en personne de paier la somme par eulz d'eue dedens tierce maree. Et doit ledit sergent assigner jour au debteur par devant le bailli de Dieppe ou son lieutenant pour acepter ou contredire audit paiement, se presentement en faisant ledit adjournement, ledit debteur ne confesse ladite debte, et ou cas que ledit debteur contrediroit a ladite admonicion, l'assignacion doit estre faite aux partiez comme dit est, a laquelle assignacion est acoustumé de proceder de heure en heure, c'est assavoir de prime a heure de vespres, quelque jour que ce soit jusques afin de cause. Et s'il avient que le debteur ne compare pas devant le juge mais soit {Fol. 20v}mis en deffault contre le crediteur, le record du sergent fait de la somme par le crediteur requise, le debteur est mis en amende par jugement, et par l'amende l'amonicion sortit son effet. Et est acoustumé que le juge puet faire mandement par escript et bailler au crediteur et commander au sergent que de la somme recordee par le sergent et contenus en ladite acte, il face excecucion des biens et du corps dudit debteur. Et semblablement, se le debteur acepte devant le juge ladite admonicion, il doit estre contraint a paier la somme par lui confessee par corps et par biens, tout aussi comme se il apparoit par obligacion, et ceste coustume est nottoire. Et pour ce que ja pieça ung clerc marchant nommé Thomas Lenglois, autrement Ego Clericus, fust tenu a pluseurs ses crediteurs en pluseur sommes a cause desdites pescailles, desquelles ne fist pas sattisfacion, plaintes en furent faites a l'archevesque Guillaume, l'an mil ccc xxii, lequel archevesque fist faire informacion par ses recepveur de Dieppe et doien d'Envermeu de ladite coustume, lequel suffisament informé d'icelle, donna lettres dont la teneur ensuit.

Guillelmus, Dei gratia Rothomagensis archiepiscopus recepisse formam qui sequitur continentes.

Guillelmus miseracione divina Rothomagensis archiepiscopus, decano nostro de Evromodio, salutem in Domino. Datum est nobis intelligi quosdam mercatores piscium apud Deppam villam nostram clericos et alios contra ville antiquam consuetudinem dum ad solvendum debita racione mercature sue, ut moris est, compellantur venire et attemptare prosumunt ad insolita que ad mercatores piscium ibidem subterfugia se vertendo. Cum autem volumus quod elusiones possint eis proficere nec quod dicte consuetudines infringantur per eos, vobis mandamus quot dictos mercatores ad observendam dictam consuetidinem cum apud fuerit et ut moris fuerit per mercatis compelli. Super quo ab omnibus nostris subditis vobis pareri volumus et mandamus. Datum Parisius die veneris ante festum Assumpcionis beate Marie anno Domini millesimo ccco vicesimo secundo.

Omnibus hec visuris, decanus de Evremodio, salutem in Domino. Noveritis me litteras Domini Guillelmi Dei gratia Rothomagensis archiepiscopi recepisse formam que sequitur continentes. Iterum alias sigillo domini officialis Rothomagensis. Decano de Evremodio vel eius locum tenenti, salutem. Vobis committimus et mandamus contra de mercatoribus piscium ville Deppe in quantum personas tangit ecclesiasticas faciatis, ordinetis et loco nostri juridicionis excerceatis quemadmodum hucusque extitit usitatum contra dictas personas ecclesiasticas supra dictis mercaturis. Datum anno domini mo ccco xxiio die lune post Magdalenam.

Et cum supra dicta consuetudine inquesta facta per me repertum fuerit, que huiusmodi mercatores tam clerici quam laici debent per bonorum et corporum capcionem ad solvendum compelli, noveritis me virtute predictarum commissionum tenere Thomam Lenglais, alias Ego Clericus, mercatorem Deppe, racione mercature piscium pluribus creditoribus obligatum, in carcere domini archiepiscopi Rothomagensis apud Deppam iuxta consuetudinem ante dictam. Quod omnibus quorum interest tenore presentium significetur. Datum anno domini mo ccc vicesimo secundo die mercurii post festum Sancti Bertholomei.

Et depuis en a esté question entre Vivien le Peletier, demandeur d'une part, contre Guillot Garin, clerc, tous de Dieppe, lequel Garin avoit fait inibier ledit Peletier {Fol. 21}par mandement de maistre Guy Coquelin, official de Rouen, en l'an iiiixx et quinze, lequel suffisamment informé tant par lesdites lettres que aultrement deuement ne obtempta a l'inibicion dudit clerc, mais la contraint a obeir et garder ladite coustume a cause desdites pescailles.

La coustume des courretiers de vins et aultres marchandises.

Il est assavoir que a Dieppe est de coustume de avoir courretiers de vins et d'autres marchandises, lesquelz doivent estre mis par monseigneur ou ses gens et oster quant il lui plest, et doivent faire serement et loyalment excercer l'office de coureterie. Lequel serement ja pieça recepvoit le recepveur de Dieppe comme appartient par les anciens registres. Et doit chascun courretier de vin comparoir a l'estappe chascun jour pour veoir s'aucuns vins y sont venus pour vendre, et aussi sur le hable pour la venue de la mer. Et sont tenus par leurs seremens de conseiller loialment les marchans forains a vendre leurs dis vins et marchandises et iceulz vingz et derrees aler anoncier par ville. Et est assavoir que pour chascun tonnel de vin vendu par le conseil de courretier, il doit avoir du marchans vendant, iii s. t., de chascune queue, xviii d., et de chascun poisson, ix d. Et est assavoir que d'aultres marchandises quelconques vendues par marchans estrangiers a Dieppe par le conseil desdiz courretiers, iceulx marchans en font fin auxdis courretiers au plus bel qu'ilz pevent selon leur pover.

Autre coustume generale en toute la juridicion de Dieppe pour choses vendues deux fois.

Tous devez savoir que toutes choses vendues une foiz en la juridicion de Dieppe, soit par les manans en icelle ou estrangiers dont le contrault et marché seroit parfait et acordé, et aprés cellui qui l'aroit vendue le revendoit a ung autre, la chose ainsi vendue doit estre forfaite et acquise a monseigneur l'archevesque. Et n'y a point d'autre amende se aultre cas n'y est meslé. Et de ceste coustume ay veu user paisiblement quant le cas est avenu, et est escheu pluseurs fois, et par especial de Jehan du Gardin, de Bouteilles et pluseurs ses compaignons revendi sel a Robin Feron de Dieppe que ilz avoient vendu a Girardin d'Escouchi, facteur de Gille de Clamechi en l'an iiiixx et xiii.

Autre coustume contre marchans estrangiers pour achetter et vendre a Dieppe.

Il est vray que en la ville de Dieppe, tous marchans estrangiers pevent achetter telles denrreez comme il leur plest pour porter hors de ladite ville en paient l'acquit de monseigneur, mais en ladite ville iceulx marchans ne pevent revendre icelles derrees que il ne soit aprés ung an et ung jour, se n'est par la licence de cellui qui garde la recepte de la viconté, et se aucun fait le contraire, la chose revendue doit estre forfaite et acquise a mondit seigneur. Se aucuns estrangers estans en ladite ville changent leurs chevaulx les ungz aux aultrez et {Fol. 21v}depuis aucun d'iceulx revend ou rechange le cheval que il aura changé, il doit estre forfait et acquit a mondit seigneur ; et semblablement d'autres marchandises qui se changeroient et aprés se revendroient en ladite ville dedens l'an. Et ceste coustume est nottoire et aprouvee.

La coustume du laingnage de Dieppe et Bouteilles.

Il est assavoir que toute personne apportant a quarette ou a cheval laingne et bois ront a Dieppe et Bouteilles, doit a monseigneur l'archevesque, chascun an, se c'est quarette, une quartee, et du cheval, une somme ; ja soit ce que il n'y alast que une foiz en l'an, mais de tout merrien dollé, l'en ne doit riens. Et est assavoir que selon les anciens registres, nulz bois de quelque lieu que il viengne ne n'est franc, excepté le boiz de Jenval dont expresse mencion est faite esdiz registres, qui n'en doit rien et aussi de panage.

Aultre coustume contre les bourgois demourans entre les anciennes portes de Rouen.

Il est assavoir que les bourgoiz manans dedens l'enclos des anciens murs de la ville de Rouen ne pevent leurs marchandises, quellesque ilz soient estans a Dieppe, carcher en nefz ne oster de nefz, sanz licence de cellui qui garde la viconté ; et se ilz font le contraire, ilz doivent tout perdre.

Aprés, il est assavoir que les devant dis bourgois de Rouen ne pevent leurs possessions amener par mer, par eulx, au port de Dieppe, descharcher ne mettre a terre ou en maisons, mais par congié ilz les pevent carcher sur les chevaulx ou en carettes. Et se ilz les mettent a terre en rue ou en maison, de coustume ilz doivent tout perdre, ensemment fer, miel, nois, vergus, lesquelles choses les devant dis bourgois pevent vendre en la ville en quarettes, mais se ilz sont mis a terre ou a couvert, par coustume de ville, ilz doivent tout perdre.

Item, lesdis bourgois de Rouen, se ilz achettent a Dieppe harens frais, ilz ne les pevent saler ne faire saler en ladite ville, ne en la juridicion d'icelle. Et se ilz font contre ce, ilz doivent tout perdre.

Item, lesdis bourgois de Rouen ne pevent rien vendre en la ville de Dieppe qu'ilz ne forffacent tout, ne les choses qui sont en la ville, ilz ne les pevent vendre hors de la ville, se ilz n'en ont devant pris congié et paié la coustume, autressi comme se ilz fussent coustumiers. Toutesvoiez, il est acoutumé que les devant dis bourgois pevent vendre en tous temps miel, fer, noiz et vergus en carette, si comme il est devant dit.

Item, ilz pevent venir aux foires de Jenval, de Saint Jacque et de Saint Nicolas, a tout leurs marchandises et illeuc vendre, tant comme les foires dureront, si comme estrangiers.

Item, les peletiers pevent vendre en ladite ville de Dieppe leurs forreures ou {Fol. 22}leurs pennes et toute leur oeuvre de pelleterie, de la feste saint Nicolas en yver jusques au Noel.

Item, ceulz qui vendent pos d'arain et draps vieulz en tout temps, pevent vendre a Dieppe, ne n'en doivent estre denez ne destournez.

Item, il est acoustumé que ceulx de Rouen ne pevent faire attourné en aucune chose, carcher en carettes ne en nefz ou a descarcher hors des nefz, mais que de leur propre mesnie et famille. Et se ilz veullent faire contre ce, l'en dit que ilz doivent tout perdre.

Copie contre lesdiz bourgois.

A honnorables hommes les bailli et bourgois de Dieppe ou a leur lieutenant ou a chascun d'eulz, si comme a lui appartendra, Jacques Filleul, maire de Rouen, salut et dilection. Sire Jaques de Lieur, capitaine de ladite ville de Rouen, et Ricart Oger, bourgois d'icelle, sont venus devers nous et nous ont donné a entendre que ilz ont grant quantité de blé que ilz faisoient venir par mer de Flandres a Rouen, en la nef de Jehan Petart, lequel blé s'est eschauffé en ladite nef tellement que se il n'estoit descendu et mis en grenier, il seroit emperil de perdre et d'estre mal mis. Pourquoy nous vous prions et requerons tant comme plus povons que, sanz prejudice des privileges et anciennez usages de ladite ville de Dieppe, lesquelx nous ne vouldrions corrumpre ne diminuer en aucune maniere, vous icelluy blé souffrés et laissiez estre deschargié et descendu et mis en grenier en ladite ville de Dieppe affin que il ne soit perdu ne gasté par deffault de descharge. Et de ce vous plaise tant faire pour nous chascun en droit soy comme vous vouldriez que nous feissions pour vous en cas semblable ou greigneur, ce que nous ferions trés volentiers. Donné a Rouen soubz le seel de ladite mairie, le second jour de novembre, l'an mil ccc soizante quatre. Et est l'original de ceste lettre devers le clerc de la ville. Et fu donné congié aux dessusdis en la presence des bourgoiz cy dessous nommés : maistre Ancel Loutrel, Jehan du Boscrohart, Ancel Loutrel, Jaques Manessier, Gilles le Peletier, Jaques Botin, Robert Leroux, Guillaume le Franc, Ricart de Caudecote, Colart James, Mahieu Maillart, Rogier Eude, Baudouin Eude, Raoul de Witebie, Mahieu Daniel et Mahieu de Bruville.

Item, pour les bourgois de Rouen demourant dehors les anciens murs.

Il est assavoir que tous les manans dedens les murs de Rouen, excepté lesdis bourgois demourans entreentre écrit en interligne. les anciens, pevent marchander a Dieppe comme les aultres ***Un espace blanc est présent dans le manuscrit mais un mot, effacé, semble avoir été écrit ; dans B, le texte est écrit à la suite sans espace blanc ; dans C, il est écrit bourgois. et mectre a couvert en la ville de Dieppe dessusdite, comme les aultres marchans estrangiers par paient acquit a monseigneur l'archevesque de leurs marchandises, sanz prejudice de eulx ou de leurs marchandises, a cause des privilleges ou coustumes de ladite ville contre les devant dis bourgois de Rouen.

{Fol. 22v}La coustume des sergans de Dieppe et du Polet.

Il est assavoir que a Dieppe puet avoir tant de sergens comme il plest a monseigneur l'archevesque, et au Polet a l'en acoustumé que tousjours y en a un . Et est assavoir que lesdiz sergens de Dieppe sont tenus de estre et servir chascune sepmaine l'un aprés l'autre a la recepte avec le recepveur de Dieppe continuelment pour faire excecucions des debtes deubz a ladite recepte, et se commence la sepmaine au lundi matin jusques au dimanche au soir ensuivant, et doivent chascun jour disner au despens du recepveur. Et est assavoir que la sepmaine ensuivante que ilz aront esté sepmainniers en ladite recepte, ilz sont tenus de comparoir aux ples soit d'assize ou aultres chacun jour de la sepmaine ensuivante pour enregistrer et savoir ceulx qui feront amendes, lesquelles amendes, ilz sont tenus de fournir et faire valoir au recepveur sanz diminucion, se n'est d'aucuns mis en amendes par jugement qui n'ayent riens et desquelz ilz ne puissent aucuns biens trouver. Et semblablement y est tenu le sergent du Polet.

La coustume des ches du Polet.

Il est assavoir que la haulte justice basse des hommes de monseigneur l'archevesque au Polet lui appartient. Est assavoir que en ladite ville a ii maisons, dont a present est l'une a Robert le Roy et l'autre a Laurens God, lesquelles sont tenus de heberger chascun an, l'une aprés l'autre, les chepz pour mectre prisonniers en ladite ville. Et pour raison de ce, cellui qui pour l'annee garde lesdiz ceps, n'est tenu de issir d'aucun cry de haro ne de y contribuer a aucune amende faite par le commun dudit Polet.

La coustume du geolage de DieppeCommentaire
Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F
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Il est assavoir que chascune personne mis es prisons de monseigneur l'archevesque, par quelque sergent et pour quelconques cause, doit au geolier pour l'entree de la prison iiii d. t., et pour l'issue d'icelle semblablement iiii d. t. Et pour chascune nuit que il demourra en la prison et couchera sur lit, il doit iiii d. t., est assavoir ii d. pour son lit et ii d. pour son geolage. Et se il ne couche point en lit, il ne doit pour chascune nuit que ii d. t. pour geolage. Et est assavoir que quiconquez est geolier, il est tenus de garder les prisonniers a ses perilz, et ne leur doit trouver aucune chose autrement que dit est, se n'est a leurs despens. Et se aucun malfaitteur prisonnier y est mis par la justice de monseigneur pour aucun cas criminel ou civil et il n'a de quoy vivre, mondit seigneur est tenu de lui trouver sa vie, est assavoir du pain et de l'eaue estans en la prison, et lui doit ledit geolier admenistrer loyalment selon ce que par justice lui est ordené, et n'est tenus de lui trouver aucune chose, se n'est de sa volenté. Item, est assavoir que ledit geolier est tenus de rendre des sommes pour lesquellez aucuns debteurs seroient mis en prison et baillés en garde, en cas que par sa faulte ilz se partiroient de la prison. Et se par aucune aventure, aucun prisonnier estant en prison en cas criminel {Fol. 23}ou pour aucun autre cas, brisoit la prison et de ycelle se partoit sanz licence dudit geolier, et icellui geolier n'en doit estre aucunement chargé, pourveu touteffoiz que le brisage d'icelle prison apparé et que de riens n'y ait de la coulpe dudit geolier et de ses gens.

Cy aprés ensuivent les drois appartenans a monseigneur de Rouen a cause de la haute justice a cueillir et lever par le excecuteur d'icelle, est assavoir le bourrel demourant en la ville de DieppeCommentaire
Il s'agit d'une des deux rubriques recopiées dans le manuscrit E
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Premierement, il est assavoir que de toutes les personnes estrangez vendans les choses a Dieppe, cy aprés desclairees, se ilz ne sont frans, il doit prendre et lever ce qui ensuit.
C'est assavoir :
De chascune somme de poires ou de pommes mis en vente ou marché, v pommes ou poires.
De chascune somme de poireaux, une glenne.
De chascune somme de grain mis en vente, une cueilleree.
De chascune somme d'oignons, v oygnons.
De chascune somme de noye, une pongnee.
De chascune pengneree de prunez et ainsi verjus, cherisez et aultres fruis, une poignee.
De xiii oeufz et de plus en ung pengniez, ung oeuf ; et de mains, rien.
De chascune navee de vins, quelque personne que ce soit, i gantier.
De chascune somme de cresson, povreez et aultres telles choses, une pongnee.
De chascune nef pesqueur ou batel, pour chascune maree qu'ilz aportent poisson au hable, ii d. p. ou pescaille a la vallue.
De chascune nef venante au hable par mer apportans marchandises qui se livrent a mesure, une paellee.
De chascune nef apportant audit hable merrien ou autre boys par mer, ii d. p.
De chascune nef apportant laigne par mer, v laignes ou ii p.
De chascun porc pris par lui en la ville de Dieppe, sanz garde, iiii d. t.
De chascune femme commune au bordel, chascune sepmaine, v d. t.
Item, il puet prendre les mauvesez chivieres, broettez et aultres vaisseaulx de ceulx qui portent nettoieurez et ordures a la mer, se ilz ne les gettent oultre les anciens paulx fichés ou perroy de la mer, et de ce finent yceulz a lui le plus bel que ilz pevent. Et est assavoir que tous ceulx qui vendent a Dieppe les choses dessusdites ou aucunes d'icelles, se ilz sont frans comme dessus est escript, ilz ne lui doivent riens. Et moyennent les drois dessusdiz, ledit officier doit exercer et faire l'office de haulte justice a Dieppe quant [le cas] affiert par le commandement de la justice, [et ne] doit partir de Dieppe sanz congié d'icelle [justice]. Et en oultre doit nettoier la cohue et faire nette quant mestier en est. Et s'aucuns ne le veult paier des choses dessusdites, il puet prendre gage suffisant pour estre paié.

La coustume de Bouteillez.

Il est assavoir que la ville de Bouteilles est de la seigneurie et de haulte justice de plain droit de monseigneur l'archevesque de Rouen, non obstant que en ladite ville ait pluseurs fiefz qui ne sont pas tenus de mondit seigneurs. Et est assavoir que a ladite ville de Bouteilles sont {Fol. 23v}les coustumes qui ensuivent selon les anciens registres.

Premierement, il est de coustume que chascun qui veult charger sel en nefz ou bateaulx ou terretoire et seigneurie de mondit seigneur a Bouteillez doivent demander congié aux gens ou prevost, fermier de mondit seigneur en ladite ville. Et doit chascun qui charge sel en ladite juridicion, se il n'est franc par aucune raison, pour chascun muy de sel a la mesure d'icelle ville, est assavoir xii boisseaulx pour muy, i d. t. Et ne se pevent partir dehors des mettes de ladite prevosté sans licence des gens au prevost de mondit seigneur. Et se ilz font le contraire, la nef et sel estant dedens sont forfais et acquis a mondit seigneur.

Item, chascune quartee chargee de sel doyt pour chascun muy i d. Et se ladite cartee ist hors des mettes sanz paier coustume en ladite ville comme dit est, elle doit paier amende, c'est assavoir [xviii s. t.]

Item, chascun cheval chargé de [sel] ou val de Bouteilles doit pour muy i d., et de mendre nombre jusquez a la value de iiii d. ob., i d. Et se ledit cheval s'en va hors des mettes de ladite ville, ladite coustume non paiee, il doit amendé xii s. t.

Item, chascun asne sommier chargent sel dudit val, doit paier coustume semblablement comme chevaulx, et se il fait le contraire et part sanz paier coustume, il doit amendé xxiiii s.

Item, il est assavoir que se aucun eschet en meffet de devise ou bournes de salines, il doit d'amende iii s.

Item, selon les anciens registres chascun devant rente a cause de salinez et il ne paie a terme que il le doit, il doit iii s. d'amende.

Item, chascun qui doit le reec de la fuserie de Bouteilles, n'ont paié a terme, doivent d'amende iii s.

Item, chascun devent rente a Bouteilles a mondit seigneur en bourgage et il ne paie a terme, est tenu d'amende, mais ne scet on quelle, fors que le debteur chevist de ladite amende envers les gens de mondit seigneur le mieulx que il puet. Touteffois, de rente non paiee a jour oncquez ne n'oy faire question, pour ce que tousjours ou prés a esté baillee ladite prevosté a ferme.

Item, chascun et chascune aiant saline audit val, il doit avoir boissel, lequel doit estre juste, et se il est trouvé par les gens de mondit seigneur trop grant ou trop petit, d'autent comme la grosseur d'un oeuf, il doit paier amende a mondit seigneur, c'est assavoir iii s. Lesquelx iii s. se paient sanz nul debat quant le cas eschet. Et est assavoir que il est acoustumé de gaugier chascun an lesdis boisseaux environ la feste de la nativité Saint Jehan Baptiste, et se doit crier a l'eglise le dimanche precedent.

Item, tous boulengiers portans pain a cheval a Bouteilles, se il est a denier, il doit de coustume i d. pour somme, et se il est a ii d. il doit ii d. Et se il eschet que il porte pain melleement a i d. ou a deux, il doit pour somme ii d.

{Fol. 24}Item, chascun apportant aucune chose en la ville de Bouteilles sauf que il ne vende a la valeur de v d., il doit de coustume i d. Et se ilz vendent mains en passent la ville, ilz ne doivent riens de coustume.

Item, toute personne apportant en la ville de Bouteilles aucunes derreez se il les offre a aucun de ladite ville pour vendre et il retourne par le chemin par lequel il est venu en ladite ville vende ou non, il doit coustume desdites derrees. Et se il passe oultre la ville, il n'en doit riens.

Item, est de coustume en ladite ville que nul n'est quitte pour paier maille de coustume, fors seulement l'asne portant sel et personne portant sel a son col et aussi ung mercier portant sa mercerie.

Item, est assavoir que nul de Bouteilles qui nene écrit en interligne. puet porter aucune chose de ladite ville pour vendre sanz paier coustume, se ladite chose n'a creu en son heritage assiz en ladite juridicion.

Tous les manans a Bouteilles sont frans et quittez de coustume, depuis la feste de saint Pierre, premier jour d'aoust, jusques a la feste saint Michel prochain ensuivant, de tous blés cressans en leurs heritages de Bouteilles. Et de ladite feste saint Michel jusques audit jour Saint Pierre, premier jour d'aoust, ilz sont tenus de paier coustume de ce que ilz portent vendre dehors. Mais en ladite ville, en tous temps pevent vendre toutes chose l'un a l'autre sanz paier coustume et sanz faire amende.

Item, est assavoir que se les manans a Bouteilles portent vendre hors de la ville draps ou toilles, en tous temps ilz sont tenus de en paier coustume, c'est assavoir de chascune piece, i d. t.

Item, tous apportans laigne et boys ront a Dieppe et Bouteilles, excepté le bois de Jenval qui est franc, se c'est une cartee, elle doit a mondit seigneur l'archevesque chascun an une cartee de tel boiz comme sur elle est trouvé. Et se ce est ung cheval, il doit chascun an une somme de bois comme dit est. Et pevent les gens de mondit seigneur arrester lesdiz quarette ou chevaulx pour de ce estre paié, et se ce est bois dollé on n'en doit rien.

Nota.Nota écrit en rouge dans la marge. Item, est assavoir que tous les manans a Arques, tous les hommes […]Parchemin troué dans A, le passage n'est recopié dans aucun autre témoin. Estienne d'Arques, de Grou[…] a ceulx de Marthegny […] ne doivent point de cou[…] de sel achetté audit Bouteilles […] estoremens. Et semblablement doivent estre quitte et frans tous ceulz de Bouteilles a Arques de toutes choses appartenans a leurs salinez, et semblablement des boiz achettez a leur usage. Et se lesdis de Bouteilles achettoient les choses dessusdites audit Arques et ilz les y revendoient, ilz sont tenus de y paier laygnage, c'est assavoir au prevost et messier.

Item, est assavoir que se aucuns {Fol. 24v}achette en la ville de Bouteilles aucune chose de la valeur de iiii d. ob. pour porter hors de ladite ville, il doit coustume, est assavoir i d., et de mains, neant.

Item, est assavoir que entre Ermenchonville et Arques a certaine prarie nommee les Mares l'Archevesque, esquelz mares puet aler pestre toutes les bestes de Bouteilles ; et doivent chascune beste, soit vacque ou autre beste pessant, paier a mondit seigneur le jour de la Saint Jehan Baptiste i d. de coustume pour tout l'an. Et s'aucun est reffusant de paier ladite coustume, les gens de mondit seigneur pevent prendre lesdites bestez et mettre en parc dudit seigneur a Bouteilles, jusques ad ce que paient en soit fait. Et ne y en a nul franc selon les anciens registres.

Item, est assavoir que tous marchans de dehors la ville ayant bois ou chanvre ou terrouoir de Bouteilles puet emporter la somme de boiz pour i d. […] grain, il puet emporter chascun […] dite semenche pour i d. […] et semblablement de fevez vertes […] estrangier et garde[…] terrouoir, il puet mener […] charettee hors dudit terrouoir en paient pour chascune ii d. de coustume. Et est assavoir que selon les anciens registres, toute personne ayant vesches vertes oudit terrouoir, les puet emporter sanz poier coustume.

Copie pour la haulte justice et juridicion de Bouteilles.

A tous ceulx qui ces lettres verront ou orront, Jehan Luillier, lieutenant pour le bailli de Caux, salut. Saches que es assises d'Arches qui furent l'an de grace mil ccc xxxvi, le mercredi continue du mardi aprés la translacion Saint Martin d'esté de la partie des gens de reverent pere en Dieu monseigneur l'archevesque de Rouen, nous furent presentees une lettres de monseigneur conte de Eu et de Guynesde Guynes écrit en interligne. et connestable de France, contenans la fourme qui ensuit :
Raoul, conte d'Eu et de Guynes, connestable de France, a nostre bailli de Eu, a nostre viconte de Roumare et a tous noz sergens desdiz lieux, salut. Comme debat ait esté entre reverent pere en Dieu monseigneur l'archevesque de Rouen, d'une part, et nous d'autre, pour la haulte justice de la ville de Bouteilles, et nous ayons fait faire informacion sur ce par nostre bien amé compaignon le seigneur de Bailleul, avecquez le hault doyen de Rouen, par laquelle informacion a esté trouvé que ladite haulte justice appartient audit archevesque et non a nous. Pourquoy, nous vous mandons et comandons que de ores en avant, vous ou aucun de vous, ne mettez empeschement en ladite haulte justice, ainchois en laissez joir ledit monseigneur l'archevesque et ses gens. Donné a Paris, l'an mill ccc xxxvi, le xxxie jour d'avrilLe mois d'avril ne comptant que trente jours, le scribe fait ici une erreur sur le jour ou le mois auquel est donné cette lettre..
Lesquellez lettres levez en jugement, lesdites gens dudit monseigneur l'archevesque nous requistrent que nous ostissions la main de justice qui pour cause dudit debat avoit esté mis en ladite haulte {Fol. 25}justice. Nous, eu sur ce conseil a monseigneur Jehan Recuchon, chevalier, et aux aultres sages estans presens esdites assises, ostimes ladite main de ladite haulte justice qui mise y avoit esté pour ledit debat, sauf en toutes choses le droit de nostre seigneur le duc. Et donnasmes en mandement au sergent d'Offranville que il en oste sa main et en lesse joir ledit monseigneur l'archevesque et ses gens, et face rendre et restituer audit archevesque les levees depuis ledit debat meu tellez comme de raison sera, en contraignent deuement ad ce faire ceulz que lesdites leveez aront euez et recheuez, le temps dudit debat durant, sauf en tout le droit de notre dit seigneur comme dit est. Donné es assises en l'an et jour dessusdis.

Cy aprés ensuit la maniere de acquitter a la viconté de Dieppe pluseurs marchandises alans et venans par mer et par terre, tant pescaillez comme aultres derrees, cy aprés desclaires par chappitres.

Et premierement, la coustume et maniere de prendre le droit de monseigneur l'archevesque sur pescheurs demourans en franc lieu.

Il est assavoir que se aucun homme franc est pescheur, et en sa pescherie ait acompaigné avec lui ung non franc, ledit franc ne doit pas telle coustume comme le coustumier, non obstant que sa part de toute la pescherie, deue comme s'il estoit coustumier, doit estre recepue en la main de monseigneur, et aprés lui deuement approuvé estre franc, lui doit estre rendue, excepté le xe d. qui doit demourer a mondit seigneur. Et est assavoir que de mendre nombre que de v d., il ne doit riens ; mais de v d., i d. ; et de greigneur nombre jusquez a xiiiiB : xii., il ne doit que i d. pour coustume, pour xe. Et combien que a present les franchises se paient par la main des hostez, si le puet le seigneur rappeler et faire par sa main paier quant il lui plaira.

La coustume et maniere de l'acquit deu des frans acompaignez avecquez les coustumes.

Il est assavoir que se aucuns frans soient acompaigniez avecquez coustumiers a marchandise de terre ou de mer et la marchandise est indivisee entreulx, par ainsi que nul ne sache monstrer sa part, tout se doit acquitter et paier coustume. Et en ce, n'a ledit franc aucun droit a cause de sa franchise.

Item, il est assavoir que se aucuns frans ont aucuns sergens ou sergentes a loyer, qui nulz ne soient frans, et ilz mainent aucunes marchandises es mains de leurs maistres, sans y avoir aucune part, lesdites marchandises ne doivent riens fors congié a la viconté. Et s'il est ainsi que ilz ayent part esdites marchandises, tout se doit acquitter par paient la coustume, {Fol. 25v}selon la valeur des derreez, ou ce se est pesquerie de harens le xele xe rayé en rouge., ilz en doivent le xe d., et ne perdent point leurs franchisez pour aler demourer de franc lieu en aultre franc lieu, non obstant pluseurs chartrez.

Pour tous les manans a Dieppe i ans et i jour.

Tous les manans a Dieppe qui ont fait leur reseandise en franc lieu ou non franc un an et un jour, aportant aucune chose en la ville de Dieppe ou par terre ou par mer, ilz ne doivent riens de coustume, excepté les pescailles qui sont apporteez par mer, desquelz et les reseans et les estrangiers sont tenus de paier coustume, se ce ne sont aucunez choses de la devant dite franchise. Et se il est ainsi que ilz soient aporteez par terre par aucun residant, ilz ne doivent riens de ladite pescaille, fors prendre congié du deschargier.

Item, lesdiz manans a Dieppe ne doivent aucune chose de quelconques marchandise a eulx appartenant venant par terre, ne prendre congié de descarcher en leurs hosteulx se ne sont de vings, servoises et aultres beuvrages Le texte qui suit jusqu'à riens est signalé par un astérisque et écrit en bas de page.et toutes manieres de poissons venans a carrettes et chevaulx, et n'en doivent riens. Et aussi de merrien a ouvrer, chargiés en cars et carettes, mais de ce ont acoustumé a prendre congié, et n'en doivent riens, pourtant que il soit venu a leurs coust et coustages.

Item, s'il est ainsi que lez manans a Dieppe achatent aucune chose hors de la ville, ou ilz prennent aucune ferme, ou ilz baillent leurs terres a chenssez ou a ferme, et les blés ou aucune chose soit envoyé aux manans de Dieppe pour la raison devant dite aux perilz et aux coux du vendant et du fremier ou du tenant leurs terres a chense ou d'aucun autre estrange, de toutes telx choses on doit coustume. Et s'il est ainsi que les manans en la ville les fachent amener a leurs despens ou a leurs perilz, ilz ne doivent riens de coustume.

Pour chevaulx et quarettes wyans.

Il est assavoir que se aucuns estrangiers non frans amenent chevaulx ou carettes en la ville de Dieppe, et riens n'apportent ne ne rapportent, et ilz retournent par la porte par ou ilz sont entrés, ilz ne doivent riens, fors porter l'ensaingne de la viconté. Et se ilz [trepa]ssent la ville, chascun cheval doit i d. et chascune carette ii d. Et est assavoir que se ilz retournent ou trepassent la ville sanz congié de la viconté, ilz perdent chevaulx et carette, se ilz sont hors des mectes du passage.

La maniere de l'acquit de harens venans a Dieppe es mains des pesqueurs par tout l'an.

Il est assavoir, se aucuns pesqueurs aportent a Dieppe harens frais ou sallés de leur pesquerie, ainsi que ilz ne voisent a aultres port en mettant leur harenc {Fol. 26}a terre pour saller, ilz doivent poier de coustume pour iiiim iiiic l harens la value d'un millier a la meilleur vente et de plus aultretant. Se ilz en avoient mains de iiiim iiiic l harens, ilz doivent le xe de tout leur harenc comme devant est dit. Et est la coustume telle au port oultre l'eaue comme de la ville de Dieppe.

Item, il est assavoir que se pesqueurs ont harenc pesquié et ilz vont a aucun port estrange, et la font saller leur harenc et aprés l'aportent a Dieppe, ilz doivent pour chascun millier, au grant compte, ii d. Et se ilz avoient achetté harenc et mis en leurs nefz avecques le harenc de leur pesquerie ou appartenant, ilz doivent pour chascun millier au petit compte, viii d., pour ce que se est marchandise, comme apperra cy aprés et ne pevent descarcher leurs harens hors de la nef se il n'est vendu sans congé de la viconté. Et se ilz font le contraire, tout se que ilz mettront hors est acquis a monseigneur comme forfait.

La maniere de acquiter harens marchans frais, sors ou sallés, venans a Dieppe marchandement par mer.

Il est assavoir que tous marchans, soient de Dieppe ou estrangiers, faisant venir harenc a Dieppe par mer, de quelque maniere que il soit et par quelque maniere que il viengne pour descarcher a Dieppe, se il est sallé, ilz doivent prendre congié de descharger ledit harenc avant que point en puissent oster de la nef. Et doivent lesdiz harens estre rapportés a la viconté au petit compte, c et ii pour c. Et doivent paier de coustume pour chascun lest, vi s. viii d. ; pour le millier petit, viii d. ; et se il est frec, pour le millier, ii d. Et se marchans estrangés apportent a Dieppe harens frec a cheval ou carettes, ilz doivent pour chascun millier, vixx pour c, ii d. ; mais les manans a Dieppe n'en doivent, fors prendre congié ; et de mendre nombre, prorata se il n'est franc comme dessus est dit. Et se par aventure avoient descarché dudit harenc devant ledit congé prins, tout ce que mis seroit hors, seroit forfait et acquis a monseigneur. Et par pareil, se pesqueurs ou aultres personnes ayans harens, maquereaulx, poissons marchans ou aultres marchandises quelconques estans en bateaulx ou nef, excepté poisson frec qui s'aquitte a la coustume des poissons appartenant a monseigneur, ilz mettent aucune chose hors ou descarchent desdiz vaisseaulx sanz licence de la viconté, ilz doivent perdre tout ce que mis seroit hors. Et n'en est nul homme pour quelque privilege que il ait, exempt, ne par raison de franchise.

Nota des drois aux pesqueurs et marchans.

Il est assavoir que se pesqueurs estans ou hable de Dieppe achetent harenc ou aultres estoremens de vivres pour le gouvernement de leurs nefz [et detiennent] {Fol. 26v}aucun harenc de leur pesquerie pour aler en la mer pesquier, ensement se maronneaux marchans achettent aucuns vivres de boire et mengier et aultres choses pour l'estorement de leurs nefz, tous lesdiz pescheurs, maronneaux marchans n'en doivent rien, ne n'en doivent prendre nul congié de mettre en leurs nefz. Mais tous les dessusdiz et toutes aultres personnes de quelque estat que elles soient, soit d'Eglise, noble, franc, marchant ou aultre, ne pevent aucune chose mettre en aucune nef ou batel, ne charger sanz licence de la garde de la viconté. Et se ilz font le contraire, tout ce qui seroit trouvé chargé auxdites nefz sanz congé seroit forfait et acquis a monseigneur. Et se icelles nefz ou batel se partoient du hable et passoient les mettes de l'acquit de ladite viconté, portans les derreez chargeez en icellez sanz congié, icelles nefz ou bateaux seroient forfaitez et acquisez a monseigneur.

La maniere de l'acquit des selletans.

Il est assavoir que il y a poissons qui resemblent harens, si comme sellerans et espies, dont pescheurs et marchans ne doivent riens venant de la mer se ilz ne sont sallés, mais se ilz sont sallez, tous ceulz qui les portent hors de Dieppe, se ilz ne sont frans, doivent pour tous les chevaulx qui portent lesdiz poissons, tant seulement i d. Et se il y a pluseurs chevalx qui soient a pluseurs personnes melleement, chascune personne doit pour sa part i d. Et est assavoir que se lesdiz poissons sont apportés par pescheurs de la mer en ladite ville, melleement avecquez harenc frec, lesdiz poissons doivent estre acquittez et comptés comme harenc frec, et de ce paier coustume, comme dit est dessus, en l'acquit de harenc venu en main de pesqueurs. Et se pesqueurs apportent lesdiz poissons sanz y avoir aucun harenc, ilz n'en doivent rien, mais sont tenus de venir quatre, c'est assavoir le maistre et iii de ses maronneaulx, jurer devant la garde de la viconté que oncques en leur pesquerie ne virent harenc. Et ceste coustume est bien observee et gardee.

L'acquit des harens portés hors Dieppe.

Il est assavoir que marchans portans harens hors la ville de Dieppe, soient de la ville ou estrangiers, se ilz ne sont frans, doivent viii d. de chascun millier au petit compte, soient sallez ou freez. Et se aucun porte jusquez a la value de xii d. oultre le droit {Fol. 27}compte du millier, selon l'usage de la ville, il en doit i d. ; et jusques a [vc], n'en doit que i d.

Item, s'aucuns marchans portans harens hors de ladite ville ait pluseurs chevaulx, et les harens soient siens sans parchonniers, et il y ait sur chascun des chevaulx aucune chose oultre le droit millier, ce que est par dessus le droit nombre, l'en ne le doit pas compter de chascun cheval, mais de tous ensemble, pour ce que il seroit prouvé que ce soit tout a un homme, et doit paier du surplus au feur du millier.

Item, tous ceulz qui trepassent par la ville portant harenc, paient au telle coustume comme ceulx qui le prennent en la ville et les prennent hors de la ville. Toutes personnes qui portent harens et poissons hors de Dieppe a leur col pour leurs estoremens, ne doivent riens ; mais se ilz sont marchans et le portent pour revendre, ilz doivent coustume se ilz ne sont frans.

La maniere de l'acquit des maquereaux frez et sallez de la Saint Michel jusques a Pasques.

Tous ceulz qui apportent au port de Dieppe maquereaulx et portent par mer, soient fres ou sallez, par marchans ou pescheurs, de la Saint Michel jusques a Pasquez, doivent de chascun millier ii s. d'esterllins, se ilz vendent a esterllins, ou viii s. de tournois, se ilz vendent a tournois, et est le compte vixx et xii pour cent. Et ne pevent riens descarcher sanz congié de la viconté.

L'acquit des maquereaux frez ou sallez de Pasques jusques a la Saint Michel.

Il est assavoir de la Pasque jusquez a la Saint Michel, xii d. esterllins du millier, ou iiii s. t. selon la vente. Et il est assavoir que aux frans, on rent leur partie franche, si comme il est devant dit en l'acquit des harens. Et se comptent comme dessus est dit, et doivent prendre congié comme dit est.

Item, il est assavoir que se pesqueurs apportent maquereaulx prins a rés de harens, de la Saint Michel jusquez a la Candeleur, ilz n'en doivent riens a la viconté en argent, mais doivent iiii maquereaux paier au fermier de la coustume des poissons, ne des pires ne des meilleurs.

Item, tous maquereaulx prins as hams, a lissez ou a lingne, en quelque temps que ilz soient pris, ne doivent rien fors prendre comme, sauf que se il plest aux gens de monseigneur estans a la viconté, les pescheurs pevent estre constrains par serement se lesdiz maquereaulx ont esté pris par la maniere qui dit est. Et est assavoir {Fol. 27v}que a tous pesqueurs de maquereaulx, se ilz sont frans, en tous temps leur doit estre paié la franchise et rendue toute telle porcion et droit comme a monseigneur en appartient, excepté du xe partie, laquelle doit estre retenue pour le droit de mondit seigneur. Et se doivent en tous temps maquereaulx avaluer a l'argent et pour millier, selon les saisons cy dessus escriptes.

L'acquit des maquereaulz portez hors de la ville par terre.

Il est assavoir que chascune portans maquereaulx frais hors de la ville de Dieppe, se il est franc, doit de la somme iiii d.B : i d., et se il est sallé, viii d.B : ii d. Et se en le porte en quarettez ou cars, il doit de chascun millier iiii s.B : iiii d., soient frais ou sallez. Et se ilz estoient a un franc et a un non franc en marchandise commune, le franc ne doit joir d'aucune franchise, mais se doiyvent lesdiz maquereaulx acquittier et paier coustume.

Cy aprés ensuit la maniere de l'acquit de rous poissons, frez et sallés, excepté harens, selletiers et maquereaulx.

Il est assavoir que chascun qui apporte poisson a Dieppe par mer, de chascun cent d'anons ou de hados sallez, soit en main dez pescheurs ou marchans, il doit ii d., et se doit compter au petit compte. Tous aultres poissons excepté morues, moruaulx, saulmons et congrez se doivent estimer a la somme, et pour chascune somme se il est sallé, ii d., et se il est frés, i d. pourveu que ledit frés poisson viengne marchandement. Et se ledit poisson estant en la nef, n'estoit estimé par sommes et il est en grenier, l'en doit pour chascun grenier xvi d., et est assavoir que en ce sont compris tumbez, rayez, solles, moruaulx, mellens et telles maniere de poissons.

De chascun cent de moruaulx, congres et saulmons sallés, au petit compte, venans de la mer et portant dehors la ville, l'en doit iiii d., et de mendre nombre, prorata, se cellui qui le porte n'est franc par aucune raison.

Pesqueurs qui aportent poisson frés au port de Dieppe de leur pesquerie, si comme tumbes, rayez et telle maniere de poissons, ne doivent riens a la viconté, mais ilz doivent paier le meilleur poisson de leur nef et de leur nef est répété. pour chascune maree. C'est assavoir, des poissons qui doivent coustume, cy aprés desclairés en la coustume des poissons, et ne doivent prendre nul congié de deschager leur pescaille, excepté marsouyn, esturgon et aultre poisson royal. Mais le mois d'aoust ne doivent nulle coustume de poisson pesché frais, est assavoir que, en quel temps que harens, selletens et maquereaulx viengnent, ilz {Fol. 28}doivent coustume.

Tu dois savoir que se pescheurs aportent au port de Dieppe massouyn ou telz poissons royaulx, ilz n'en doivent point de coustume, mais sont tenus de prendre congé a la viconté de le descharger, et se ilz le mettent hors avant le congé pris, il doit estre forfait et acquis a monseigneur. Et se il plest aux gens de mondit seigneur avoir lesdis poissons par pris raisonnable pour l'estat de mondit seigneur, iceulz gens par les maronneaulz de la nef ou aultres gens le pevent faire aporter à la viconté, se porter se puet ; et illec faire prisier loyalment par gens ad ce recongnoissans, et de la valeur dudit poisson lesdis maronneaulx doivent estre paiez, sanz leur faire aucun rabbais.

De chascunchascun est répété. millier de seichez au grant compte, l'en doit xl d., et de mendre nombre, prorata, jusques a la value de xii d., i d. ; et du petit cent, iiii d.

De chascune somme de poisson frés porté a cheval et aportant en la ville, se cil qui le porte n'est franc, l'en doit ii d., excepté les manans a Dieppe qui de ce riens ne doyvent en aportant a Dieppe, mais doivent demander congié de descargier en leur hostel ou en la rue.

De chascune chartee de poisson frés, l'en doit xvi d. par la maniere que dit est, excepté harens et maquereaulx carchés en carettes, qui s'acquittent comme dit est par la maniere qu'il est escrit ou chapitre d'iceulx.

De chascune somme de poisson salé, tant aportant en la ville par terre comme portant hors, l'en doit viii d.B : ii d. par la maniere que dit est, et de la carrettee de tout poisson salé, excepté moruaulx, moruez, saulmons, congres et les devant dis maquereaulx et harens, qui s'acquittent comme dessus est escript. Et se barilz de harens quaqué se portent hors, l'en doit iii d., c'est assavoir ii d. pour le harenc et i d. pour le baril, et semblablement, se aultre harenc salé, frais ou sor, est mis en queuez ou baril ou aultre fustaille, le harenc s'acquitte au millier, au petit compte, et pour chascun fust, i d.

Tous devez savoir que se l'en porte sur ung cheval une coste de poisson frés et ung aultre de sallé, l'en doit de celle somme, vi d.B : iii d., de quelle maniere de poisson que se soit. C'est assavoir, de la coste de poisson frais, i d.i d. mais lecture incertaine ; d'après B : i d. ; et de la coste du sallé, iiii d.iiii d. mais lecture incertaine ; d'aprés B : ii d., excepté harens, car au telle coustume appartient du salé comme du frés.

Ensement, vous devez savoir que se aucun porte poisson frés et salé en une carette, l'en doit xvi d.B : vi d. de la carettez, vi d.B : ii d. pour le frais et xii d.B : iiii d. pour {Fol. 28v}le salé, excepté harens et maquereaulx qui s'acquittent par nombre, ut supra. Et se il y a harens et maqueraulx en une carette [et poisson] avec, ou frez ou sallé, le harenc et le maquerel s'acquittent par compte, et le poisson paiera plaine coustume. Et de la cartee carchee telle comme il sera, frais ou sallé, comme dit est.

L'acquit des cuirs venans par mer et par terre et portans hors de la mer.

Chascun lestz de cuirs contenant iic grans, venans par mer, deschargé au port de Dieppe pour marchans estrangés ou bourgois de Dieppe acompaigniez avec estrangiez, se ilz ne sont frans comme dit est en la desclaracion des franchisez, doit de coustume xl d. t., se ilz sontRépétition de sont lors du passage à la ligne. vendus a tournois ; et se vendus sont a esterllinez, on en doit x esterlins. Du lot qui contient xx cuirs, l'en doit iiii d. ou i esterllinc, selon la vente. La tacre qui contient x cuirs, ii d. ou maille d'esterllinc. Et se la tacre est a ii hommes, chascun cuirs doit i d. Et ensement, se un homme a plus de x cuirs, il doit pour chascun cuir au dessus, mains demi tacre, i d. Et est assavoir que tous cuirs pour tant que ilz ayent lesse au laictier, soient hondres ou aultres, sont de compte, non obstant que les marchans achettans en ayent aucune foiz ii pour i. Et pour ce n'est ce mie que ilz ne s'acquitent comme les grans cuirs.

La xiine de petis veaulx qui ont aucun [poy peu], ii d. et de la mains, i d.

Le cent petit de peaulx de veel a lait doit de coustume [iiii d.] et de mendre nombre, prorata ; et le grant cent contenant vixx, v d. t.

Les [cornet de cent bestes doivent ii d., et de mendre nombre, i d.], pour tant qu'elles vallent xii d.

Autre acquit d'aultres peaulz.

Du cent de peaulx a laine au petit compte, l'en doit iiii d. ; et du grant cent, v d. ; du petit demic, ii d. ; et du grant demic, iii d. ; de la xiie, i d. ; et de mains, i d. pour veu que la vente vaille xii d. De peaulx sanz laine ne de morine, l'en ne doit rien car elles sont seullez, mais se elles viennent melleement avecques aultres peaulx, elles doivent paier coustume comme les aultres.

Acquit de cordouen.

De la xiine de cordouen, l'en doit iiii d. et la demi, xiie ii d. De x ou viii peaulx autant comme de la xiie ; de v ou de iiii peaulx, ii d. ; de iii, de ii et de une pel, l'en doit i d., depuis qu'elle vault xii d.

{Fol. 29}Acquit de pluseurs aultres peaulx.

De chascun cent, au petit compte, de peaulx de congnins, quevriaulx, lievres, cas privés, aygneaulx, brebis, moutons et bouqz, l'en doit iiii d., et de mendre nombre, prorata.

De la xiie et mains, i d., se la marchandise vault xii d.

De la xiine de cas sauvages, gouppiz, genestes et leurs semblable l'en doit i d., et aussi de mains, se elles valent xii d.

De chascun timbre qui contient xl peaulx de ver, de erminez, de gris et de diverses peaulx, se ilz sont par timbres, l'en doit iiii d.

Du petit chent desdites peaulx, se ilz sont par chens, l'en on doit estimer par timbrez, et de la timbre comme dessus.
De chascune pel de loutre, l'en doit i d.

De chascun herichon et penne de aygneaulx, de moutons et de quevreaulx, vendue ou achettee en la ville de Dieppe par estrangés et portee hors et vendue par les manans a Dieppe, se ilz ne sont frans, i d.

De chascune penne ou plichon de congnins, de quevreaul, de lievres, de cas sauvages, de gouppis et tellez chose par la maniere que dessus est escript, l'en doit ii d.

D'une penne ou plichon de vair, de genestes, de gris, de telz semblables, par la maniere que dit est, vendus ou achettez, l'en doit iiii d.

D'un vestir de congnins vendu ou achetté comme dit est, l'en doit v d. ; du petit chent, iiii d. ; du demic, ii d. ; du quarteron, i d. ; et de mendre nombre, i d. jusques a la valeur de xii d.

Item, est assavoir que il y a pluseurs choses a acquiter qui ne sont pas toutes escriptez en cest coustumier, et pour est il assavoir que de toutes choses acquitablez qui vallent xii d., l'en doit i d., et de mains, neant. Neantmoins, ceulz qui le portent doivent prendre congié a la viconté et dire combien la chose a cousté.

Aultre acquis de laines.

De chascun sac de laine qui contient iii peseez d'Engleterre, pesant iiic petis, l'en doit xii d. t. ou trois esterllins ; du demi sac, vi d. t. ou iii mailles d'esterllins. Du sac contenant ii pesees pesant iic, viii d. t. ou ii esterllins ; du demi sac, iiii d. ou i esterllin selon la vente.
Du chent petit, iiii d.
Du pois de decha la mer contenant a Dieppe xxviii l., i d.
Et se la value de xii d., i d.
Il est assavoir que la pois englois en pluseurs lieux contient ixxx ii l., et en autres {Fol. 29v}lieux ixxx et xiiii.

Acquis de fromages venant d'oultre mer.

Tu dois savoir que de xxv fromages d'Engleterre venans en aucune nef par mer, l'en doit i fromage, ne le pire ne le meilleur, et se en la nef n'est trouvé la value de xxv fromages, l'en doit paier de coustume le xxve d. de la valeur desdiz fromages vendus.

Item, tu dois savoir que fromages qui sont apportés par mer, eulx doivent estre accoustumés en la nef, et se ilz sont ostez de la nef sanz congié, eulx doivent estre perdus. Et se eulx sont apportés a la ville ou se on les porte hors de la ville par terre, du poiz d'Engleterre, l'en doit vi d. ; du pois decha la mer contenant xxviii l., i d. ; de c l., l'en doit iiii d.

Acquis de sel.

De la poise de sel contenant xviii minoz venans par mer par marchans estrangés et deschargé a Dieppe, l'en doit vi d., et pareillement de cellui qui se charge en nefz a Dieppe, soit par estrangés marchans ou manans a Dieppe, se ilz ne sont frans, l'en en doit vi d. D'un muy de sel blanc contenant iii minez, i d. De chascune chevalee de sel, pour ung homme, achetté a Dieppe, iiii d. Et se pluseurs personnes achectent sel a Dieppe et tous le mettent sur ung chevalcheval écrit en interligne., chascun doit i d. pour son sel, mais que chascun en y ait la value de xii d., se il n'est franc par aucune raison.

Acquis de blés et aultres grains.

De chascun muy de tous grains chargés en nefz tant par les manans a Dieppe, se ilz ne sont frans, comme estrangiers, et aussi venans a Dieppe par mer, par marchans estrangés, en doit vi d. ; et de mendre nombre, prorata. Et se lesdis grains estoient mis en tonneaulx ou pippes, l'en doit pour chascun piece i d., c'est assavoir marchans estrangés alans et venans et ceulx de Dieppe emportant par mer hors de la ville. De chascune carette de tous grains aportée vendre a Dieppe, se le vendeur n'est frans, l'en doit iiii d. ; de la somme et mains jusques a la value de xii d., i d. De chascune cartee de tous grains, de la somme et de mains, comme dit est, achectee a Dieppe et porté hors par estrangés et par ceulz de Dieppe pour revendre, l'en doit xvi d. Mais se aucune personne estrange achette blé a Dieppe pour son vivre, et il jure par son serement a la recepte que il le portera a son col jusques au lieu ou il demeure, il n'en doit rien, mais seullement porter le signe de la viconté.

{Fol. 30}Acquis de tan.

De chascun muy de tan l'en doit vi d. ; de demi muy, iii d. ; et de la somme, i d. par la maniere que dit est des grains.

Acquis de vins et aultres choses misez en tonnel.

Du tonnel de vin quant on l'apporte en la ville ou port ou le porte hors, soit par mer ou par terre, l'en doit vi d., et autant de la queue ou de mendre vessel, mais que il soit lié d'osier, comme du tonnel.
Du tonnel de chidre, xii d.Lecture incertaine ; B : ii d., et de la queue ou mendre vessel, [ii d.]
Du tonnel de servoise, ii d., et autant du baril ou mendre, ou du demi baril.
Du baril de chendre, l'en doit iiii d.
Du baril de woide, l'en doit iiii d.
Du baril de poiz, l'en doit vi d.,
Chascun tinot, maille.
Chascun equipou de poiz, ii d.
Le mendre baril de poiz, iiii d.
Chent livres de poiz depoiez, iiii d. Et se il est en l'escorche, il ne doit riens.
Le tonnel de plume, iiii d.
Le chent de plume, iiii d.
Le tonnel ou mendre fust wide, i d.
La somme de vin, de chidre ou de servoise, l'en doit [ii d.]
Le tonnel de miel doit iiii s.
Le [hameston qui contient] xiii gallons et demi, l'en doit iiii d. ; et de mains, prorata.
De chascun baril caqué plain de huille ou de sain, venant ou portant hors, viii d.
De chascun baril de poiz ou raisine, iiii d.; et du mendre baril, iiii d.
De chascune paelle de sain ou de huille, contenant iii gallons, i d. ; et se mains en y a mais que il surmonte i pot, i d. ; et de mains d'un pot, neant.
Tout sain de sertine a par lui ne doit fors que congié, mais se il est mellé avecquez d'autre, il se doit acquitter comme dessus est dit. C'est assavoir, vi d. pour tonnel, et de mendre nombre, prorata. Mais de toutes ces choses ceulx de Dieppe n'en doivent rien en venant a Dieppe et en portent dehors marchandement, ilz doivent coustume se ilz ne sont frans comme estrangiers.

Acquis de pluseurs marchandises cy aprés ensuivans, alans et venans par mer et par terre.

Du chent de cire, iiii d. ; de la carche qui contient iiic, xii d. ; la balle, vi d. par la maniere qui dit est.
De chascun chent de cyeu et de hoint et de toutes manieres de gresses, l'en doit iiii d. Le pois de Normendie, i d. De chent livres d'amandes, iiii d.B : ii d. ; la charge, vi d. ; et la balle, viii d.B : iiii d. Il semble y avoir un problème de correspondance des tarifs. Si le cent d'amande vaut iiii d. alors la charge, qui vaut trois cent d'après ce qui est écrit dans la phrase précédente, devrait valoir xii d.
Le chent de saffren, iiii d.
De chent millier de nois, iiii d. et {Fol. 30v}de mendre nombre, prorata.
De la carche de poivre, ii s. ; la balle xii d. ; le chent, viii d.
De la carche de bresil, viii d. ; la balle, iiii d.
De la balle de warenche, iiii d.
De la carche d'allun, viii d. ; la balle, iiii d.
Du freel de figuez et de raisins, chascun ii d.
Toutes aultres figues espices ne doivent riens, si comme chitonac, chugre, gingembre, canelle et nullez aultres.

Acquis de fer et mestaulx.

Cent pieces de fer en masse, iiii d.B : iii d.
Le cent de fer, iiii d.
Mais qu'il le porte a col hors de la ville, on n'en doit riens pour son user.
De la somme de cleu, i d., de la cartee, ii d.
Des bendez d'une ferreure a carette, l'en doit i d.
Des cleux d'une ferreure a carette, l'en doit i d.
D'une ancre non enfutee, i d. ; de l'enfutee, ii d.
De chascun coffre de hains, ii d. et de mendre nombre, prorata.
De chascun aubert, iiii d. ; et le hauberjon, ii d.
Le heaume, iiii d. ; et du camail, i d.
Couvertures d'armes a cheval, iiii d.
De chascun perez de cauches de fer, ii d.
Armeures de cuir et de canvre, l'en n'en doit riens.
De la garbe d'achier, l'en doit i d.
De chascun chent de tout metail, excepté or, argent, plonc et achier, l'en doit iiii d. De chascune carche de plonc ou estain, l'en doit viii d., et de mendre nombre, prorata.
Du cent de plonc et de mains, iiii d.B : i d.
De chascun vaissel de cuivre ou d'arain, se il est vieulx on n'en doit rien, et se il est neuf, l'en en doit i d.
De la caretee desdiz vaisseaulx, [ii d.]
Vaisseaulx de fer et aultres [hostillemens] de fer et fers a carue, ne doivent rien.

Acquis de merrien non dolé et dolé.

De la value du pesant d'un baril de tout merrien venant par mer, par estrangiers, l'en doit ii d.
De la carettee de merrien non dolé ou de la value de vi ou viii s., l'en doit [iiii d.] ; de la value de xii d., i d.
De la carettee de merrien dolé, [ii d.] ; la somme, [i d.]
De la carettee de late, ii d. ; la somme, i d.
Du cent de bors, au petit compte, iiii d. ; de mendre nombre, prorata ; d'un bors, i d.
Du cent de aiz, iiii d.La lecture est incertaine ; d'après B : de aiz, iiii d. ; de la somme ou de ii aiz, i d.
De la carettee de aiz ou banques, ii d.
D'une carette neufve, sanz herichon non feree, i d. ; et de la feree, ii d.
D'un herichon neuf non feré, i d. ; du feré, ii d.
De chascune pere de hunez de quelque longueur qu'elle soient, venans par mer ou par terre, ou portans hors de la ville, i d.
{Fol. 31}De chascun fust ou tonnel, queue ou barilz wyans, i d.
De chascune tonne, cuve, cuvier ou barilz, grans ou petit, neufz, i d.
Du cent d'avyrons petit, iiii d. ; du demic, ii d. ; d'un quarteron, i d. ; et d'un aviron, i d.
De chascun maast, gouvernail, verge, ung parchimare, ung wydas et i bof, [i d.]
De unes perez de roe non ferees, i d. ; et de la feree, ii d.
De la vendue d'une nef ensemble agré, iiii d.
De chascune nef apportant laingnes et bors a ardoir a Dieppe, l'en doit pour le siege de la nef iiii d., se la nef n'est a ceulx de Dieppe. Et ne doit nul rien de laigne a ardoir, fors prendre congié de descarcher, mais se ilz deschargent sanz congié, cil qui est deschargé doit estre forffait et acquis a monseigneur.
De chascune piece de goutiere, i d.
Mille flottez de joust, ii d. ; et de mendre nombre, prorata.
Flottes de liege ne doivent point d'acquit, mais seulement prendre congié.
De la carettee de huches non faitez, ii d. ; et des faitez, iiii d.
De la somme de huches non faitez, i d.
De la carrettee de ars, ii d. ; de la somme, i d. ; et d'un arc, i d.
Arballestez ne doivent rien.
De une huche sanz scereure, i d. ; et de celle ou il y a scereure, ii d.

Acquis de pain.

De la carettee de pain admené a Dieppe ou porté hors, l'en doit ii d. ; de la somme, i d. Et se il avient que aucun ait aporté a Dieppe pain en carette ou cheval pour revendre et il ne vent tout, il s'en puet retourner a tout son dit pain en paient l'acquit une fois comme dit est; et ne doit point d'acquit a son retour, mais doit porter le signe de la viconté. Et se il passe les mettes du barrage, il forffait son pain et le cheval qui le porte, non obstant que une fois en ait paié acquit. Et escher le cas a Laurens Luillier, d'Arques, en l'an mil ccc iiiixx et xii.
Et est assavoir que tous ceulz qui acattent pain pour leur estorement, n'en doivent rien, ne aussi ceulz qui le portent a leur col, soit pour revendre ou pour mengier ; et de ce sont tenus a faire serement a la boitte, se requis en sont.

Acquis de chanvre, cordail et deppendences.

Du cent petit de canvre, l'en doit [ii d.]; de mendre nombre, prorata, comme dit est.
De chascun cable vendu ou achetté par estrangiers, ii d.
De une corde menue neufve, i d. ; et de la vieze, rien.
{Fol. 31v}De la somme de corde de canvre ou de til, i d.
De la cartee de canvre ou de til, [ii d.]
De chascune rés ou eslaise vendue ou achettee par estrangiers, l'en doit i d., ou portee hors vendre par ceulx de Dieppe.
De la somme de hayres, i d. ; de la cartee, ii d.
Tout fil de canvre, de ling et de boure ne doivent rien, fors prendre congié, pourveu que il soit fillé a la quelongne ; mais, fil de caret doit acquit, pour chascun cent, iiii d., et de mendre nombre, prorata.

Acquit de chevaulx, mulles et asnes.

Tu dois savoir que de chascun cheval vendu et achetté a Dieppe par estrangiers, l'en doit iiii d. Est assavoir, ii d. du vendeur et ii d. de l'achetteur, de telle monnoye comme il est vendu. Et se il avient que ung manant a Dieppe vende ung cheval ou achette a un estrangier, il n'en doit rien, mais doit l'estrangier ii d. pour la vendue ou achat dudit cheval. Et se il avient que ii estrangiers changent leurs chevaulx l'un a l'autre, chascun doit pour le change iiii d., c'est assavoir, ii d. pour le cheval baillé et ii d. pour le cheval pris. Et se il avient que un estrangier change a un manant a Dieppe, icellui manant a Dieppe, se il est bourgoys suranné, ne doit rien, mais doit l'estrangier iiii d., comme dit est. Et est assavoir que les chevaulx vendue ou changez, tant par ceulx de Dieppe comme estrangiez, se doivent acquiter le propre jour que ilz sont vendus ou changiez, se ce est fait de jour, et se c'est fait de nuit, la nuit se doit acquitter ou aultrement ilz doivent estre acquis a mondit seigneur.
De chascun mullet ou asne vendu, changé comme dit est, l'en doit ii d. par la maniere devant dite.
Et est assavoir que mullet et asne ne doit que la moitié de l'acquis d'un cheval, quoy que il porte ou soit vendu ou changié.

Acquis de bestes vives et mortes.

De chascun buef, vacque, porc mors ou vifs, vendus en la ville par estrangiers ou quant on les porte hors de ladite ville entiers par estrangiers ou ceulx de Dieppe, l'en doit i d., mais se ilz sont par pieces, l'en n'en doit rien. De chascun bacon entier, l'en doit i d. ; de une flique, i d. comme dit est.
De chascune paire de moutons ou brebis, mors ou vifs, i d. ; et se il n'est per, i d. se ilz sont entiers ; et se non, on n'en doit riens.
Et s'il est ainsi que aucun de Dieppe ait brebis, moutons ou aultres bestes en la ville et il les baille a aucun de dehors a caule ou a moitié, il doit au partis de Dieppe, pour chascune brebis ou mouton, ob. ; et de la noire peil, i d. ; {Fol. 32}de chascune vache ou porc, i d. ; et se il les envoye garder dehors la ville sanz moitoiage, il n'en doit riens, mais que il face foy que ilz soient ramenez a Dieppe.

Acquis de draps de soye et aultres draps.

De chascun drap de soie doré venant a Deppe ou alant dehors par estrangiers et par ceulx de Deppe, en portant dehors, l'en doit viii d.
De cellui qui n'est doré, iiii d.
Chascun chef de chendail, iii d.B : ii d.
De chascun drap de laine, sarge, drap de ling ou canvre, [i d.]
De chascun pois de laine en troussel cousu, non mie lié de cordes, i d.
De chascun drap en troussel, lié de cordez, soit en laine ou de ling, se ilz sont achatté a Deppe, chascune piece doit iiii d.B : i d. Et se ilz viennent par mer, par grans trousseaulx plus grans de la charge d'un cheval, ilz doivent estre estimez a troussel de cheval, et doit chascun troussel iii s.B : viii d. Se il avient que il y ait aucune chose par dessus la droite somme a cheval, on en doit iii s.B : viii d. Se aucun passe par la ville a tout un troussel de drap ou de linge, sanz desliez, il doit viii d.B : iiii d.

Acquis de toillez et aultres choses.

Cent aulnes de toisse, iiii d. se elles sont en troussel, en alant de la mer ou a venir de par decha la mer ; et se ilz sont achettés dedens la ville ou aportez de dehors par estrangiers ou ceulx de Deppe, se ilz sont sanz troussel, pour ce l'en doit de chascune piece, i d. Chascun portant une trouche derriere soy, de draps, lingez ou langes, en trepassent la ville, doit ii d.
Chascun estrangé, qui vent draps ou toillez a Dieppe, a estal, il doit de coustume chascun jour, i d. Et est assavoir que nul estranger ne puet vendre aucune derree hors le jour de marché, se n'est par licence de la viconté, et se il fait le contraire, il doit perdre se que il vent, et en quelque jour que il vende, il doit coustume.
Se aucun apporte sur soy drap linge ou toille, en la ville de Deppe et il le porte par la ville et il l'offre a vendre, tant comme il le porte, il n'en doit riens, se il ne le vent. Et s'il est ainsi que il mette le drap ou toille sur estal ou fenestre en intencion de vendre, il doit pour piece, i d., ja soit ce que il ne le vende, et le puet remporter emportant le signe de la viconté, et une aultres fois le puet rapporter vendre et le puet vendre sanz paier coustume. Et est assavoir que pluseurs de Deppe souvent vont aux foires hors de Deppe, portans drapz et toilles, dont ilz paient acquit, qui souvent les rapportent sanz vendre, et depuis ne sont tenus de en paier coustume ou que ilz les portent. Et semblablement d'aultre derrez que une fois aront aquitteez, mais doivent porter le {Fol. 32v}signe de la viconté, en faisant foy que foy aultre fois ont acquittié et paié coustume a la viconté desdites derrees. De chascune benne ou bennechon, cousus ou non, i d.

Acquis de lis et aultres choses.

De chascune couste ou il y a plume, iiii d. ; le traversain, ii d. ; un coutil sanz plume, i d. ; une taye, i d., se elle vault xii d. Draps linges cousus a Deppe, ne doyvent rien. Et se draps langes ou lingez sont achettez en la ville, semblablement on n'en doit riens, se ilz sont cousuz, mais se un estranger achette drap a Dieppe et il le fait trancher et couldre audit Dieppe, il doit pour chascune piece i d.
Fil de soye, soye creue, basine, ne drap ouvré de ling et de laine nommé tiretaine, laine tainte et fil de ling et de laine, ne doivent rien, mais seulement porter le signe de la viconté. Chascun de Dieppe et estrangiers portans hors de Dieppe draps a parer et laines a filler et peaulx a ouvrer, en entente que ceulx de Dieppe les rapportent arriere en la ville sanz vente, il n'en doit rien.

Acquit de fruit excepté figuez et raisins.

De chascune somme de fruit, excepté figuez et raisins, vendu a Dieppe ou portee dehors par ceulx de Dieppe ou estrangiers, soit par mer ou par terre, iiii d.B : i d. De la carrettee venant par terre, xii d.La transcription de xii d. est peu sûre car l'écriture est en partie effacée ; B : ii d., et se pluseurs carettes aportoient fruit pour le charger en nefz, l'en doit pour chascune cartee aportés devant la nef, xii d.B : ii d., se il est estrangier. Et aprés quant ledit fruit est en la nef, l'en doit estimer par sommes, et doit derechief pour chascune somme, iiii d.B : i d. Et se il est mis en tonneaulx ou queuez, l'en doit pour chascune somme piece, i d., et en chargent pour aler hors, ceulz de Dieppe coustumiers n'en sont point frans.
De chascun muy d'oignons venant et alant par estrangiers par mer et alans dehors la ville par ceulx de Dieppe, se ilz ne sont frans, l'en doit vi d. ; de la carettee, ii d. ; de la somme, i d. De la carettee d'aiyz, ii d. ; de la somme, i d., par la maniere que dit est des oygnons ; et de un copon, i d. Et se ilz viennent par mer en nef, l'en les doit estimer par sommes, et de la somme iiii d.La graphie de iii d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer l'écriture ; B : i d. par estrangiers.
De la somme de pichiers ou de petit pos, un pichier ou i petit pot, ou i d.
De la somme de canez, i d.
De chascune meulle perchee, ii d. et de la non perchiee, iiii d.B : i d.

Pour merciers trespassent Dieppe.

{Fol. 33}Se aucun porte mercerie par Dieppe, mellee de quelque mercerie que ce soit a pié ou a cheval, il doit de chascun fardel, en passent ou rapassent la ville, xii d. La tablete a mercerie ne doit que iiii d. en passent ou rapassent sanz vendre.
Les marchans de dehors qui apportent mercerie a Dieppe, se ilz mettent hors a jour de marchié, ilz doivent maille chascun marchié, et par tant ilz s'en pevent aler hors de la ville par ou il leur plest, sanz ce que ilz soient tenus de plus acquitter leur mercerie, en portant le signe de la viconté.
Tous ceulz qui aportent mercerie menue en Engleterre, doit du troussel, a homme ou a cheval, xii d. t., quant il vient d'Engleterre, eulz en doivent xii esterllincz. Et se il est ainsi que il y ait avecquez la mercerie, fustaine, chendal, tappis ou sarges, l'en les doit acquittier a par eulx. Et est assavoir pour chascun chef de chendal, ii d. ; et pour piece de tappis ou sargez, i d.

Coustume pour le passage d'Engleterre.

Chascun qui vient d'Engleterre, se il est a pié et il n'est franc, il doit i esterllinc ; chascun cheval, ii esterllins ; le sommier, xii esterllincz ; le sac a troussel derriere l'omme ou la malle, iiii esterllins ; et acquitera le cheval son seigneur et le sergent qui le maine. Se aucun va en Engleterre a pié, il n'en doit riens ; se il maine cheval, il doit du seul cheval, iii d. ; du sommier, xii t. ; du sac a troussel ou de la malle, iiii d. Le marchant qui a avec soy ses marchandises ou qui atant leur venue, ou cellui qui les suit, quant ilz sont departis de la ville, ou quant on les amaine a la ville, il ne doit riens pour sa personne, ne pour sa mesgnie, ne pour son cheval, a son user. Et se il a cheval en entente de vendre, il doit du cheval en venant d'Engleterre ii esterllins, et se il va en Engleterre, iii d. t.
Item, il est assavoir que de toutes ces choses devant dites, en venant ou alant en Engleterre, sont quittes et exemps tous moingnes, iceulx qui portent regulier habit, du fleuve de Eu jusques au fleuve d'Alenchon, et toutes personnes privilegeez, se ilz ne sont marchans et de marchandises n'on, ou d'aucunes fermes.
Item, ensement sont quittez le mareschal et ceulz de sa table, les hes de Saint Vallery, et sont tenus a venir as plés monseigneur l'archevesque, si comme les chevaliers de Belleville, de Braquemont, de Briquegny, du Pont Trencart, de Encourt, de Maronmesnil, de Sauqueville, d'Offranville, de Saint Denis de Haquevont, de Hotot, de Bernesaut, le chembellenc de Tranquerville.
Item, ceulz qui demeurent dedens les murs de Rouen anciens, se il ont ***Un mot a été effacé, il s'agit peut être de demouré ; B : Se ilz ont par an et par jour demouré dedans les vieulx murs. par an et par jour dedens les vieulx murs et portes, tant de marchandises que aultrement, moyennent la coustume cy dessus escripte faisant mencion d'iceulx.

{Fol. 33v}Autre coustume pour toutes personnes venans a Dieppe ou alans hors marchandement.

Il est assavoir que toutes personnes de quelque estat que ilz soient, soient d'Eglise, nobles, clers ou lais tenans aucunes fermes, estrangés, desquelles les grains, bestes ou aultres choses seroient vendus a Dieppe ou passeroient par Dieppe pour aler en aucun marché ou ville pour vendre, ilz sont tenus de paier coustume soient de Dieppe ou estrangers, se ilz ne sont et les lieux des fermes ne sont frans.
Mais toute personne d'Eglise, nobles et clers, en sont frans de tout ce qui croist en leurs tenemens et heritages, comme devant est escript en certaine coustume.

Ordenance sur le fait des hostes des pescheurs.

Premierement, que tous les vendeurs de harens vendent ycelle denrees en lieu acoustumé, c'est assavoir entre la viconté et l'oppital, et non ailleurs, quant des nefz et bateaulx qui entrent en hable et de ceulz que pour basse eaue demeurent au pouillier ou sur la greve sur lesdiz lieux semblablement, afin que les marchans de ladite marchandise puisse avoir plaine congnoissance desdites ventes.

Item, que lesdis hostes fachent lesdites vendues nottoirement et publiquement et non muchement pour que lesdis pesqueurs puissent plus aplain avoir congnoissance de leurs choses veant tous et hautement, et lesdiz marchans marchandens semblablement.

Item, pour ce que en ladite ville, l'en a acoustume que es nefz et vaissiaulx appartenans auxdis pescheurs, lesdiz hostes vendans lesdites denreez pevent clamer la moitié en chascune nef de ladite pesquerie que l'en appelle lays, pour paier le pris que l'autre moitié est vendue au proufit dudit marchant, il est ordené que il en useront doresenavant en ceste forme.
Premierement, lesdis hostes vendront de chascune nef ou vaissel appartenant auxdiz pescheurs, leurs hostes, la moitié avant tout appartenant auxdis pesqueurs ainssi nottoirement comme dit est. Et se c'est chose qu'il vendent toute la carche desdites nefz ou vaissiaulx sanz faire mencion que esdites nefz ont droiture en la moitié pour cause de leur lays especifier esdites vendues faisans, ilz en seront fort clos, et se dire le veullent et especifier et il en pevent prendre avantage, il sera leur, pourveu que ce non obstant a quel pris que il le vendent ledit hoste en fera paiement de chascun vaissel auxdis pesqueurs aux pris de ladite vente faire pour eulx. Et se fraude est sur ce congnue {Fol. 34}ou apercheue, il y sera pourveu, et aront xii d. pour livre, et seront tenus de faire bon l'argent des pescheurs ou marchans ce moiennant.

Item, en chascun desdis vaissiaulz, n'auront que la moitié comme dit est, de laquelle moitié s'il le transportent ensemble ou parties en quelque maniere que ce soit, il n'en prendront aucun prouffit en acquest, ne mes seulement que de leur dite porcion. Et se ilz le vendent a pluseurs personnes, ilz n'en prendrons aucun acquest, se il n'est dit et exprecé auxdis marchans et chascun d'eulx, et s'il avenoit que de la cantité vendu pour lesdiz pescheurs, comme dessus est dit, ilz preissent autre restitucion ne prouffit que xii d. pour livre, ilz seroient pugnis griefment par amende volontaire.

Item, ilz ne contracteront avec lesdiz pesqueurs, par quelque maniere que ce soit, de leur droiture, mais le prendront tel comme il esquerra de chascun vaissel.

Item, iceulx vendeurs n'aront aucuns facteurs ou gouverneurs soubz eulx affin que en leur faveur, ilz n'auront le meilleur harenc et que ilz ne l'aront au pris du pire ou moyen.

Item, ilz tendront bon compte et loyal auxdis pesqueurs et gens a qui lesdites denrees seront et plaine satisfacion et de leur moitié au pris que ledit premier marché ara esté fait, sanz faveur de port ou collusion aucunement.

Item, pour ce que ilz sont et seront carchez de faire venir auxdis pesqueurs lesdites ventes, et que, a qui que les vendeurs baillent ou livrent, ilz convient que ilz en facent restitucion et que ce pourcachent a leurs purs coux, frais et despens, sans que iceulz pesqueurs en soient tenus a contribuer en aucune maniere, ilz prendront xii d. pour livre sur lesdites denrees appartenant seulement auxdis pesqueurs, sanz riens prendre sur le droit acquit du seigneur comme dit est.

Item, lesdis hostes feront chascun an serement de tenir, garder et acomplir chascune des articles dessusdites. Lesquelx seremens seront enregistrés es registres de monseigneur, se sommez en sont.

Item, seront tenus les hostes vendeurs de faire rapport de jour en jour en la viconté des congiez par eulx pris en ladite viconté pour les pescheurs, se il plest au recepveur.

Apparat :

a. est écrit en interligne | b. Répétition de le jour | c. Le texte suivant jusqu'à Beaubec est signalé par un astérisque et ajouté en bas de page | d. ou aultre chose écrit en interligne | e. chacun écrit en interligne | f. Un deuxième a est écrit en interligne | g. Répétition de de la lors du passage à la ligne | h. Répétion de qui lors du passage à la ligne | i. Écrit en rouge dans la marge | j. qui écrit en interligne | k. de Dieu écrit en interligne | l. Répétition de par lors du passage à la page suivante | m. La graphie de xx est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : ii d | n. L'écriture de ii d. ressort comme si un scribe avait repassé l'encre ; B : i d | o. La graphie de ii d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : i d | p. La graphie de xx d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer les lettres ; B : ii d | q. B : i d | r. B : i d. | s. Répétition de qui ne puet | t. Une abréviation est présente à la fin d'Augnival mais elle reste non résolue | u. doit écrit en interligne | v. Cette phrase n'est probablement pas une répétition de la précédente. Chacune fait référence à un terme différent, Noël ou Pâques à l'image des deux item qui précèdent. | w. Répétition de coustume | x. liquis est corrigé en ligna dans la marge par une main moderne | y. Répétition de de rapporter | z. par eulz écrit en interligne | aa. de écrit en interligne | ab. Le scribe a écrit estomens mais la syllabe re est rajoutée dans la marge. Cette syllabe est écrite avec une encre différente mais dans le même style d'écriture que le reste du manuscrit | ac. Répétition de les lors du passage à la nouvelle colonne | ad. entre écrit en interligne | ae. Un espace blanc est présent dans le manuscrit mais un mot, effacé, semble avoir été écrit ; dans B, le texte est écrit à la suite sans espace blanc ; dans C, il est écrit bourgois | af. ne écrit en interligne | ag. Nota écrit en rouge dans la marge | ah. Parchemin troué dans A, le passage n'est recopié dans aucun autre témoin | ai. de Guynes écrit en interligne | aj. Le mois d'avril ne comptant que trente jours, le scribe fait ici une erreur sur le jour ou le mois auquel est donné cette lettre | ak. B : xii | al. le xe rayé en rouge | am. Le texte qui suit jusqu'à riens est signalé par un astérisque et écrit en bas de page | an. B : i d | ao. B : ii d | ap. B : iiii d | aq. de leur nef est répété | ar. chascun est répété | as. B : ii d | at. B : iii d | au. i d. mais lecture incertaine ; d'après B : i d | av. iiii d. mais lecture incertaine ; d'aprés B : ii d | aw. B : vi d | ax. B : ii d | ay. B : iiii d | az. Répétition de sont lors du passage à la ligne | ba. cheval écrit en interligne | bb. Lecture incertaine ; B : ii d | bc. B : ii d | bd. B : iiii d | be. Il semble y avoir un problème de correspondance des tarifs. Si le cent d'amande vaut iiii d. alors la charge, qui vaut trois cent d'après ce qui est écrit dans la phrase précédente, devrait valoir xii d | bf. B : iii d | bg. B : i d | bh. La lecture est incertaine ; d'après B : de aiz, iiii d | bi. B : ii d | bj. B : i d | bk. B : viii d | bl. B : viii d | bm. B : iiii d | bn. B : i d | bo. La transcription de xii d. est peu sûre car l'écriture est en partie effacée ; B : ii d | bp. B : ii d | bq. B : i d | br. La graphie de iii d. est étrange, comme si l'on avait voulu gommer l'écriture ; B : i d | bs. B : i d | bt. Un mot a été effacé, il s'agit peut être de demouré ; B : Se ilz ont par an et par jour demouré dedans les vieulx murs | 

Commentaires :

1. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

2. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

3. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

4. Il s'agit d'une des deux rubriques recopiées dans le manuscrit E

5. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

6. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

7. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

8. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

9. Il s'agit d'une des rubriques recopiées dans F

10. Il s'agit d'une des deux rubriques recopiées dans le manuscrit E