Coutumes de Dieppe
Les coutumes de Dieppe sont connues grâce au texte original rédigé en 1396 par Guillaume Tieullier, receveur de l’archevêque de Rouen pour la seigneurie de Dieppe. Dans le préambule du texte, le receveur expose les raisons qui ont conduit à la mise par écrit des coutumes ainsi que la méthode employée. Ainsi, c’est pour conserver les droits de l’archevêque, seigneur de Dieppe depuis 11971, et de son église, mais aussi éviter la mise en place ultérieure de nouvelles coutumes pour les habitants de Dieppe, que celles-ci sont transcrites. Ceci peut s’expliquer en partie par les querelles qui opposent l’archevêque à son chapitre à propos de la répartition des revenus de la seigneurie. En effet, dès 1198, l’archevêque concède au chapitre de Rouen un dixième de la recette de Dieppe2, mais à partir du XIVe siècle, un conflit s’ouvre entre eux3. La perception des coutumes et l’attribution du dixième aux chanoines donnant lieu à de nombreuses discussions, une clarification est nécessaire4. En outre, Guillaume Tieullier indique qu’il a consulté et extrait une partie de son texte d’anciens registres. Le coutumier de Dieppe est, en partie, une compilation d’actes dont certains sont datés du XIIIe siècle. Le texte final est reconnu et certifié par des bourgeois de la ville, mais le préambule ne donne pas leurs noms.
Les coutumes de Dieppe sont précédées d’une copie des rôles d’Oléron. Le manuscrit se termine par le recueil d’un certain nombre de pièces et de chartes se rapportant à l’état des fiefs dans la ville de Dieppe. L’ensemble du manuscrit est très hiérarchisé, une table des matières est présente au début du codex. Dans cet ensemble, les coutumes tiennent une place particulière où sont précisées les taxes sur les marchandises, la réglementation de certains métiers et les franchises. Cette partie est divisée en trois chapitres, eux-mêmes subdivisés en plusieurs rubriques.
Si le manuscrit original du XIVe siècle est conservé, les coutumes de Dieppe sont également connues par des manuscrits postérieurs (XVIe et XVIIe siècle). Malgré des variations dans la graphie de certains mots, les textes ont une structure et un contenu quasi identique. Cependant, le montant de certaines coutumes est différent. De ce fait, une actualisation du montant des prélèvements lors de la copie à l’époque moderne est possible.
1. Cession du port en 1197 par Richard Cœur de Lion (Cartulaire de Louviers, T.
2. AD Seine-Maritime, G 3706.
3. Michel Mollat, Comptabilité du Port de Dieppe au XVe siècle, Paris, Armand Colin, 1951, p. 14.
4. Emmanuel Coppinger, Le coustumier de la vicomté de Dieppe, Dieppe, Leprêtre, 1884, p. VI-VII.
Responsabilités
Laurence Jean-Marie (éd.)
laurence.jean-marie@unicaen.fr
Lény Retoux (éd.)
leny.retoux@unicaen.fr
Centre Michel de Bouärd (Craham - UMR 6273)