Bibliothèque virtuelle
duMont Saint-Michel

Exposition de printemps – avril-juin 2017

Évangiles (fragments)

ancienne garde du ms. 66, verso ancienne garde du ms. 48, recto  deux fragments d’un même feuillet trouvés en remploi dans la reliure du ms. 48

Avranches, BM, feuillets volants (anciennes gardes des mss 48 et 66)

Sud-Est de l’Angleterre (Cantorbéry ?), VIIIe s.

Ces fragments sont les plus anciens manuscrits conservés à la bibliothèque d’Avranches : ils proviennent d’un évangéliaire d’origine insulaire (région de Cantorbéry, Sud-Est de l’Angleterre), écrit en onciale anglo-saxonne.

L’écriture onciale se démarque des anguleuses capitales romaines par son alphabet aux formes arrondies (observez les lettres M, D et E). Belle et lisible, mais longue à tracer et gourmande en place, la capitale onciale sera abandonnée (sauf pour les titres) au profit de la minuscule caroline (IXe-XIIe s.) puis de la minuscule gothique (XIIIe-XVe s.).

Nous ne conservons que quelques fragments de ce riche évangéliaire entré tôt en possession des moines du Mont Saint-Michel : ils ont servi de remplois (pages de garde et reliure) dans des manuscrits copiés au Mont Saint-Michel sous l’abbé Robert de Torigni (1154-1186). Trois feuillets complets, ainsi que deux fragments provenant d’un quatrième feuillet, sont aujourd’hui conservés à Avranches. Un cinquième feuillet complet subsiste à Saint-Pétersbourg.

Les principales subdivisions du texte ont été mises en évidence : les versets sont signalés en marge ; certaines initiales ont été mises en valeur par un contour en pointillés rouges.

Cicéron, De oratore et Orator

Avranches, BM, 238, ff. 40v-41r

Région de la Loire (Ferrières ?), deuxième tiers du IXe s.

Ce manuscrit est l’une des plus anciennes copies conservées du De oratore de Cicéron. Témoin précieux, il a servi à établir l’édition de référence de ce traité majeur du célèbre rhéteur romain.

Le volume a été écrit en minuscule caroline par deux copistes contemporains travaillant dans le deuxième tiers du IXe s. Le premier appartenait au cercle de lettrés formé autour de Loup de Ferrières (v. 805 - 862). Loup est célèbre pour avoir activement recherché les textes d’auteurs classiques latins. Cet exemplaire du De oratore de Cicéron comporte plusieurs lacunes. Certaines ont été comblées grâce à un second copiste, Hadoard de Corbie (f. 23r-23v, 41r-43r), qui a également ajouté, en fin de volume, une partie de l’Orator de Cicéron (f. 51r-60v). Hadoard est connu pour son Collectaneum, un florilège d'extraits d'ouvrages antiques tirés principalement des œuvres de Cicéron. Il est vraisemblable que Loup de Ferrières se soit adressé à son ami, bibliothécaire de l’abbaye de Corbie, pour qu’il complète cet exemplaire lacunaire à l’aide d’un autre témoin en sa possession.

Les moines du Mont Saint-Michel pourraient avoir possédé ce manuscrit dès le XIe s. : c’est ce que suggère l’ex-libris du moine Serlon (f. 58v : « isti sunt libri Serlo »), qu’il faut peut-être identifier au moine du Mont Saint-Michel devenu abbé de Gloucester (1072-1104). Les liens étroits unissant les abbayes du Mont Saint-Michel et de Fleury (St-Benoît-sur-Loire) depuis les abbés Mainard II (991-1009) et Gauzlin (1005-1030) pourraient expliquer le passage du manuscrit de la région de la Loire au monastère normand.

Origène, Expositio in epistola Pauli ad Romanos

Avranches, BM, 32, ff. 137v-138r

Abbaye Saint-Mesmin de Micy (près d’Orléans), fin du IXe s.

Ce Commentaire des épîtres de saint Paul aux Romains d’Origène est l’un des six manuscrits carolingiens conservés provenant de l’abbaye du Mont Saint-Michel. Comme les autres, il n’a toutefois pas été produit sur place : l’activité du scriptorium du Mont Saint-Michel n’est attestée qu’après l’installation des moines bénédictins en 965-966.

D’après les deux ex-libris partiellement grattés figurant en marge supérieure des folios 138r (« Hic est liber S(an)c(t)i [Maximini Miciacensis] monastterii (sic monasterii) quem quisquis de isto loco abstulerit anathema sit ») et 233v-234r (« Hic [est liber] S(an)c(t)i [Maximini Miciacensis] »), ce manuscrit appartenait encore, aux IXe et Xe s., à l’abbaye de Saint-Mesmin de Micy, où il fut copié. La présence de ce livre au Mont Saint-Michel confirme l’existence de liens anciens entre le monastère normand et deux abbayes étroitement liées du val de Loire, voisines d’Orléans : Saint-Mesmin de Micy et Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury).

Angelomus Luxoviensis, Enarrationes In Libros Regum

Avranches, BM, 9, ff. 21v-22r

Mont Saint-Michel, fin du XIe s. (v. 1080-1100)

Angelome (v. 855), moine de l’abbaye bénédictine de Luxeuil, en Franche-Comté, a commenté plusieurs livres de la Bible. Cet exemplaire contient son Commentaire sur les Livres des rois.

L’écriture caroline et les titres alternant les couleurs rouge et verte caractérisent les productions du scriptorium du Mont Saint-Michel du 2e et du 3e tiers du XIe s. L’usage du rouge-vermillon (sulfate de mercure) plutôt que du minium rouge-orangé (oxyde de plomb) nous place cependant dans la seconde moitié de ce siècle. La grande lettre ornée ‘V’ de « Verum quoniam… », à compartiments, à feuillages et à dragon, se rattache elle aussi à cette période : une influence anglo-saxonne y est perceptible. Ce volume n’a toutefois pas été décoré par les artistes talentueux du premier âge d’or du scriptorium (v. 1040-1080). L’écriture resserrée et compacte, aux ascendantes et descendantes peu développées, nous place vers la fin du XIe s. : ce manuscrit semble avoir été copié et décoré dans les années 1080 ou 1090.

Origène, Homélies (abrégées)

Avranches, BM, 53, ff. 3v-4r

Origine inconnue, 2e moitié du XIIe s.

Origène (v. 185 - v. 253) est le premier grand commentateur de la Bible et est à ce titre considéré comme le père de l'exégèse biblique. Il est ainsi l’auteur de nombreuses homélies, regroupées ici par livre de la Bible en recueil.

Malgré une ornementation très sobre, trahissant une influence cistercienne, le feuillet de gauche présente un titre développé sur toute sa première colonne, mis en valeur à l’aide de capitales onciales alternativement rouges et bleues. Dans le reste de l’ouvrage, les initiales introduisant les homélies sont tantôt monochromes (rouges, bleues ou vertes), tantôt bicolores (rouges et bleues ou rouges et vertes), tantôt tricolores (rouges, bleues et vertes).

Ce manuscrit a été acquis par l’abbé du Mont Saint-Michel Pierre Le Roy (1386-1411). Régent en la Faculté de décret à l’Université de Paris, il a établi un enseignement de qualité dans son monastère et a enrichi la bibliothèque de six livres scolaires traitant d’exégèse, de théologie et de philosophie (mss. 33, 53, 54, 55, 127 et 222 renfermant des œuvres d’Origène, Thomas d’Aquin, Jean de Hesdin et Aristote). Ce volume porte la marque de donation suivante : « Istum librum Origenis acquisivit frat(er) P(etrus) Regis, abbas Montis S(an)c(t)i Michaelis, quod isti mon(aster)io co(n)tulit, et ipsum in libraria com(muni) ad usum et utilitatem om(n)i(um) fr(atru)m reponi voluit » (f. 3r).

Les taches noires et les trous qui détériorent le parchemin sont dus à l’humidité (moisissures).

Aristote, De anima (traduction Jacques de Venise)

Avranches, BM, 221, ff. 1v-2r

Paris ?, fin du XIIe s.

Dans son ouvrage Aristote au Mont Saint-Michel (Paris, 2008), Sylvain Gouguenheim rejette la thèse de la redécouverte du savoir grec au Moyen Âge grâce aux seules traductions arabes. Selon cet auteur, le Mont Saint-Michel aurait même été, dans la première moitié du XIIe s., un important centre de traduction des textes d’Aristote du grec au latin grâce à Jacques de Venise.

Il n’existe aucune preuve de la présence du traducteur Jacques de Venise au Mont Saint-Michel, et aucun des manuscrits d’Aristote provenant de ce monastère ne lui est contemporain. Les plus anciens volumes conservés, tels que celui-ci, datent seulement de la fin du XIIe s. et la grande majorité ne remonte qu’au XIIIe s. Les traductions du grec au latin présentes au Mont sont principalement celles des Italiens Jacques de Venise et Burgondio de Pise, mais la bibliothèque, qui possède une trentaine de textes d’Aristote, conserve aussi des traductions de l’arabe au latin. Outre la traduction de Jacques de Venise du De anima (ff. 2r-21v), ce recueil contient deux autres traités d’Aristote dues à ce même traducteur : De la mémoire et de la réminiscence (ff. 21v-24r) et la Physique (ff. 25r-88r). Il se termine par la traduction du traité grec de Némésius, évêque d'Émèse (Syrie), sur La Nature de l'homme par l'archevêque de Salerne Alfanus (ff. 89r-114v).

Les traductions d’Aristote provenant de l’abbaye du Mont Saint-Michel semblent majoritairement être des ouvrages scolaires réunis en recueils : souvent peu décorés, ils portent parfois des notes marginales et interlinéaires laissées par les étudiants. Nous savons que plusieurs moines et abbés du Mont Saint-Michel, ayant étudié ou enseigné dans les collèges et les universités parisiennes, donnèrent des livres à leur monastère. Il est vraisemblable que la bibliothèque du Mont Saint-Michel nous livre un témoignage indirect de l’enseignement de la philosophie dispensé dans les écoles parisiennes des XIIIe et XIVe s. (et de sa réception au Mont).

Missel, à l’usage de Saint-Benoît-sur-Loire

Avranches, BM, 41, ff. 47v-48r

Saint-Benoît-sur-Loire, 2e moitié du XIIe s. (avant 1173 ?)

Le missel est un recueil de prières destiné à la célébration de la messe. Celui-ci contient des offices propres à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) : une importance spéciale est accordée aux saints Benoît, Gildas, Oswald, Grégoire, Pol de Léon, Eucher, Aignan et Abbon de Fleury. Thomas Becket n’est pas mentionné dans la liturgie ce qui invite à dater ce missel d’avant sa canonisation en 1173.

Les moines du Mont Saint-Michel entretenaient des relations étroites avec l’abbaye de Fleury depuis l’an Mil, ce qui pourrait expliquer la présence de ce manuscrit au Mont. Ce volume est d’ailleurs contemporain de l’abbatiat de Robert de Torigni (1154-1186), qui s’est efforcé de renforcer les anciennes associations spirituelles mises en place par ses devanciers.

L’ensemble du volume est décoré d’initiales de couleur rouge, bleue, verte et jaune. Sur cette page richement décorée, l'initiale P à masque léonin ouvre la formule Per omnia secula seculorum. Des notations musicales carrées sur portée (dont l’usage est encore peu répandu en Normandie à cette époque) accompagnent le texte du chant. En bas, le visage du Christ nimbé prend place au centre du monogramme VD formé par les initiales de la formule Vere Dignum, qui commence le texte de la préface du canon de la messe.

Missel, à l’usage du Mont Saint-Michel

Avranches, BM, 42, ff. 140v-141r

Mont Saint-Michel, vers 1235

Le missel est un recueil de prières destiné à la célébration de la messe. Celui-ci contient des offices propres à l’abbaye du Mont Saint-Michel : une importance spéciale est accordée aux saints Michel, Aubert, Bénigne et Benoît, ainsi qu’aux saints guerriers Georges et Maurice.

L’ensemble du volume, copié en minuscule gothique, a été réalisé sur place, au Mont Saint-Michel. Un seul cahier a été richement décoré (ff. 137-144). Les ornements ont été exécutés par le même artiste que celui ayant enluminé, quelques années auparavant (vers 1230), la très belle Bible en deux volumes du Mont Saint-Michel (ms 2 et 3). Spécialiste de l’enluminure médiévale, Patricia Stirnemann considère ces trois manuscrits comme des productions du scriptorium montois sous l’abbé Raoul de Villedieu (1223/5-1236), en qui elle voit le commanditaire du cloître gothique de la Merveille.

Ce feuillet comporte une belle lettre historiée à dragon et à dorures représentant l’épisode de la Genèse consacré au sacrifice d’Abraham : Dieu met à l’épreuve le prophète en lui demandant de tuer son fils Isaac. Tandis que le jeune garçon accepte docilement son sort en priant, un ange arrête l’épée brandie par Abraham. De son index, il lui indique le bélier qui sera sacrifié à la place de l’enfant.

Rufin d’Aquilée, Vies des saints Pères du désert

Avranches, BM, 164, ff. 101v-102r

Nord de la Loire (Mont Saint-Michel ou Paris ?), fin du XIIIe s.

Les Pères du désert étaient des moines de l'Antiquité tardive (IIIe et IVe s.) ayant vécu en communauté ou en ermites dans les déserts d'Égypte, de Palestine et de Syrie. Leur vie a été relatée en grec par différents auteurs. Rufin d’Aquilée a traduit ces vies en latin, contribuant ainsi à leur renommée en Occident. Cet exemplaire attribue à tort la paternité de l’ouvrage à saint Jérôme (« Explicit liber beati Ieronimi presbiteri De vita sanctorum patrum »).

Le volume présente les caractéristiques des productions des XIIIe et XIVe s. : il a été écrit en lettres gothiques et décoré d’initiales rouges et bleues à filigrane. Le développement de ces filigranes de manière à remplir toute la hauteur de la page est cependant une tendance qui ne se répand qu’à partir du milieu du XIIIe s. Le manuscrit a été copié par Jean Tartivint, qui travaillait semble-t-il à la fin de ce siècle et qui a inscrit son nom en fin de volume (f. 102r) : « Iohannes Tartiuint scripsit istum librum ».

Louis de Camps, Histoire de la célèbre abbaye du Mont Saint-Michel au péril de la mer

Avranches, BM, 209, page de titre

Mont Saint-Michel, 1661-1664

En 1622, l’abbaye du Mont Saint-Michel fut réformée par la congrégation de Saint Maur. Au cours du XVIIe s., trois moines de cette congrégation ont successivement travaillé à la rédaction de l’histoire du monastère : dom Jean Huynes (1609-1651) entre 1636 et 1638, dom Thomas le Roy (1608-1683) entre 1646 et 1648 et enfin dom Louis de Camps, entre 1661 et 1664. Grâce à leurs travaux, ces trois auteurs nous fournissent indirectement de précieux renseignements sur l’état de la bibliothèque du Mont Saint-Michel au XVIIe s.

Ce volume contient une copie, réalisée par Louis de Camps, de l’histoire du Mont Saint-Michel de Jean Huynes. Mais Louis de Camps ne se contente pas d’être un simple copiste : il a remanié son modèle « sans altérer l’essentiel de l’histoire », comme il l’indique la note ajoutée en bas de la page de titre. Il a surtout poursuivi l’œuvre de son prédécesseur jusqu’en 1664.

Contrairement à ce volume, les manuscrits de Jean Huynes et de Thomas le Roy ne sont pas parvenus à Avranches : les deux volumes rédigés par le premier ont été envoyés à Saint-Germain-des-Prés dès le XVIIe s. et ils sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque nationale de France (Paris, BNF, fr. 18947 et 18948) ; les trois manuscrits composés par le second sont dispersés entre les fonds de la bibliothèque municipale de Caen (Mancel, ms 195) et de la bibliothèque nationale de France (fr. 18 950 et lat. 13 818).

Catalogue de la bibliothèque du chapitre d’Avranches

Avranches, BM, 247, p. 1

Avranches (chapitre cathédral), 1749

Ce « Catalogue des livres qui composent la bibliothèque de messieurs du chapitre d’Avranches » décrit les 3107 volumes manuscrits et imprimés conservés dans la bibliothèque du collège de chanoines de la cathédrale d’Avranches entre 1749 et la Révolution. La bibliothèque du chapitre était distincte de celle de l’évêché, appartenant aux évêques.

Il s’agit d’un catalogue thématique, dans lequel les œuvres sont regroupées par matière et catégorie d’auteurs (p. 1-163). L’inventaire est précédé de la liste des « Articles et réglemens concernans les charges et devoirs du bibliothéquaire extraits du contrat de donation de Messire Gabriel Artur, haut doyen de l’église cathédrale d’Avranches, passé par devant les notaires du dit lieu, le 16e jour de janvier 1738 » (p. I-V). Les 13 articles décrivent le fonctionnement de la bibliothèque et les charges qui incombent au bibliothécaire : nomination et salaire du bibliothécaire, horaires d’ouverture, périodes de fermeture, création et mise à jour des deux catalogues de livres (l’un conservé au chartrier, l’autre dans la bibliothèque), entretien des livres, respect du silence, interdiction du prêt de livres, détention des clefs, choix du sous-bibliothécaire, recollement annuel, etc. Elle est suivie des engagements successifs des six prêtres et chapelains qui occupèrent la fonction de bibliothécaire entre 1738 et la Révolution.

Catalogue des livres du dépôt littéraire du district d’Avranches

Avranches, BM, 246, p. 1

Avranches, 1794-1796

Ce « Catalogue des livres en dépôt à l’administration du district d’Avranches, et dont l’inventaire, sur des cartes, a été envoyé au comité d’instruction publique et rédigé par le citoyen Pierre François Pinot Cocherie, commissaire nommé par les administrateurs du district » a été rédigé par trois bibliothécaires successifs entre juin 1794 et avril 1796.

Pierre François Pinot-Cocherie (1752-1816), ancien avocat et juge au tribunal d’Avranches, a été nommé bibliothécaire le 2 juin 1794 et conserva cette charge jusqu’au 24 juin 1795. Il est l’auteur des ff. 1r-104r du registre, contenant les catalogues des bibliothèques du chapitre cathédral, de l’évêché et du séminaire d’Avranches. Ces pages renferment également les inventaires des bibliothèques de prêtres réfractaires, de proscrits et d’immigrés.

Jean Louis André Bournhonet (1756-1835), ancien prieur, curé et maire de Précey, a succédé à Pinot-Cocherie comme bibliothécaire du 24 juin à novembre 1795. Après avoir été son assistant, il a poursuivi la rédaction du registre. C’est lui qui a commencé l’inventaire des livres provenant de l’abbaye du Mont Saint-Michel (ff. 105r-133v).

Le troisième et dernier rédacteur du catalogue est anonyme. Auteur des ff. 133v-188r, il a poursuivi et terminé l’inventaire des livres du Mont Saint-Michel le 26 novembre 1795. Il a ensuite dressé les catalogues des livres provenant des Capucins d’Avranches ainsi que des abbayes de Montmorel et de la Lucerne (travail achevé courant avril 1796).

Inventaire de la bibliothèque de l’école centrale de la Manche

Avranches, BM, 266, p. 248-249 (table de récapitulation)

Avranches, 8 août 1801

Cet « Inventaire de la bibliothèque » de l’école centrale de la Manche a été dressé le 20 thermidor An IX, c’est-à-dire le 8 août 1801, par le prêtre et bibliothécaire Julien Cerisier (1729-1809). Le catalogue donne l’état de la bibliothèque, constituée presque exclusivement à partir des saisies révolutionnaires réunies au dépôt littéraire du district d’Avranches entre 1789 et 1796. Ce fonds, constitué suite à la création de l’école centrale de la Manche en 1796, forme l’embryon de la bibliothèque municipale d’Avranches (ouverte quelques années après la fermeture de l’école centrale en 1803).

Il s’agit d’un catalogue des livres imprimés et manuscrits classés thématiquement suivant 45 catégories, dont est présentée ici la table de récapitulation. Le nombre de volumes constituant chaque catégorie est indiqué à droite. L’ensemble forme un total de 9386 volumes. Les membres du conseil d’administration de l’école centrale de la Manche précisent toutefois, à la page suivante (p. 250), « qu’outre le total ci-dessus, il existe dans les greniers de la bibliothèque quelques milliers de volumes, demi-pourris et rongés de vers pour la plupart, laquelle collection ne renferme que de la vieille théologie ».