Registre des visites d’Eudes Rigaud

Le registre de visites pastorales d’Eudes Rigaud, archevêque du XIII^e siècle, est un manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote ms Latin 1245.

Eudes Rigaud (c. 1210-1275), issu de la petite noblesse, entre dans l’ordre des frères mineurs entre 1230 et 1236. Il devient rapidement un membre important et un grand intellectuel de la communauté franciscaine. Principalement formé à Paris (où il obtient sa maîtrise de théologie et enseigne), il part pour Rouen vers 1246 où il devient gardien du couvent des Cordeliers. Néanmoins, Eudes Rigaud n’était pas destiné à rester un simple frère puisqu’il accède à l’archiépiscopat de Rouen en 1248 (n. style). Une fois archevêque de Rouen, il visite régulièrement sa province. Nous avons la chance de conserver la trace de ces visites entre 1248 et 1270.

Eudes Rigaud fut en outre l’ami et familier de saint Louis et joua à ce titre un rôle de conseiller. Cette amitié lui permit sans doute d’accéder à la haute charge d’archevêque de Rouen. Il est à noter qu’il revêtit un rôle important au sein de l’Église. Ainsi, il apparaît comme le représentant des églises de France et le grand défenseur des ordres mendiants lors du concile de Lyon en 1274.

Le manuscrit Latin 1245 est un registre de petit format (16 x 22,5 cm), épais de 10 cm comprenant 387 feuillets¹. Il a été édité par Théodose Bonnin en 1852. Cette première édition est avant tout une transcription du manuscrit qui ne rend pas en compte la matérialité du registre. Il faut également remarquer que cette première édition ne respecte pas l’ordre du manuscrit et que certains noms de lieux sont inexacts. Néanmoins, il s’agit d’une édition remarquable et de qualité. Le manuscrit ainsi que son édition par Théodose Bonnin sont en ligne sur Gallica².

Le début de l’édition électronique a été en ligne sur TELMA à l’IRHT avec l’aide de la région Haute-Normandie. La présente édition est issue du projet NORECRIT aidé par la région Normandie. Elle comprend l’encodage des données philologiques ainsi que des noms de lieux³. Malgré une recherche approfondie, certains noms de lieux restent encore à déterminer (et apparaissent en note dans l’édition numérique). À l’heure actuelle, seul l’encodage des noms de personne est encore à réaliser.

Les pages du manuscrit seront associées à l’édition numérique lors de l’obtention d’une numérisation de meilleure qualité du registre.

1. Sur la matérialité du registre, voir la notice de la BnF : https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc591865 [consulté le 01/12/2021]

2. Regestrum visitationum archiepiscopi Rothomagensis : journal des visites pastorales d'Eude Rigaud, archevêque de Rouen, Bonnin Théodose (éd.), Rouen, A. Le Brument, 1852. En ligne sur Gallica, [consulté le 01/12/2021]

3. Les noms de lieux n’ont pas été encodé en ce qui concerne les listes d’ordinations (f° 380r 387v).

Bibliographie succinte

• - Regestrum visitationum archiepiscopi Rothomagensis : journal des visites pastorales d'Eude Rigaud, archevêque de Rouen, BONNIN Théodose (éd.), Rouen, A. Le Brument, 1852.
• - DAVIS Adam J., The holy bureaucrat: Eudes Rigaud and religious reform in thirteenth-century Normandy, Londres, Cornell University Press, 2006.
• - DELISLE Léopold, « Le clergé normand au treizième siècle, d’après le journal des visites pastorales d’Eude Rigaud, archevêque de Rouen (1248-1269)», Bibliothèque de l’école des chartes, t. 8, 1847, pp. 479-499.
• - LALOU Elisabeth, GRELOIS Alexis (dir.), Eudes Rigaud en son temps, colloque du GRHis (30-31 mai 2013), à paraître.
• - MANEUVRIER-HERVIEU Paul, « L’amour interdit : les femmes et les clercs dans le registre d’Eudes Rigaud (1248-1269) », Communication dans le cadre du 48e Congrès des Sociétés Historiques et Archéologiques de Normandie — Être femme(s) en Normandie, Bellême, octobre 2013.
• - OUZOULIAS Pierre, « Eudes Rigaud et le “vieux chemin” Paris-Rouen » dans CUISENIER Jean. (dir.), Matière et figure, Paris, La Documentation française, Collections études et travaux, 3, 1991, pp. 17-45.