Coutumes de Lisieux

Le registre de délibérations dans lequel figurait le texte, alors conservé aux archives municipales de Lisieux, a été détruit en 19441. On ne peut affirmer que les témoins conservés sont directement issus de ce manuscrit perdu. Ils présentent quelques variantes ; parmi eux, deux principaux, relativement proches, peuvent être distingués.

Le premier témoin, le plus complet, a été copié dans le Livre des métiers de Lisieux, un registre qui compile les ordonnances réglementant les métiers de Lisieux, constitué en 1539 pour Robert Mauduit, bourgeois de la ville. Il s’agit d’un recueil à l’aspect informel réalisé pour les besoins d’un bourgeois2. À la fin du recueil, les ordonnances sont suivies de copies des coutumes de Lisieux puis des coutumes de Touques. L’ensemble du codex est rédigé de la même main, c’est donc un projet de mise par écrit cohérent que l’on retrouve dans le classement des ordonnances par types de métiers3. Le texte des coutumes de Lisieux commence par un long prologue où sont décrites les circonstances ayant conduit à la mise par écrit, et qui nomme les individus qui ont participé à l’établissement du contenu. Différentes rubriques contiennent ensuite les règles applicables pour chaque type de marchandise et le montant des droits perçus par le seigneur, l’évêque de Lisieux.

L’autre témoin des coutumes, connu par une copie de la fin du XVe siècle-mi XVIe siècle, conservée dans un carnet en parchemin sans aucun autre texte, suit la même organisation, avec des rubriques et un contenu identique à quelques mots près, seul le prologue est différent. Beaucoup plus court et approximatif, il décrit rapidement les circonstances de la mise par écrit et ne mentionne aucun des individus présents.

Ainsi, les prologues expliquent qu’en avril 1433, au début de son épiscopat, Pierre Cauchon, évêque et comte de Lisieux, convoque une assemblée de gens d’Église, nobles et bourgeois de la ville afin de mettre par écrit les coutumes perçues par l’évêque. Avant l’assemblée, l’évêque enjoint à son sous-sénéchal, Cosme de Bavery, de recueillir les informations sur l’ensemble de ces droits. Son rapport est approuvé par l’assemblée les 23 et 24 avril 1433 et confirmé par le roi Henri VI le 14 décembre 14374.

1. Présentation du fond des anciennes archives communales de Lisieux sur le site des archives départementales du Calvados : https://archives.calvados.fr/ark:/52329/d0s8hmfqxp29?cbs=1148dd03-b309-43aa-b7bb-425cf0059421

2. François Rivière, Travail et métiers en Normandie à la fin du Moyen Âge, Institutions professionnelles et régulation économique, thèse de doctorat, EHESS, dactylographié, t. I, 2017, p. 81.

3. Ibid., p. 82.

4. François Neveux, Bayeux et Lisieux : villes épiscopales de Normandie à la fin du Moyen Âge, Caen, Édition du Lys, 1996, p. 224.

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