Coutumes de Pont-Audemer

Le cartulaire de la léproserie Saint-Gilles de Pont-Audemer conserve le seul état connu des coutumes de la ville. Le texte est relativement court et prend la forme d’un simple tarif de droits à payer à la prévôté de Pont-Audemer sur les marchandises qui entrent ou sortent de la ville¹.

Les documents figurant dans le cartulaire datent de 1135 à 1389. Il s’agit d’un recueil composite dont les textes ont été enregistrés par différents scribes entre le début du XIII^e siècle et la fin du XIV^e siècle². Le texte édité ici est constitué de trois éléments : une liste de revenus issus de la prévôté de Pont-Audemer attribués à des individus et des établissements ecclésiastiques, une liste de bénéficiaires de rentes en harengs, les coutumes de la prévôté. La copie par deux scribes successifs, auteurs d’autres copies dans le cartulaire, est postérieure à 1230³. Léopold Delisle propose d’attribuer le texte lui-même à la fin du XII^e ou début du XIII^e siècle⁴.

La présence de ce tarif dans le cartulaire de Saint-Gilles semble témoigner d’un certain intérêt pour la vie économique de Pont-Audemer, et d’une implication plus ou moins directe de la léproserie dans le commerce⁵.

1. Simone C. Mesmin, The leper hospital of Saint Gilles de Pont-Audemer: an edition of its cartulary and an examination of the problem of leprosy in the twelfth and early thirteenth century, thèse dactylographiée, Université de Reading, t. II, 1978, p. 375.

2. Ibid., t. I, p. 160.

3. Ibid., t. II, p. 271.

4. Léopold Delisle, Cartulaire normand de Philippe-Auguste, Saint-Louis, Louis VIII et Philippe-le-Hardi, Caen, Hardel, 1852, p. 271.

5. S. C. Mesmin, op. cit., p. 376.